Seule au monde (1/3)
Le rejet est l'arme maîtresse de ceux qui ont peur. Par un curieux Hasard - Stephan SCHILLINGER
10h46. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Eric avait quitté le lit. Elle sentit l'odeur du café frais fraichement décanté et du pain brioché grillé. Bien que sa tête sonnait les clairons, elle glissa hors du lit pour aller s'écharper dans son peignoir. A pas de velours, la belle brune, pénétra dans le salon. Son amant était assis sur une des chaises de bar, accoudé au marbre de l'îlot encore flambant , puisque Lisa ne s'en servait guère. La cuisine, ce n'était vraiment pas son . Le jeune homme tout en buvant une gorgée de café, lisait les nouvelles du jour et semblait totalement immergé.
Lisa enlaça par la taille son bien-aimé et accola sa joue à son dos.
- Bonjour. Bien dormie?
- Comme une princesse!
- Une princesse ça ronfle?
- Bien sûr !
Lisa se dirigea vers la cafetière, prit sa tasse fétiche et s'en servit la moitié. Elle l'aimait noir.
- Quelles sont les nouvelles du jour?
- Rien de bien intéressant! Excepté du côté de la bourse mais je doute que cela ne créé en toi une once de palpitants.
- En effet...
Elle s'assit près de son amant, tira les manches de son peignoir dans le but de tenir sa tasse brûlante à deux mains emmitouflées.
- T'as des cours aujourd'hui?
- Non, quelques recherches à faire à la bibliothèque mais cela ne devrait prendre trop de temps. Pourquoi?
- Je voudrais t'amener quelque part.
- Et où voudrais-tu m'amener?
- C'est un secret.
- Dis-le moi, dit-elle en se penchant allègrement vers son bellâtre, tout en faisant une moue d'enfant.
- Non, sinon cela ne serait plus un secret., lui répondit-il tout en secouant le journal devant son visage.
Elle souriait. Elle savait qu'Eric la connaissait bien. Elle ne supportait pas les secrets. Elle brulait d'impatience si bien qu'elle délaissa sa boisson pour s'échapper dans la salle de bains afin de s'y apprêter.
Une petite dizaine de minutes plus tard, elle sortie toute pouponnée. Eric la dévisageait. C'était la plus belle fille qu'il avait rencontré et il jubilait à l'idée de l'avoir enfin à lui.
- La place est libre!
Comme si de rien n'était Eric s'exécuta et pénétra à son tour dans la pièce de quatre mètres carrés d'ambiance apaisante. Les murs recouverts de galets couleur sable étaient mêlés au bois de merisier des meubles.
A sa sortie, Lisa était en pleine lecture d'un bouquin à la couverture bien abimée.
- Lâches ton grimoire Lisa, on y va.
Après quelques métros et une belle promenade d'une vingtaine de minutes, Eric et Lisa arrivèrent à destination.
Lisa remarqua une enseigne sur le trottoir d'en face : "Le bijou de famille".
- C'est un appel? Non parce que je pensais… enfin au vu de se qui s'est passé hier soir…
Eric éclata de rire. Il lui prit la main, lui fit traverser la chaussée, passer devant l'enseigne au nom quelque peu troublant pour finir sa route devant une immense porte en fer forgé vitrée.
- Entres.
Lisa ne rechigna pas, trop pressée de savoir où il l'avait emmené.
Au moment où elle pénétra le bâtiment, elle fut retenue. Une main venait de se poser sur son épaule et l'empêchait de poursuivre sa route. Elle se retourna brusquement vers son partenaire prête à dégainer un juron mais Eric était à deux mètres d'elle, captivé par son écran de téléphone.
- Si c'est toi, c'est pas drôle! hurla t'elle.
Eric s'interrompit. Il regardait sa dulcinée, hébété.
Lisa se redit bien à l'évidence. Ce n'était pas Eric qui l'empêchait de poursuivre sa route. Elle eut un frisson qui parcourut l'ensemble de son corps. Elle repensa alors à la veille au soir, ce souffle ... et cette soirée où elle avait sentit l'étreinte de son poignet. Elle commençait à douter. Que lui arrivait-il?
Eric, voyant Lisa tétanisée, la fit entrer en l'accompagnant par la taille.
- Tu te sens bien?
- Oui. Non.
- Viens t'assoir.
Lisa était aussi blême que son châle et ne cessait de se répéter : "Qu'est-ce qu'il m'arrive?"
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