Les éclats de lumière du portail éclipsaient tout autour d’eux alors que Max et Théo franchissaient le seuil. L’air qui les entourait semblait lourd, vibrant d’une énergie qu’ils n’avaient jamais ressentie dans leur monde cubique. Quand ils traversèrent complètement, l’espace sembla se distordre autour d’eux, puis soudainement, ils furent projetés dans un lieu totalement nouveau.

Ils atterrirent brutalement sur le sol, s’écrasant dans une couche de sable doux, mais dense. La lumière autour d’eux n'était plus celle de leur monde, mais une teinte étrange, teintée de rose et de violet. Des nuages flottants au loin semblaient déformés, comme des blocs de laine suspendus dans le ciel. L’air était presque palpable, chargé d’une sorte de chaleur qui les faisait frissonner.

— Où sommes-nous ? demanda Théo, se relevant et enlevant le sable de ses vêtements. Il regarda autour de lui, l’air incrédule. C'était un endroit familier et étrangement inconnu à la fois.

Max se leva, balayant la vue du regard. Il n’y avait aucun doute : ils n’étaient plus dans leur monde. Au loin, des montagnes géantes se dessinaient dans un bleu profond, mais les contours étaient irréguliers, déformés, comme si la réalité elle-même était en train de se tordre. Le sol était recouvert de sable doré et de blocs flottants qui défiaient la gravité.

— Ce n’est pas notre dimension, dit Max en hochant la tête. C’est… c’est plus vieux. Bien plus ancien que ce que nous connaissons.

Théo le regarda, une nervosité palpable dans ses yeux.

— Tu veux dire qu’on a traversé… une sorte de dimension parallèle ?

Max fit quelques pas en avant, observant de plus près un bloc flottant qui émettait une lueur étrange. Il tendit la main pour le toucher, mais avant qu’il ne puisse entrer en contact avec le bloc, une vibration se fit sentir sous ses pieds. Le sable se mit à trembler légèrement.

— Peut-être… mais ce n’est pas tout, Théo, dit-il en se retournant vers son ami. Regarde !

De l’autre côté, au-delà des montagnes, une silhouette imposante se dessinait. Une grande structure, semblant faite de pierres noires et brillantes, s’élevait vers le ciel. C’était un château, mais il semblait… vivant. Une aura étrange émanait de cet endroit, quelque chose d’inquiétant mais également fascinant.

Max sentit une étrange attraction pour ce château, comme s’il était irrésistiblement attiré par lui. Mais avant qu'il ne puisse dire un mot, un bruit sourd résonna à travers l’air. Un souffle lourd, presque bestial, fit vibrer les blocs autour d’eux.

Théo leva les yeux et observa les nuages au-dessus d’eux. Il avait l’impression que l’air devenait plus épais, comme si quelque chose observait leur arrivée.

— On dirait qu'on n’est pas seuls, dit Théo d’une voix tendue.

À cet instant, une silhouette massive se détacha des ombres du château. Une créature, mi-homme, mi-cubique, s'avançait vers eux avec des pas lourds. Ses yeux brillaient d'une lueur rouge, et une énorme épée était attachée à sa taille. Le sol vibrait sous ses pas.

Max se sentit soudainement très petit. La créature les regarda, et, avant même qu’il ne puisse réagir, elle prit la parole d’une voix profonde et résonnante.

— Vous avez franchi la frontière. Vous êtes entrés dans un monde qui n’appartient pas à votre dimension.

Théo s’avança d’un pas protecteur vers Max, bien que son regard trahisse sa nervosité. La créature les observait sans un mot, un sourire en coin, comme si elle les attendait depuis longtemps.

— Que… qui êtes-vous ? demanda Max, sa voix légèrement tremblante.

La créature répondit d’un ton calme, presque dédaigneux.

— Je suis le Gardien de cette dimension, le protecteur des anciennes portes. Et vous, mortels, vous avez été attirés ici par le livre. Il vous a guidés à travers les portails, mais savez-vous vraiment ce que vous cherchez ?

Max échangea un regard avec Théo. Ils avaient franchi ce portail, mais à quel prix ? Pourquoi ce livre les avait-ils conduits ici ?

— On cherche des réponses, dit Max, sa voix plus ferme. Le livre… il nous a menés ici. Nous devons savoir ce qui se cache derrière ce portail, ce qui se cache dans ce château.

Le Gardien les observa longuement, puis hocha lentement la tête.

— Très bien, mortels. Si c’est ce que vous cherchez, vous devrez le prouver. Il n’y a pas de retour en arrière ici. Si vous entrez, vous risquez de ne jamais repartir. Mais si vous avez le courage de connaître la vérité, suivez-moi.

Il fit un geste de la main, et, d'un coup, une porte massive se dévoila dans le château, entourée d’une lueur intense. La créature s’écarta, les invitant à entrer.

Max et Théo s'échangèrent un regard, hésitant. Mais l'appel de l'inconnu, la quête de réponses, était trop fort. Max prit une grande inspiration, se tourna vers Théo, et avec une résolution nouvelle, il dit,

— On y va.

Et ensemble, ils s'avancèrent vers la porte, prêts à affronter ce qui les attendait dans ce monde étrange et mystérieux.