Dimanche 28 avril 2019

2 minutes de lecture

Même sous les coups, même à genoux, je masque mes véritables émotions derrière un sourire.
Chaque nouvelle agression se termine systématiquement de la même manière : je cesse le combat, je baisse les yeux et j'accepte ses reproches. Mais ça ne lui suffit pas que je me soumette, il veut aussi que je le fasse de bonne grâce.

Mon salaire est à peine tombé que Gaston est déjà en train de prévoir ses dépenses. Et bien sûr je ne parle pas de celles nécessaires comme le loyer, les charges et l'alimentation. Non, non… je parle bien de ses petites envies à lui et notamment des DLC qu'il va pouvoir s'offrir pour la Playstation.

J'ai bien essayé de le raisonner, de temporiser mais il estime qu'il a toujours travailler et qu'il est donc en droit de se faire plaisir. On fera des économies quand on travaillera tous les deux. Sauf que ça fera bientôt un an qu'il ne travaille plus et qu'il ne cherche pas parce qu'il attend une formation. J'ai eu le malheur de penser ça tout haut…

Dire que je me suis fait pourrir est un doux euphémisme. Et il a continué encore bien après que j'aie capituler et que je me sois excusée pour avoir la paix. Et quand j'ai cessé de réagir, quand je me suis refermée sur moi-même pour me protéger, il est passé à la dernière étape de sa tactique : me dérider. Il a fait le pitre et dit des absurdité, et moi par habitude ou par nervosité, j'ai ri.

Et ainsi se clôture chaque épisode. Ce rire final, il le considère comme une absolution. Peu importe qu'il se soit tout autorisé, qu'il m'ait muselée ou malmenée, mon sourire est une amnistie qui lui permet de ne jamais se remettre en cause.

Est-ce que je suis responsable de la situation ? Oui en partie, j'aurais dû me rebiffer dès le début. Mais on est deux dans ce couple. De son côté, il a choisi de profité de cette faiblesse et de nous mettre en conflits permanents.

Si j'écris ça, c'est surtout afin d'en tenir une chronique car ce n'est pas à moi de juger son comportement. Ça, c'est entre lui et sa conscience.
Il m'appartient uniquement de ne plus jamais oublier pour ne plus jamais m'oublier et de tirer les leçons de mes erreurs.

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