"Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle en ce monde."

Cette requête, je n'ai jamais cessé de l'entendre de la bouche de Mère.

Et comme à chaque fois, elle échappe à ma compréhension.

Si un mot peut bien définir cette auguste reine source d'inspiration pour beaucoup et d'envie pour certaines, ce serait magnifique.

Même Père n'a pu que se soumettre face à tant de sublimation.

Sa splendeur n'a jamais eu d'égal à ma connaissance alors je n'ai souvent de cesse de me demander pourquoi elle posait constamment cette question à l'esprit du miroir qui veillait sur elle.

Moi, qui suis sa création parfaite et pure, a longtemps pensé que mon existence se résumait à n'être que le prolongement de cette magnificence, à n'être là pour montrer que la reine ne pouvait qu'enfanter que la beauté.

Je ne souhaite que le bonheur de Mère.

Ce palais n'est que l'écrin devant recouvrir le plus beau joyau que la reine ait porté.

Mon identité? Je crois n'avoir que celle de la princesse Ringo, fille de la reine Hidemi Shirayuki, souveraine du royaume des miroirs.

Mon unique amie m'a longtemps suggérée de me libérer de ce rôle, d'être simplement moi-même.

Cependant, très chère Honoka, qui suis-je vraiment? Je cache déjà la tromperie de Mère en me masquant en partie, même si cette situation mensongère ne me dérange aucunement.

La réponse à cette question m'est apparue à l'instant même où le sceau des réceptions m'est apparue sur le dos de ma main.

Un nouveau chemin s'est ouvert.

Un chemin jonché des ronces de ma culpabilité.