Je n’avais jamais vu ces autres sphères du passé qui semblent ressurgir idéalement dans nos échanges. L’humain du futur présent me raconte comment quelques péripéties furent menées par notre espèce. La séparation générationnelle ne nous empêche pas de nous reconnaître dans le vice effectif de nos congénères. Les pots cassés de nos ancêtres, de nos contemporains, de nos enfants. Tout concorde à dire que nous nous blessons mutuellement. Jusqu’à ce que le bien triomphe ? Il en est convaincu, et son peuple en est la preuve. Retirés du marché de la guerre universelle, les humains sont aujourd’hui l’enclave de la vie paisible et sans souci.

Sans souci ?

Si seulement.

Le Makhine ferme sa voix, car il a peur de ce que sont devenus ses créateurs. Il les comprend, il les aime, sûrement plus que moi d’ailleurs. Mais il ne peut s’empêcher de trouver à leur contact une pudeur enfouie en lui. Je ne suis que son client, ils sont ses maîtres.

Maîtres ?

Si seulement.

Les humains sont ses dieux, tout comme il est le leur. L’ambivalence de la divinité en chacun de nous, qui créons autant que sommes créés.

Huit allongé.

Infini débordant.

De ténèbres.

Obscurcissant déjà.