Chapitre 2 : Himeka et Fumie Aomori, les deux princesses sans reine

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"Himeka, combien de fois je t'ai dit de ne pas frapper les garçons dans le parc?, gronda un tonton Taka très mécontent à son égard. La petite Himeka marcha sans mot dire en regardant le chemin devant elle tout en tenant fermement la main de sa petite soeur. Elle ne regrettait pas les coups qu'elle leur avait donné à ces crétins. "Ils n'avaient qu'à pas embêter Fumi, grommela-t-elle tandis que Fumie se renferma encore plus.

Elle s'en voulait de causer des problèmes à sa grande soeur. C'était toujours comme ça. Parce qu'elle avait du mal à parler aux autres, les garçons avaient tendance à l'embêter en la traitant de face de champignon et à chaque fois, Hime était là pour la défendre. "Pardon Hime, s'excusa-t-elle en baissant les yeux.

- C'est pas ta faute, Fumi, la rassura Himeka avec un grand sourire, ce sont des abrutis." Et elle s'en foutait si après tout le monde avait peur d'elle. Tant que Fumi allait bien, c'était tout ce qui comptait. Elle se demanda distraitement comment allait leur père quand tonton Taka les interpela :"Bon, je vais en parler quand même à votre père mais avant, si on allait à la bibliothèque prendre un livre?

- Bonne idée, accepta Himeka en voyant Fumi sourire, tu pourras en choisir un, Fumi.

- Oui, c'est vrai que j'ai fini tous ceux que Papa a acheté, répliqua Fumie avec un sourire timide.

Takafumi couva ses deux nièces d'un regard protecteur. Himeka avait presque tout prix de leur mère physiquement : son visage délicat et un peu poupon lui donnait l'air d'une poupée, ses longues boucles brunes furent arrangés en une tresse bien que quelques longues franches menacèrent de sortir. Ses yeux marrons toisaient sévèrement la route tout en jetant de temps en temps un regard bref à sa jeune soeur.

Toutefois, son caractère fut à l'opposé de celle d'une princesse toute mignonne. Himeka était aussi loyale et garçon manqué qu'un prince et aussi maternelle qu'une reine bienveillante. Elle préférait aussi mettre des vêtements fonctionnels qui se résumait à des pantalons, des pulls et des baskets plutôt que de se parer de jolies robes. Des initiatives pour ne pas ressembler à sa mère. Lui dire qu'elle lui ressemblait la mettait d'ailleurs dans une rage folle, ce que Takafumi pouvait décemment comprendre. Reina ne s'était jamais comportée comme une mère avec ses filles.

La petite Fumie manquait d'ailleurs cruellement de confiance en elle à cause de ça, s'en voulant du départ de leur mère. Des franges de jais barraient presque ses yeux mordorés, seul héritage de Reina et ses cheveux de jais coiffés au carré furent décoré d'un petit serre-tête avec un noeud jaune pastel qui allait de pair avec sa tunique à manches tournesol, ses leggings marrons et ses ballerines vernies. Elle ressemblait à une petite princesse avec un goût prononcé pour les livres.

Hiro avait l'habitude de les surnommer affectueusement "la petite cuisinière en chef" et "la petite bibliothécaire". Takafumi l'enviait un peu. Malgré ce qu'il avait vécu avec Reina, son frère ainé était parvenu à fonder une famille.

C'était quelque chose qu'il ne se réaliserait jamais pour lui. Du moins, pas au Japon. Et encore, ses... inclinations furent encore mal vues dans les autres pays du monde. On ne choisissait pas qui aimer dans la vie et encore moins son attirance. Ça ne l'avait pas empêché de réussir sa vie. Il travaillait dans une bijouterie très réputée dans la capitale tenus par un orfèvre de génie et ses quatre frères qui furent ses collègues et amis, très ouverts et super sympas. En y pensant, Hideaki-san en avait aussi deux autres mais ils étaient encore au lycée.

En tous cas, je dois continuer de cacher mon orientation à beaucoup de monde, pensa-t-il en poussant un léger soupir. Takafumi décida de chasser ses idées noires et de conduire ses nièces jusqu'à une bibliothèque récemment ouverte dans le quartier (ce qui était en soi étrange). Il considérait déjà ces deux princesses sans reine comme ses propres filles et rien que ce lien, ainsi que celui qui l'unissait à son frère toujours là pour lui, lui étaient précieux.

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