Un mois intense, tout en mouvements et contrastes, à la fois statique et remplis d'espérances. Tout est différent et pourtant tout semble encore identique. Ce qui est assez normal : mon ancienne vie côtoie la nouvelle ; l'une se battant pour ne pas disparaître, l'autre pour prendre la place qui lui est due.

Le plus évident étant que je reste à sa merci dans SON appartement comme il aime un peu trop à me le répéter. Mais même si ses menaces sont parfaitement crédibles et carrément anxiogène, je leur prête de moins en moins de crédit. Car Gaston est à la fois prisonnier de son égo et de la crainte du jugements des autres. Il a beau se vanter d'être un vrai méchant, il veut être considéré comme quelqu'un de bien. C'est triste à dire mais c'est une chance pour moi.

Je me trompe peut-être mais je me raccroche à l'idée qu'il aura bien trop peur de passer pour le mauvais s'il se permet de d'afficher son comportement de manière trop ostensible. J'ai aussi l'impression que c'est ce qui m'a épargné de recevoir plus que de la violence psychologique et verbale. Tout ce qu'il m'a fait n'était admissible pour lui qu'au sein de notre couple. Il est donc aujourd'hui pratiquement contraint à faire profil bas par peur des regards extérieurs. Il a besoin que je sois la méchante de cette séparation. Il s'inquiète aussi particulièrement de ce que je pourrais dire de lui et à qui je pourrais le dire. Il me répète régulièrement de ne parler à personne de ce qu'il appelle "notre petit problème". Alors même si j'ai encore droit à son agressivité, c'est plus souvent de l'indifférence qu'il tente d'afficher.

Enfin… au moins, nous ne faisons plus semblant d'être un couple. Depuis le temps que notre vie à deux n'était plus qu'une collocation déguisée, c'est un réel soulagement de ne plus avoir à simuler.

Autres points positifs du mois : mes économies ont fait un sérieux bon en avant avec un peu moins de la moitié du budget déménagement désormais sur mon compte épargne. Merci la prime d'intéressement. J'ai pu trouvé des agences qui acceptent mon dossier malgré mon CDD et j'ai déjà quelques visites planifiées. Si nécessaire, j'ai même un ange qui accepte d'être mon garant.

Mai s'est donc finalement avéré être un mois infiniment plus crucial que je n'aurais pu l'imaginer : il sera ma mue, ma métamorphose, la charnière de cette année, le passage entre mes deux existences.

Je ne sais pas si c'est une coïncidence que ce soit justement le moiq de ma mère mais, malgré les tourmentes, je me suis sentie protégée