Chapitre 4 : Frissons Incertains

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Le silence pesant dans le tunnel souterrain sembla durer une éternité. Max et Théo étaient toujours là, tous les deux à l’affût, leurs mains toujours entrelacées. Mais ce n’était pas que l’angoisse qui les avait rapprochés. C’était autre chose, une tension douce et palpable qu’ils avaient de plus en plus de mal à ignorer.

Un vent froid soufflait à travers les fissures, apportant avec lui une étrange sensation d’étouffement. Théo se leva finalement et, d’un geste nerveux, ajusta son armure.

— On devrait avancer, murmura-t-il. Ce Warden pourrait revenir à tout moment.

Max acquiesça sans un mot, mais son esprit était ailleurs. Ses yeux se posèrent sur Théo, observant chaque mouvement de son ami, sa silhouette, ses gestes tendus mais gracieux dans la lueur tamisée.

— Ouais, d’accord, répondit-il d’une voix un peu plus rauque que d’habitude.

Ils se mirent en route, leurs pas feutrés sur le sol de sculk. Chaque bruit semblait multiplier leur tension, et chaque coin sombre devenait une menace potentielle. Mais malgré le danger, Max ressentait quelque chose qu’il ne pouvait pas ignorer.

À chaque fois que leurs mains se frôlaient, un frisson lui parcourait l’échine. Et pourtant, il n’osait toujours pas dire ce qu’il avait sur le cœur. Mais au fond de lui, il savait que Théo ressentait la même chose. Après tout, pourquoi ce moment dans le tunnel serait-il si étrange si ce n’était pas le cas ?

Ils arrivèrent bientôt à un carrefour dans le dédale souterrain. Un coffre poussiéreux se trouvait juste à côté, son couvercle légèrement ouvert. Curieux, Théo s’en approcha et l’ouvrit. À l’intérieur, un coffre en bois massif renfermait une épée enchantée aux lames d’un bleu scintillant, gravée de runes anciennes.

— Regarde ça…, dit Théo, émerveillé.

Max se pencha pour observer de plus près l’épée. Elle semblait irradier une énergie puissante, et une vague d’excitation monta en lui.

— C’est beau…, murmura-t-il.

Mais avant qu’ils ne puissent se réjouir de cette trouvaille, un bruit sourd de pas résonna dans la direction d’où ils venaient. Le Warden n’était pas loin.

— Il revient, souffla Théo. Faut partir.

Ils se précipitèrent dans un autre tunnel, cette fois encore plus étroit, espérant échapper à la créature. Le cœur de Max battait à tout rompre, mais il sentait la présence rassurante de Théo à ses côtés. Ils se faufilèrent dans les couloirs tortueux du labyrinthe souterrain, chaque instant plus lourd que le précédent.

Enfin, après ce qui sembla une éternité, ils débouchèrent dans une grande salle circulaire. Au centre, un grand bloc de sculk flottait, d’où émanait une énergie étrange.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Max, se rapprochant avec prudence.

— Je crois que c’est un portail, répondit Théo, l’air fasciné. Il paraît qu’il mène à d’autres dimensions.

Max s’approcha lentement du portail, observant les ondulations d’énergie qui en émanaient. C’était comme si un autre monde se cachait derrière cette lumière scintillante. Une étrange sensation de déjà-vu envahit Max, comme si cet endroit lui était familier d’une manière qu’il ne comprenait pas.

Mais avant qu’il n’ait le temps de réfléchir davantage, Théo s’approcha de lui, et pour la première fois depuis qu’ils étaient arrivés dans ce monde, leur regard se croisa avec une intensité nouvelle. Max sentit son cœur s’emballer, et sans même y réfléchir, il s’approcha un peu plus de Théo.

Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres, et dans ce moment suspendu, Max sentit une chaleur envahir sa poitrine.

Théo, comme s’il avait ressenti la même chose, ferma les yeux et se pencha lentement. Max, paralysé mais désireux de céder à cet instant, ferma les yeux aussi, et leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser doux et hésitant.

Le monde autour d’eux sembla disparaître. Il n’y avait plus que cette sensation. Le goût de la victoire après tant de dangers, le goût de l’interdit, du désir enfoui pendant trop longtemps.

Quand ils se séparèrent, le silence pesait à nouveau entre eux. Mais ce n’était plus un silence de peur ou de tension. C’était un silence chargé d’une nouvelle compréhension.

Théo s’écarta légèrement, un sourire timide aux lèvres.

— Max…, murmura-t-il, mais il ne finit pas sa phrase.

Max déglutit, le souffle court, avant de répondre à voix basse :

— Je crois qu’on est prêts à tout affronter, toi et moi.

Et dans cette salle déserte, où les murs tremblaient encore de l’énergie du portail, ils savaient qu’il n’y avait plus de retour en arrière.

À partir de ce moment, tout serait différent. Ils n’étaient plus juste des survivants dans un monde de cubes. Ils étaient ensemble, et cela suffisait pour tout affronter.

Le portail scintillait encore, et l’aventure qui les attendait dans l’autre dimension devenait soudainement bien moins terrifiante.

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