Chapitre 6-2 : Faces cachées II - Sentiments

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Sentiments
Paris
Octobre et novembre 1988

Le sourire aux lèvres, il pressa le pas. Comme chaque matin, il allait passer quelques minutes chez Amandine, avant de filer au bureau. Ce soir, il quitterait son travail plus tôt pour rejoindre la jeune femme avant de repartir chez lui en début de soirée.

Quand ils étaient ensemble, ils s’embrassaient, se caressaient… et faisaient l’amour. Au bureau, ils recherchaient la moindre occasion de s’appeler, pour s’échanger des mots doux.

Marc étant en couple, chacun évitait de trop s’engager. Ils évitaient de prononcer le fameux Je t’Aime. Lui pour sa part utilisa très vite Je t’Adore.

Ils le savaient pourtant, un jour ou l’autre, ils se retrouveraient au pied du mur, avec une fin programmée de leur relation.


Pour Amandine, cette situation était synonyme de passion, mais aussi de souffrances. Voir son amant partir, en sachant qu’il passerait la nuit dans le bras d’une autre, était de plus en plus dur à supporter. D’autant plus que de son côté, elle avait mis fin immédiatement à sa relation épisodique avec son publiciste.


Ce soir-là, alors que Marc s’apprêtait à repartir, Amandine ressentit son angoisse familière resurgir. Elle cherche ses mots mais finit par céder à l’élan de son cœur : « Quand pourrons-nous avoir du temps pour nous ? Autre chose que ces moments volés ? »

Sa question flotta dans l’air, Marc se figea. Elle baissa les yeux en se mordillant la lèvre, redoutant d’avoir rompu un équilibre précaire. Elle se méprenait. Il était gêné par la question.

« À la fin du mois, je serai de nouveau seul le week-end. Nous aurons deux jours entiers. »

Elle l’embrassa avec fougue.


La vie de couple de Marc et Elsa en fut affectée. Ils partageaient encore des moments de tendresses et faisaient toujours l’amour, même si c’était de plus en plus rare. Mais Marc semblait s’éloigner de plus en plus.

Si l’attitude de son compagnon irritait Elsa, elle voulait sauver son couple. Elle fit donc des efforts.

Lui, de son côté, était désorienté. Quand il voyait qu’elle souffrait, ou qu’elle se montrait gentille, il était assailli par la culpabilité. Inversement quand elle lui suggérait des sorties, il était tiraillé par ses sentiments envers Amandine. Il restait alors réservé face aux propositions d’Elsa.

Certains soirs, la jeune femme sentait le découragement la gagner face au délitement de son couple. Elle se glissait alors au lit la première, étouffant ses larmes dans la solitude de la nuit. D’autres fois, elle s’agaçait. La tension montait alors rapidement et le ton s’envenimait.

Les altercations devinrent de plus en plus fréquentes.

Ces prises de bec soulageaient Marc : tout n’est pas de ma faute… cela va mal avec Elsa, se disait-il. Inconscient de sa lâcheté, ou ne voulant pas la voir, il laissait éclater la dispute lorsqu’elle lui faisait quelques reproches.

Pressé d’échapper à cette tension, le jeune homme voyait approcher avec impatience le week-end où Elsa rendrait visite à ses parents.

Deux jours avant, Leonardo l’appela : « Nous devons parler. Je passe vous prendre en voiture. »

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