Dans une contrée inconnue, dans une grande forêt environnant un lac vivait un renard. Ce renard était libre et sauvage, mais un peu craintif. Une chose va bouleverser sa vie, voici son histoire :

Le Renard se tapit dans les fourrés, prêt à bondir. Il s’apprêtait à sauter sur un rongeur, quand il entendit un craquement, vite, le rongeur déguerpi.

Le Renard, quant à lui, feula de désespoir, c’était la seule proie éventuelle depuis longtemps, comment allait-il pouvoir se nourrir ?

Il jeta un coup d’œil à son ventre, on voyait ses côtes tellement il était maigre. Puis il entendit un bruit de souris, et soudain revigoré, guetta cette nouvelle proie.

Mais aucun signe de rongeur, ou même d’oiseau. Aucune proie. Aucune nourriture. Alors Le Renard, dépité, rentra dans sa tanière, se roula en boule, et s’endormit, rêvant de proies abondantes, de nourriture, rêvant de ne plus jamais connaitre la faim, et rêvant de son enfance.

Le Renard était issu d’une portée de quatre renardeaux, c’était le plus faible de sa fratrie, il avait sans-cesse besoin de sa mère pour le défendre contre ses frères, qui étaient trop excités et trop brusques pour le petit renard frêle et peureux qu’était Le Renard à l’époque. Puis quelques mois avaient passé et Le Renard et ses frères avaient grandi, mais il était évident que les frères du Renard étaient tous encore plus grands que lui. Le Renard se souvint d’un jour particulièrement terrible de sa courte existence : il était parti chasser avec ses frères et sa mère, et ses frères avaient couru dans tous les coins et recoins de la forêt, sans doute en train de se lancer un concours de celui qui attraperait la plus grosse proie, mais Le Renard, lui, ne participait jamais à ce genre de chose. Sa mère l’avait poussé du bout du museau pour qu’il avance, et il avait donc rejoint ses frères au bord d’une rivière - qui serpentait paisiblement dans la forêt - en trottinant. Ils avaient grogné au Renard qu’ils arrêteraient de l’embêter s’il allait dans la rivière et qu’il y reste jusqu’à ce qu’ils lui disent de partir. Le Renard, trop naïf à cette époque, avait accepté car il voulait vraiment qu’ils le laissent tranquille. Mais, quand il se dirigeait vers la rivière, il ne vit pas ses frères ricaner, leur ricanement signifiait sans doute dans notre langue « Bon débarras ». Le Renard était allé dans la rivière, et avait été surpris de la froideur de l’eau et de la force du courant. Il n’avait eu le temps que d’apercevoir ses frères ricaner avant de se faire emporter par le courant et de sombrer dans l’eau froide.

Le Renard s’était retrouvé sur un petit tronc quand il refit surface, il l’avait empêché d’aller plus loin dans la rivière, il avait parvenu tant bien que mal à se hisser hors de l’eau, et s’était étendu sur la berge. Il s’était soudain revigoré car il avait pensé à sa mère qui l’attendait sûrement et viendrait le chercher, et avait donc essayé de se lever, mais il n’avait pas pu. Il devait se reposer. Alors, il avait sombré dans un sommeil sans rêve et réparateur.

Et à son réveil, il avait décidé de devenir plus fort, et après, une fois qu’il aurait le courage et la puissance nécessaires, il irait retrouver sa mère. Alors il passa le reste de sa vie à chasser des proies, car il fallait qu’il soit assez imposant, mais aussi à se créer une tanière pour pouvoir vivre sans encombre, et à se créer un territoire.

Mais Le Renard d’aujourd’hui était loin d’être aussi imposant que celui qu’il aurait voulu être jadis, et c’est sur cette pensée que Le Renard bien réel de maintenant s’éveilla, l’esprit encore embrouillé.