Chapitre 10 : Pourquoi ? Et Qui ?
Le sol vibra à nouveau sous leurs pieds, comme une résonance sourde, un avertissement. Le silence s’abattit sur la pièce, lourd, oppressant. Max se tenait toujours devant le coffre, les mains légèrement tremblantes, son esprit en ébullition. Théo, plus calme mais tout aussi tendu, s’approcha de lui, le regard fixé sur la lumière étrange qui émanait du coffre.
Ils ne savaient pas quoi faire. Chaque fibre de leur être leur criait de s’éloigner, mais quelque chose les poussait à rester. Une curiosité insatiable, mêlée à un sentiment d’urgence qu’ils ne comprenaient pas complètement.
— "On devrait partir." La voix de Théo était grave, presque hésitante. Il n’osait pas poser la main sur le coffre, comme si l’objet représentait une menace trop grande pour être ignorée.
Max tourna la tête vers lui, son regard plongé dans la lueur verte du coffre. Il avait une étrange sensation dans l’estomac, comme si un poids invisible se posait sur ses épaules. Il pouvait sentir l’énergie de la pièce changer, quelque chose d’encore plus inquiétant s'annoncer. Et c'est alors qu'il entendit à nouveau des pas.
Les bruits, pourtant si distincts tout à l’heure, semblaient à présent plus proches. Pas comme des pas humains, mais plutôt comme des bruits métalliques, un crissement sinistre. Max se raidit, l'instinct de survie se réveillant en lui. Quelque chose ne tournait pas rond.
Théo sembla comprendre en voyant l’expression sur le visage de Max, et ils se tournèrent simultanément vers la direction des bruits. La silhouette, ils la revirent enfin. Mais cette fois, elle n’était pas seule.
Une forme massive, noircie par l’ombre, se déplaçait derrière elle, sa silhouette floue se découpant dans la lumière. Max se figea, le cœur battant. C’était comme si le monde autour d’eux se distordait, et cette silhouette… cette entité… elle ne ressemblait à rien de ce qu’ils avaient vu jusque-là. Un monstre ? Une créature d’un autre monde ?
Les pas se rapprochèrent. Théo jeta un coup d’œil vers Max, mais avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, la forme massive émit un cri strident, presque inhumain. Un son qui résonna dans leurs os, les faisant frissonner.
Puis, aussi soudainement qu’il était apparu, il disparut dans les ténèbres, emportant avec lui la silhouette qu’ils avaient vue.
— "Qu'est-ce que c’était ?" murmura Théo, la voix tremblante.
Max sentit une vague de confusion l'envahir. Il n'y avait aucune explication logique. L’atmosphère semblait s’être alourdie, les murs de la pièce se resserrant comme si le temps et l’espace eux-mêmes se déformaient.
Il y eut un grincement, puis un bruit de serrure. Le coffre… Il s'ouvrait de nouveau.
Cette fois, cependant, un souffle glacial s’échappa de l’intérieur. Max recula instinctivement, ses yeux écarquillés, mais il ne pouvait pas détourner le regard. C’était comme si une force irrésistible le retenait en place, ses muscles figés.
Un cri perça à nouveau l’air, et cette fois, c’était un cri humain, distinctement humain, et pourtant… déformé. Comme si la personne elle-même était emprisonnée, transformée en quelque chose d'autre. Max sentit son sang se glacer.
— "On doit partir, Max." Théo attrapa son bras, mais Max resta figé, ses yeux rivés sur le coffre, où quelque chose semblait bouger.
Soudain, une ombre noire en jaillit, jaillissant du coffre dans une explosion de lumière et de bruit. Tout devint confus, les bruits de pas s’intensifièrent, se superposant aux éclats de lumière qui déchiraient l’air autour d’eux. Et avant qu’ils ne puissent réagir, une force invisible les repoussa en arrière, les projetant à plusieurs blocs de distance.
Max se retrouva au sol, la tête tournoyante, le corps douloureux, mais il se redressa rapidement. Il n’était pas seul. Théo gisait à côté de lui, le regard aussi perdu que le sien. Autour d’eux, tout semblait s'effondrer. Les blocs tremblaient, se fissuraient et se déplaçaient comme si la réalité elle-même se rebellait contre leur présence.
Mais là où la silhouette avait disparu, un bruit de coffre résonna à nouveau, encore plus fort cette fois, comme un dernier avertissement. Puis, des pas. Lents. Rythmiques. Ils s’étaient rapprochés. Quelque chose se rapprochait. Mais ce n’était ni humain, ni tout à fait une créature. C’était comme une entité qui se nourrissait de leurs peurs, un fantôme du monde dans lequel ils se trouvaient.
Max attrapa fermement l'épée de Théo, l'éclat de la lame brillant faiblement dans l'obscurité. Il se tourna vers Théo, qui l'observait avec un mélange d'angoisse et de curiosité. Ils n'avaient plus le choix. Ils devaient comprendre ce qui se passait. Mais à chaque pas qu'ils faisaient, chaque tentative pour avancer, la silhouette s'éloignait, tout comme les bruits de pas.
Cette fois, ils étaient perdus, piégés dans un endroit d’où ils ne savaient pas comment sortir. Mais ce qui les attendait au bout du chemin, c’était une question brûlante : qui contrôlait vraiment ce monde ? Et pourquoi tout semblait-il les mener vers un secret qu’ils n’étaient pas prêts à découvrir ?
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