Mésentente.

De principe, nous nous faisions la guerre. Eux et moi, dans le déni, dans le refus, un peu trop nihiliste antigravité. Des histoires à conter aux turbulents, qui finissent mal par décadence. Une mauvaise foi commune sortie de je-ne-sais-où, peut-être des irritations mutuelles dues à des frottements corrosifs et inévitables.

Mais la guerre ne s’estompe avec la distance, quoiqu’on puisse en avoir l’illusion. Je les aimais malgré tout, et plus encore maintenant. Mais je sais sûrement que nos cicatrices ne sont pas refermées tant que nous ne les avons pas recousues. Et c’est un travail qui se fait de concert.

Or je ne les ai pas revus, ils ont disparu, je suis parti.

Et me résoudre à voyager dans mes souvenir a beau m’emplir d’une nostalgie bienheureuse, je sais que ce n’est pas pour autant que les séquelles ne sont plus présentes. S’il m’arrivait de les retrouver, je crois que j’en serais terriblement gêné.

Nous serions là, dans l’expectative d’une nouveauté qu’aucun de nous n’aurait construit. Et nous péririons de regrets.

Volatile essence.

Le Makhine en rade.

De moyens pour m’aider à refermer les plaies.

La scission de mon âme.

La multitude d’esprits dans mon corps.

La foule dans ma tête.

Qui hurle à la mort.