Jeudi 03 janvier 2019

2 minutes de lecture

Pourquoi est-ce moi qui me sens comme une horrible personne ?

Là, je me fais l'effet d'être une profiteuse et une menteuse finie.

Une profiteuse parce qu'aujourd'hui, on a été m'acheter un nouveau téléphone et que j'ai fait tout ce que je pouvais pour qu'il soit à mon nom. Parce qu'aujourd'hui, dans cet appartement, rien n'est à mon nom. Ni la voiture que j'ai pourtant payée avec lui, ni les électroménagers, ni les contrats, ni même le bail. Parce que même mon ancien téléphone (prématurément décédé le lendemain de Noël, paix à son âme) était à son nom. Et que quand viendra le remboursement, c'est lui qui le récupèrera. Et parce que si réellement je mets fin à notre histoire, si réellement, je le quitte... je sais qu'il me réclamera le nouveau téléphone. Parce que sur le papier il sera à lui. Et je me fais l'effet d'une garce calculatrice que d'avoir envisager tout ça alors qu'on était juste en train de faire du shopping.

Et je me sens une menteuse et une manipulatrice parce que quand Gaston s'est étonné de me voir demander que le téléphone soit à mon nom et quand la gentille vendeuse nous regardait tous les deux un peu gênée, j'ai menti. Effrontément. À Gaston. À la vendeuse. J'ai fait semblant que tout allait bien. J'ai prétendu être la fille responsable qui veut assumer son contrat téléphone. J'ai tremblé quand il a hésité parce que du coup c'est tout le contrat fibre qui passe à mon nom... j'ai bien cru qu'il allait refuser. J'ai joué la comédie de la fille trop contente et trop chanceuse d'avoir un chéri si généreux qu'il lui offre un nouveau téléphone. Ah ben oui, parce que bien que le téléphone sera payé avec le remboursement de mon ancien et avec ce qui reste de ma prime de précarité, c'est lui qui me l'offre.

Donc J'ai souris, sorti des petites blagues pour mettre tout le monde à l'aise. J'ai même rigolé pour masquer ma nervosité alors que tout ce dont j'avais envie c'était de m'enfuir et pleurer.

Mais si je suis honnête avec moi-même, c'est ce que je fais, depuis déjà une décennie... Sauf que jamais jusque-là je ne l'avais fait consciemment... et je n'aime pas ça du tout...

Est-ce qu'en fin de compte ce ne serait pas lui qui aurait raison ? Est-ce que je ne serais réellement qu'une peste égoïste, capricieuse, menteuse et manipulatrice ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Adélaïde Vesler ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0