Dimanche 02 juin 2019

2 minutes de lecture

On me croit sage, calme et réfléchie alors qu'en réalité, je ne suis qu'un océan de passions bouillonnantes. On m'a appris à vivre dans la peur et à rechercher la sécurité à tout prix Et j'ai tout tenter pour me plier à ce qu'on attendait de moi sans jamais y parvenir complètement.

Je pouvais grandir mais pas trop vite.
Reste toujours la petite fille à Maman.
Je pouvais être indépendante mais pas trop libre.
Sois toujours obéissante à la famille.
Je pouvais envisager le futur mais pas à mes conditions.
Tu ne prendras pas les bonnes décision si tu choisi ta vie toi-même.
Je pouvais faire des études mais pas celle que je voulais.
Artiste, ce n'est pas un vrai travail, fais plutôt de la comptabilité.
Je pouvais trouver un boulot mais pas nécessairement un métier.
Fini de t'amuser à l'école, il faut que tu ramènes un salaire maintenant.
Je pouvais voyager mais pas trop loin ni trop longtemps.
Ok pour les vacances en Espagne mais pas question d'aller vivre aux Etats-Unis.
Je pouvais rêver mais pas trop grand, vivre mais pas trop fort, espérer mais pas trop brillant... Je pouvais être mais sans éclats, sans particularités, sans anomalie et sans rébellions.

J'en suis devenue terne, ennuyeuse et invisible alors que je me sens en réalité habitée par un univers de couleurs et de lumière auquel j'aspire plus que tout. Je me sens comme un volcan endormi que le monde penserais éteint. Peut-être que je ne suis pas venue en Auvergne par hasard.

Bref, je n'ai jamais aimé ni voulu des étiquette et j'ai pourtant tout fait pour m'y conformer. J'en suis même à me demander si ma prise de poids n'a pas été une sorte de contre-mesure instinctive. Au plus j'essayais de rentrer dans les cases au plus mon corps sortait de la sienne.

Et en fin de compte, malgré toutes ces précautions que j'ai prises, tout ce que j'ai sacrifié pour ne pas faire d'erreur, je n'ai fait que ça. Quant à la sécurité à laquelle j'aspirais tant, je repasserais : me voilà coincée à presque mille kilomètre de mon point d'origine, profondément isolée et dans un appartement dont je risque de me faire éjecter du jour au lendemain.

Au diable tout ça ! Désormais, je dicterai mes propres règles. Et si je suis trop bizarre ou trop bigarrée pour le monde, cette fois ce sera à lui de s'adapter.

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