La nuit passa sans encombre, et à l’aube, Max et Théo se préparèrent pour l’expédition. Le ciel était encore teinté d’orange lorsque Max ajusta son armure en filet, vérifiant une dernière fois son inventaire : torches, blocs de construction, quelques potions de soin et, bien sûr, son arc enchanté. Il jeta un regard furtif à Théo, qui rangeait méthodiquement ses outils.

— Prêt ? demanda Théo en refermant son sac.

— Aussi prêt que possible, répondit Max avec un sourire nerveux.

Ils quittèrent leur base et marchèrent en direction de la grande faille. Le paysage cubique défilait sous leurs pas, les hautes herbes ondulant sous le vent léger. Plus ils approchaient, plus l’atmosphère devenait pesante. Max sentit un frisson le parcourir lorsqu’ils atteignirent le bord de la faille. En contrebas, des structures sombres émergeaient des profondeurs, des blocs de sculk scintillant faiblement dans l’ombre.

— C’est là…, murmura Théo.

Il planta une torche au sol et sortit une corde. Lentement, ils commencèrent leur descente. Le silence s’intensifia à mesure qu’ils touchaient le sol. Les blocs de sculk vibraient légèrement sous leurs pas, réagissant au moindre mouvement.

— Souviens-toi, pas un bruit inutile, chuchota Théo.

Max hocha la tête. Il sentait son cœur battre à un rythme affolé. Chaque pas résonnait dans l’obscurité. Soudain, Théo s’arrêta net et leva une main.

— Là-bas, chuchota-t-il en pointant une arche massive de pierre de sculk.

Max plissa les yeux. Une bibliothèque délabrée se dressait sous l’arche, des livres enchantés flottant dans des étagères poussiéreuses.

— Jackpot, souffla Max.

Ils avancèrent prudemment et commencèrent à fouiller les coffres. Max trouva un livre enchanté de Swift Sneak et le tendit à Théo avec un sourire triomphant.

Mais avant qu’ils ne puissent célébrer leur découverte, un bruit sinistre se fit entendre. Une pulsation sourde, profonde, comme un battement de cœur résonnant à travers la cité.

Théo et Max échangèrent un regard paniqué.

— Non… Pas ça…, murmura Théo.

Un Warden venait d’être réveillé.

Max sentit son souffle se bloquer. Des particules sombres s’élevèrent du sol, et une silhouette massive émergea lentement de l’ombre. Le Warden tourna la tête dans leur direction, son corps vibrant d’énergie.

— Fuis ! siffla Théo en attrapant la main de Max.

Ils se ruèrent hors de la bibliothèque, évitant de justesse une onde de choc qui fissura le sol derrière eux. Max courait aussi vite qu’il le pouvait, sentant la main de Théo serrer la sienne avec force.

Ils ne s’arrêtèrent que lorsqu’ils atteignirent un tunnel étroit, essoufflés, le cœur battant à tout rompre. Théo s’adossa à la paroi, reprenant difficilement son souffle.

— Bordel… Je… Je croyais que c’était la fin, souffla-t-il.

Max le regarda, encore tremblant, puis éclata de rire nerveusement.

— On a survécu…

Théo tourna la tête vers lui, un sourire soulagé aux lèvres. Mais derrière son amusement, Max vit autre chose. Une lueur douce, presque reconnaissante. Pendant un instant, ils restèrent là, dans le silence souterrain, leurs doigts toujours entrelacés.

— Merci d’être là, murmura Théo.

Max sentit son cœur rater un battement. Il voulut répondre, dire quelque chose, mais les mots lui manquaient. Alors, au lieu de parler, il serra doucement la main de Théo en retour.

Dans ce monde dangereux, où la mort était définitive, une chose était sûre : tant qu’ils seraient ensemble, tout irait bien.

Mais le Warden n’avait pas disparu.

Un grondement sourd les fit sursauter. Max se retourna juste à temps pour voir la silhouette massive du Warden se frayer un chemin à travers les couloirs sombres, ses antennes vibrant de rage. Théo attrapa rapidement une potion d’invisibilité dans son inventaire et la tendit à Max.

— Bois ça ! murmura-t-il précipitamment.

Max ne réfléchit pas et avala la potion. Immédiatement, il se sentit plus léger, son corps disparaissant presque entièrement dans la pénombre. Théo fit de même et attrapa la main de Max pour l’entraîner plus loin.

Ils avancèrent lentement, s’efforçant de ne faire aucun bruit. Max pouvait entendre son propre souffle résonner dans l’obscurité. Chaque pas sur le sculk semblait amplifier le son, rendant leur fuite encore plus périlleuse. Mais après quelques minutes d’angoisse, le silence retomba. Le Warden s’éloigna, sa présence imposante se dissipant peu à peu.

— Je crois qu’on l’a semé…, souffla Max.

Théo hocha la tête, encore essoufflé. Ils s’arrêtèrent sous une arche de pierre, éclairés uniquement par la lueur faible d’un champignon luminescent. Théo se laissa glisser contre la paroi, levant les yeux vers Max.

— J’ai cru qu’on n’y arriverait pas, dit-il dans un souffle.

Max s’accroupit à côté de lui, son cœur battant encore la chamade. Il observa Théo, son visage à moitié plongé dans l’ombre. Sans vraiment y penser, il tendit la main et effleura doucement la joue de Théo du bout des doigts.

— Mais on est là, murmura-t-il.

Théo détourna le regard, mais Max pouvait voir la rougeur naissante sur ses joues.

— Ouais… On est là.

Le silence s’installa, doux et chargé d’émotions. Max hésita, puis se pencha légèrement. Théo ne recula pas, son souffle se bloquant un instant. Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre.

Un bruit soudain les fit sursauter. Un coffre venait de s’ouvrir non loin d’eux. Max et Théo échangèrent un regard avant de dégainer leurs armes. L’exploration n’était pas terminée… et peut-être que d’autres surprises les attendaient encore.