Ce matin, j'ai fait un constat étrange : exprimer directement ma colère semble être une excellente méthode pour dormir comme un bébé.

Depuis quelques jours, Gaston a des comportements passablement douteux : Il doit comme par hasard venir dans la salle de bain quand je suis sous la douche. Il passe dans les couloirs et tente de m'observer quand je me change. Et pour rester correcte, ça commence sérieusement à me gonfler.

Sa justification : "Oh, c'est bon quoi. Ce n'est pas comme si je ne t'avais jamais vu nue après tout." Certes mon coco, c'est une vérité. Mais en voilà une autre : NOUS NE SOMMES PLUS ENSEMBLE. De ce fait, MON intimité est devenue mon exclusivité. Tu n'as plus aucun droit dessus. Donc NON, tu n'as pas le droit m'épier sous la douche ou quand je me déshabille.

Et hier soir, j'ai craqué. Il était là, debout dans l'embrasure de la porte, à me détailler de manière lubrique alors que je reposais sous les couvertures. Je lui ai donc gentiment demander d'arrêter. Et j'ai eu droit à une réponse ahurissante sur un petit ton concupiscent : "Oh bon, ça va. Je te laisse si tu as envie de te tripoter. Tu sais tu as le droit de te faire du bien si tu veux."

Comment expliquer la puissance de la colère, que dis-je de rage qui m'a possédée. Pour une fois depuis longtemps, je ne me suis inquiétée ni des répercussions ni des représailles. J'ai juste ouvert les vannes : "NON mais tu es SÉRIEUX là ?? Alors de un déjà, j'ai effectivement le droit de me faire du bien si j'en ai envie et je n'ai pas besoin de ta permission. Et de deux, surtout ça ne te regarde mais alors AB.SO.LU.MENT plus du tout !".

J'ai dû faire un gros effort pour ne l'envoyer QUE sur les roses et restée polie. Et j'estime être restée calme et modérée. En tout cas, ça m'a fait un bien fou d'y aller aussi franchement avec lui. Et au moins, j'ai tout évacué plutôt que ruminer dans mon coin, ce qui fait que j'ai passé une excellente nuit.