Dimanche 05 mai 2019
Il aura fallu que j'accepte de mettre certains mots sur mon comportement pour enfin mettre en lumière et comprendre celui de Gaston. Reconnaître que j'ai fonctionné comme une femme battue, c'est aussi admettre qu'il se soit comporté en homme battant. Et chacun de nos épisodes prends alors une teinte complètement différente.
Ses larmes, ses regrets et ses excuses de mercredi ne sont qu'une version plus intense de ceux qu'il m'a servi les rare fois où il a essayé de m'amadouer. Les rares fois où je me défendais suffisamment pour qu'il se sente mis en défaut et qu'il ressente le besoin de faire un pas, aussi minime soit-il, pour s'assurer que je ne m'éloigne pas trop.
Il venait toujours contrit et repentant, me promettant qu'il comprenait, qu'il allait changé et faire des effort, tout ce que j'avais alors besoin d'entendre. Mais comme cette semaine, son discours était pondéré de reproche même si je ne m'en rendais pas compte à l'époque. Après tout ce qu'il avait fait pour moi, je lui devais d'être compréhensible. Bien sûr qu'il était désolé mais je devais comprendre qu'il avait parlé sous le coup de la colère et ne pensait pas du tout ses propos. Je devais aussi reconnaître qu'à chaque fois c'était moi qui le provoquais, lui n'avait toujours que les meilleures intentions du monde. J'étais trop susceptible, lui de son côté ne voulait pas me blesser mais au contraire m'aider.
N'est-ce pas presque littéralement ce que font et disent les hommes qui battent leur femmes pour les pousser à passer sur l'intolérable, accepter leurs excuses artificielles et resserrer leur emprise ? Cette prise de conscience est assez violente à encaisser et j'en reste encore sous le choc.
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