Aujourd’hui, prétextant une forte migraine, elle n’a pas accompagné son mari dans la montagne. Elle l’avait vu, indécis, hésitant à la laisser seule, mais elle l’avait pressé de partir, lui disant qu’elle en profiterait pour se reposer.

Mais qu’est-ce qu’elle fait là ?

Ils avaient réussi à se bloquer une semaine de congés ensemble, malgré leurs emplois du temps surchargés. Ils devaient en profiter pour se poser, se reposer, et surtout se retrouver. Depuis quelques mois, ils ne faisaient que se croiser rapidement, se laissant des petits mots pour s’informer du dernier vernissage prévu ou de l’invitation à laquelle il fallait absolument aller. Ils se voyaient sûrement plus à ces soirées que chez eux.

Elle sort de son lit, ouvre la fenêtre de la chambre d’hôte, regarde d’un air vague le paysage verdoyant, qui ondule sous la brise légère. Celle-ci s’enroule autour de ses jambes, la faisant frissonner. Elle rêve de sable chaud et de mer turquoise. La connaît-il donc si mal ?

Une fois la date fixée, il lui avait assuré qu’il s’occupait de tout : réservation, voyage… Elle n’aurait qu’à préparer sa valise. La veille de partir, en voyant sa valise, il lui avait quand même conseillé de prendre des jeans, un pull et de bonnes chaussures de marche.

Toujours en nuisette, elle déambule dans la petite maison, pour arriver dans un petit bureau, avec une bibliothèque qui couvre un mur entier. Elle pioche un livre, jette un œil… Un Agatha Christie. Elle le repose, n’a pas la tête à lire des romans policiers.

Quelle déception quand ils étaient arrivés ! Lui avait un grand sourire, heureux de sa surprise, elle, elle avait plaqué un sourire de circonstance, pour ne pas gâcher sa joie. Dès le lendemain, il l’avait réveillé aux aurores, pour partir, sac à dos, se promener dans la montagne.

Rien que d’y repenser, elle avait encore mal partout. Elle pioche un autre livre, le feuillette. Des mots lui sautent aux yeux : queue, chatte, plaisir, jouissance. Intriguée, elle regarde la couverture : une jolie photo en noir et blanc d’un corps de femme, avec Récits érotiques écrit sobrement dessus, rien de tape-à-l’œil.

Depuis combien de temps n’ont-ils pas fait l’amour ? Trop longtemps, si elle se pose la question. Trop fatigués le soir, des horaires décalés… des prétextes faciles pour éviter l’intimité du lit conjugal. De son côté, elle n’a pas d’amant, pas le temps… Mais lui, a-t-il pris une maîtresse ?

La question flotte un instant dans son esprit, mais elle la chasse rapidement, sans pour autant tenter de trouver une réponse. Elle embarque le livre, retourne dans sa chambre, s’installe confortablement dans le fauteuil. Elle n’aime pas lire au lit, elle s’endort immanquablement.

Au fil des pages, sa main droite a quitté le livre, pour parcourir distraitement son corps. Ses seins, qui se tendent, se gonflent sous les frôlements. Ses tétons qui se durcissent, telles deux petites billes. Sa respiration se fait plus rapide. Elle sent une douce chaleur au creux de son ventre, se propager à tout son corps.

Ses doigts volent sur sa peau, effleurent par moment, insistent à d’autre. Son corps se réveille, se souvient du désir qui monte, lentement. Elle a lâché le livre qui est tombé sans qu’elle s’en rende compte. Les yeux clos, ses deux mains s’activent à aviver son plaisir.

Elle écarte les jambes pour que ses doigts puissent aller papillonner sur son clitoris. Pas besoin de décapuchonner, il se dresse, gorgé de sang. Elle glisse un doigt dans sa fente d’où un liquide brûlant s’échappe. Il pénètre facilement. Elle y met un deuxième.

La respiration haletante, elle se cambre, se cabre sous les caresses qu’elle se prodigue. D’une main, elle empaume ses seins, les presse, les doigts roulent les tétons, les étirent. De l’autre, elle se fouille, enfonçant ses doigts au plus profond d’elle-même, le pouce posé sur son bouton.

Gémissant, râlant, elle s’active, de plus en plus vite. Son corps s’agite, son ventre se tord. Elle se tend, feulant comme une chatte, quand la jouissance la submerge. Il y a tellement longtemps qu’elle n’avait pas ressenti ça.

— J’avais oublié à quel point tu es belle, quand tu jouis.

En sursautant, elle ouvre les yeux. Son mari est là, debout devant elle. Pantalon et boxer aux pieds, il se branle doucement, avec des gestes lents. Un instant, elle se sent honteuse de sa conduite. Puis, quand elle voit le désir dans ses yeux, elle sourit, tend le bras, la main en coupe.

Délicatement, elle lui empaume les bourses, exerce une petite pression pour le faire avancer jusqu’à elle. Les yeux plantés dans les siens, elle ouvre la bouche, avale le gland. Sa langue s’enroule tandis qu’elle continue de descendre sur la hampe.

Glissant sa main dans les cheveux, il gémit sous la gâterie qu’elle lui prodigue. Avec deux doigts, elle lui enserre la base de la queue, sentant sous sa langue les veines saillir petit à petit. Toute la queue devient très sensible au moindre frôlement.

Ne voulant pas venir trop tôt, il quitte sa bouche accueillante pour s’agenouiller entre ses cuisses. Tandis qu’il guide son sexe entre ses petites lèvres, elle enroule ses jambes autour de ses hanches. En deux coups de reins, il est entré jusqu’à la garde.

Elle s’accroche à ses épaules, posant sa bouche brutalement sur la sienne. Leurs dents s’entrechoquent, leurs langues se mêlent. Ils s’embrassent tels des amants séparés depuis trop longtemps. Il la pilonne sauvagement, la serrant entre ses bras puissants.

Aux tremblements de son corps, il sait qu’elle va jouir de nouveau, alors, il redouble de fureur, explosant peu de temps après elle. Sans relâcher, son étreinte, il se redresse, l’emporte sur le lit, où il la dépose affectueusement. Sa bouche la picore de baiser, sa langue laisse derrière elle des sillons humides.

Elle ferme les yeux, heureuse. Les vacances seront mieux que ce qu’elle ne pensait.