Hante-moi Chapitre 4

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- Helen, réveille-toi. Je t'en supplie, je ne voulais pas. Helen... Helen...

Je flottais au-dessus de mon corps inerte. Andrew pleurait accroupi à côté de moi, la tête posée sur mon ventre.

- Mon dieu, mais qu'ai-je fais. Helen...

Andrew se leva, le visage trempé de larmes. Il souleva mon corps allongé sur le sol, pour le déposer sur le lit. Il remonta les couvertures sur mon corps mort, replaça ma tête confortablement sur l'oreiller et m'embrassa une dernière fois.

- Je ne voulais pas, répéta-t-il une dernière fois, avant de sortir de la pièce.

Je me regardai, morte, le visage paisible. Sur mon cou, je pouvais voir des marques rouges. On aurait même pu y compter les doigts.

Qu'avais-je fait ? Au fond de moi, je culpabilisais, pour cette aventure qu'il avait découverte. Pour cet enfant en moi qui n'était pas de lui. Tout ceci était très clair dans ma tête.

Andrew avait toujours été jaloux, je le savais et je l'avais trahi.

Un bruit d'arme à feu éclata au rez-de-chaussée et me réveilla en sursaut. Mon visage était en larmes. Pierre dormait à côté de moi.

J'essuyai mon visage et descendis pour me préparer mon petit-déjeuner. Je fis chauffer de l'eau et griller quelques toasts. Je décidai aussi de me préparer quelques œufs brouillés.

- Excuse-moi Andrew, dis-je à haute voix.

- Je n'aurais pas dû Helen, rien ne justifie un tel acte.

Cette pensée me pénétra et me réconforta. Un mélange de peur et de plénitude s'emparait de moi. J'étais Helen, j'étais Alice.

Pierre me rejoignit, alléché par les odeurs de toast et d'œufs brouillés.

- Tu veux que je te prépare des œufs, mon ange.

- Oui, ma chérie, dit-il en m'embrassant dans le cou. Bonjour.

- Bonjour.

Ses mains glissèrent sur ma taille et commencèrent à soulever ma chemise de nuit.

- Lâche-la.

Mais une colère monta en moi et me fit repousser Pierre.

- Ça ne va pas ?

- Si, mais les toasts sont prêts.

Il fallait bien que je lui mente. Au fond, de moi, je savais que c'était la jalousie d'Andrew qui me faisait agir comme cela.

- Ce matin, je voulais m'occuper de la serre au fond du jardin. Je pense que les anciens propriétaires, l'avaient abandonnée. Et puis il faut préparer au plus vite le potager. Tu voudras m'aider ?

- Non, il reste des cartons à déballer. Il faut finir. Mais occupe-toi de la serre, je sais que ça te démange depuis que nous sommes arrivés, dit-il en me faisant un clin d'œil.

- Merci mon ange.

Effectivement, cette serre était à l'abandon, mais cela lui donnait un certain charme. Il y avait des plantes encore en pot, arrosées par la pluie qui passait à travers les vitres brisées. D'autres étaient mortes et les mauvaises herbes avaient envahit les espaces libres.

Je commençai par jeter les pots de leurs plantes mortes, sur ce qui semblait être un vieux tas de compost.

Rapidement, la serre me montra tout son potentiel. J'étais excitée comme une puce. J'étais dans la peau d'un restaurateur qui découvrait le chef d'œuvre sous la crasse.

La porte de la serre claqua et je sus, sans même la regarder, qu'Andrew était là. Je m'arrêtais un instant pour entendre un signe de sa présence. Mais seuls les oiseaux ponctuaient le silence de leurs champs joyeux. Une odeur musquée, au milieu des senteurs florales, arriva à mes narines. Et encore ce frisson glacé. Ce même frisson que j'avais ressenti dans mon lit et dans ma cuisine. Ou encore avant même d'avoir passé le pas de la porte, quand j'avais vu cette silhouette à la fenêtre.

J'attendais son contact. Je fermai mes yeux et pris une grande inspiration qui fit gonfler ma poitrine. Je voulais qu'Andrew comprenne que je lui étais offerte.

Le premier contact me fit sursauter. Un simple souffle sur ma joue avant un baiser.

- N'aie pas peur Helen. Je ne te ferai plus jamais de mal.

Je sentis une main fraîche se poser sur mon ventre et une autre sur ma poitrine.

- Ton corps me manquait.

La main sur ma poitrine dégrafa le haut de ma salopette, qui tomba sur mon ventre. Je le sentis ensuite s'immiscer dans ma culotte, pour venir entre mes petites lèvres humides. En même temps, il passa son autre main sous mon tee-shirt, remontant jusqu'à ma poitrine, puis mon cou et enfin ma mâchoire, pour basculer ma tête en arrière et m'embrasser. Je relevais une jambe pour la poser sur un des plans de travail de la serre. Mon sexe, dès lors, lui était accessible pour me pénétrer avec ses doigts. Je le sentais aller et venir dans mon intimité.

J'étais à moitié nue, en train de faire l'amour avec un homme mort cinquante ans plus tôt, quand tout à coup, il se volatilisa. Je perdis l'équilibre et tombai par terre. J'aperçus le haut de la porte de la serre s'ouvrir.

- Tu es là ma chérie, dit Pierre.

Honteuse, je me rhabillais, avant d'être vu à moitié nue. Je me redressai et lui fis un signe.

- Je suis là.

- Mais que fais-tu par terre, ma chérie.

- Heu... je désherbais, dis-je en arrachant quelques touffes de mauvaises herbes précipitamment.

- Et bien, tu n'es pas sortie de l'auberge, dit-il en se penchant pour voir ce que je faisais. Tu vas encore bien dormir ce soir.

- Oui.

- J'espère quand même inaugurer notre lit, avant que tu ne tombes dans les bras de Morphée.

Mais la porte claqua violemment.

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