Stratosphériques éléments
Dans ce futur, je suis un géant.
J'ai tellement espéré être récupéré par des sauveteurs de l'espace qu'il a fallut que je devienne moi-même sauveteur de l'espace.
Il y a un nom spécifique pour ces objets, mais moi, j'ai appelé celui-là l'Orbital. Il ne décrit aucune orbite, pourtant. C'est même probablement ce qui le caractérise, puisqu'il voguait, et vogue encore assurément, de manière rectiligne perdu dans l'univers.
L'Orbital, c'était plus gros qu'un soleil. Et je trouve que le nom donne cette idée de grandeur monstrueusement immense. Un gros amas de pleins de trucs, si gros que le Makhine l'a détecté malgré notre vitesse.
J'ai le temps pour un petit détours.
Le parti pris d'intercaler une aventure dans les recoins des temporalités, de manière biscornue. Je le revendique contre l'ennui.
Donc je freine ma course, ou ralentissais le vaisseau, selon si c'est ou ce serait, pour observer quoi.
Et je tombe sur l'Orbital, qu'on discerne à peine puisqu'il est éloigné de toute source de lumière, perdu entre deux galaxies. Les caméras affichent sur les écrans de la cabine une vision améliorée par des canaux accessibles. La vue et la vision sont modulables. C'est un nuage météoritique avec un centre massif et une périphérie moindre. Le tout est informe, flou, paralysé dans l'obscurité, s'agglomérant à lui-même avec difficulté, sans pour autant accuser déficit.
C'est un monde hanté.
Une autre raison qui a affolé les capteurs du Makhine, c'est la présence potentielle de vie sur ce truc. Un congélat de substance originelle serait parfait.
Et c'est ce que je trouve en plusieurs endroits de l'Orbital après investigation guidée informatiquement.
Des traces d'acides, même de l'adn.
Makhine est tout excité de travailler dans son laboratoire pour la première fois sur de l'extraterrestre. Et moi... ?
Et bien oui, c'est drôle. Mais l'Orbital agit sur moi comme une force mystique que je ne sait appréhender. J'ai envie de fuir cet endroit, et de me terrer à tout jamais.
Alors je laisse Makhine faire ses prélèvements, et je retourne au Havre-Vert.
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