Que vais-je rencontrer là-bas ?

Peut-être que l'humanité se répète dans l'univers, et que je tomberai sur des civilisations grecques, latines, européennes...

J'imagine le tableau.

Tellement différents, et pourtant presque pareils. Des humains avec leurs cultures mais s'étant développés dans la marge du rail potentiel de l'évolution. Après tout, pourquoi les extraterrestres de nos récits nous ressemblent-ils ? Ils ont deux bras, deux yeux, et on estime qu'ils sont différents parce qu'ils sont verts ou bleus. Les manipulations de l'esprit sur l'esprit, qui se construit sa symbolique.

Ou alors, peut-être que la vie prend des formes extraordinaires. Je n'en sais rien. Peut-être.

Mais si non, je pourrais même, en poussant à l'extrême, retomber sur la civilisation parfaitement identique à la mienne, et me retrouver moi, un individu d'un monde parallèle qui serait mon identique.

Que m'arriverait-il alors ?

Comment réagirais-je ?

Je ne sais pas, mais je me pose la question.

Métaphysique.

- Tu as besoin de compagnie humaine.

- Makharpette, retourne t'allonger.

Que vais-je rencontrer là-bas, je ne le sais. Pompeusement, car l'ignorance n'est pas l'ennemi de la connaissance. D'après mon propre jugement, je retrouverais cette ambivalence d'un futur hypothétique.

Mais me confronter à la réalité aura un tout autre goût. Imprévisible.

- Que espères-tu dans la compagnie humaine ?

- Tu le sais.

Que vais-je rencontrer là-bas, probablement un reliquat de ma solitude. J'avance dans la chaîne, même si pour moi le temps est dans la poche. Je devrais sombrer d'ici peu, et plus rien ne me retiendra jamais.

Noirceur blessée, tu renaîtra en lumière.

En attendant tu fermentes, comme un alcool d'initié.

Je voudrais stopper le temps lui-même, c'est indécent. Me viennent ces folies de grandeurs quantiques, ces désirs cryptés par mon programme. Je les vois dans l’œil du cérébral carcéral.

Nous mène-t-on dans les limbes de l'éternité ?

Assurément.

Et pas par le chemin le plus court.