Un air frais caresse l'herbe, sur la colline.

Là, assis en tailleurs, tu décide de fermer les yeux.

Tu sens dans tes cheveux cette brise cristalline.

Il fait beau. Quels jolis cieux.

Là-bas, plus loin, il y a des fleurs mauves.

Tu te sens tellement bien, seul, assis ici.

Le sol est confortable, on dirait de la guimauve.

L'air purifie ton âme et la vivifie.

Tu te sens tellement bien.

Le soleil te caresse le visage.

Le son de l'air qui souffle est quasi-ophidien.

Subtil. Un papillon passe et te dévisage.

D'un battement d'ailes, il disparaît au loin.

Tu rouvres les yeux et tu vois le ruisseau.

Tu as soif. Peut-être y boiras-tu.

En arrivant ici, tu t'étais penché et avait jeté de l'eau

A ton visage tendu.

L'eau fraîche avait illuminé ta face blême.

Tu avais souri, tel un enfant heureux.

C'est comme si ladite eau avait effacé tes problèmes.

C'est merveilleux.

La verte colline te soulage et t'appaise.

Tu fermes encore les yeux et respire l'air agide.

Les sons, les sensations, te libèrent et te plaisent.

Elles te rendent heureux, et te rendent placide.

Tu sens sur tes lèvres commes un goût saccharin.

Tu aime cela, sans savoir d'où il vient.

Tu t'en fiche, après tout, tu te sens tellement bien.

Il est beau, le ruisseau, et ses tons opalins.

Tu décide de demeurer ici un instant.

Tu ne fais plus qu'un avec le vent.

Ici, sur la colline, c'est toujours le Printemps.

C'est rare de se sentir aussi vivant.

Tu reste là, assis en tailleurs.

Tu souris et respire à pleines narines.

Tu ne te sens pas dans ce monde. Tu as l'impresion d'être ailleurs.

C'est toujours ainsi, sur la colline.

Tu sais qu'il faudra rentrer, tu le redoute un peu.

Est-ce si grave que chez toi, loin d'ici, le ciel soit pluvieux ?...

Non, ne t'inquiète pas si disparaîssent ce cieux...

Tu pourras le revoir... Rien qu'en fermant les yeux...