Chapitre 04 : la Vraie rencontre

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Quentin ne cessait de réfléchir. Il était sous sa douche, à repenser aux évènements. Tandis qu’il laissait l’eau couler, il avait les yeux fermés et laissait ses pensées gambader. Finalement, il ferma l’eau et sorti de la petite cabine. Il attrapa la petite serviette et se sécha. Il l’enroula autour du bassin et sortit. Il regarda le ciel parsemé d’étoiles.

-Il fait beau ce soir. Mais il fait un peu frais, aussi.

C’est alors qu’on toqua à la porte. Quentin tourna la tête intrigué. Il s’avança donc.

-Bonj…

Il termina pas sa phrase car un pied le frappa et l’envoya voler. Quentin s’écrasa au sol dans un petit cri de douleur.

-Eh ! C’est quoi votre problème ?!

Un homme entra. Il était massif et musclé.

-Moi ? J’ai pas de problème, mon gars. J’ai juste envie de t’éclater la gueule. Comme ça, pour le plaisir.

- Mais vous êtes taré !

Quentin se releva en vitesse. L’homme dégaina un couteau et avisa Quentin.

-Eh bien…

Il se lécha les lèvres.

-Je crois qu’avant de te tuer, tu vas m’amuser un peu.

- Q… quoi ? Co… comment ça ?

L’individu s’avança.

-Ça fais un moment que je n’ai pas eu de plaisir corporel… et tu m’as l’air très bien.

Quentin recula, tétanisé. Cet homme allait le violer. Alors, au moment où il allait bondir, une voix le stoppa.

-Toi.

L’individu et le jeune homme levèrent les yeux. Aussitôt, le visage de Quentin s’illumina. C’était Junker. Mais son regard était différent. Ses yeux scintillants n’exprimaient pas la douceur habituelle. Le sourire de Quentin s’effaça. L’être robotique semblait être pris d’une folie meurtrière.

-Eh ! T’es qui toi ?! lança l'homme. Ce gamin est à moi, c’est claire ? C’est mon jouet !

- Alors comme ça, les Humains se servent d’autres humains comme jouets sexuels ? dit froidement l’autre. Voilà qui est honteux.

Il sauta et se réceptionna devant Quentin. Alors, il laissa tomber sa cape.

-Oh !

Cet être robotique avait quatre grandes ailes d’un bleu presque fluorescent. De fines striures scintillantes parcourait son corps et il avait une chevelure de plume d’un bleu légèrement plus foncé. Une ligne de plumes courrait jusqu’au bout de sa queue.

-Mais…

Quentin remarqua qu’il manquait une ailette au gouvernail caudal. Le robot avait comme des balzanes rouges sur ses membres, se mariant parfaitement avec son corps orangé. Il avait de grosses cornes beige en guise de sourcils.

-Ce jeune homme est sous ma protection. Tu ferais mieux de partir.

Il le regarda avec plus de sévérité.

-Quiconque profite de sa supériorité sur les plus faibles subira ma colère.

Alors, il baissa les bandes sur le bas de son visage. Celui-ci se changea en museau aux crocs pointus et Junker tomba à quatre pattes. Sa queue s’allongea et la forme de ses jambes changea. Le tout produisant une série de cliquetis métalliques. Il gronda et montra les crocs.

-Houlà !

L’homme recula et bête de métal claqua des dents. Il feinta de vouloir le griffer, le manquant de peu. L’homme recula et Junker se cabra en rugissant légèrement. Finalement, l’individu s’en alla en hurlant. Le dragon arqua le cou et émit une sorte de ronflement, fier de sa victoire. Quentin le regarda, sidéré. L’animal se tourna et leurs regards se croisèrent. Le jeune homme se senti rougir. Toute trace de colère avait disparue en lui. La bête avait comme une crinière de lion, le rendant majestueux. Quentin écarquilla les yeux, émerveillé par la beauté de ce regard. Junker s’avança d’un pas. Le jeune homme ne pouvait se détacher de ses yeux au bleu si pure. Alors, il senti son entre-jambe faire des siennes. Aussitôt, il se mit à genoux, les mains sur le sexe et la tête baissée pour dissimuler sa gêne. Junker s’approcha et tendit le cou vers lui. Il émit une sorte de ronronnement. Alors, il reprit sa forme humanoïde, surplombant le jeune homme.

-Quentin ?

Celui-ci redressa la tête. Il resta sans voix, subjugué par la beauté de ce visage.

-Tu…

Junker esquissa un sourire.

-J’ai accouru dès que j’ai entendu tes cris et senti ta peur.

Le jeune homme ne sut quoi dire. Sa voix était si belle, si douce à entendre. L’être de métal tendis sa main griffue vers lui.

-Tu… comment… ?

Son sauveur ne répondit pas. Quentin s’agrippa et fut relevé avec une extrême facilité. Junker le regarda. Sa chevelure était un peu longue et il avait des abdos saillants. Sa peau encore humide brillait presque à la lumière des étoiles. Quentin se mit à rougir.

-T’es… t’es magnifique, ne put-il s’empêcher de dire.

Junker le regarda. Se rendant compte de ses paroles, le jeune homme détourna le regard, le visage quelque peu rougis.

-Enfin… t’es mignon… euh… j’veux dire…

L’humanoïde le regarda. Il prit alors sa cape et la mis sur les épaules de Quentin qui sursauta, surpris.

-Tu devrais aller t’habiller plus chaudement. Nous sommes en automne depuis déjà un mois. Je t’ai vu grelotter, quand tu faisais cours.

-Mais… et toi ? Tes systèmes…

- Ne t’inquiète pas. A moins d’être au pôle sud, je ne souffre pas du froid comme toi.

Quentin eut un petit sourire adoucis.

-Mais… tu t’appelle comment, au fait ?

- Oh, c’est vrai, j’en oubliais les bonnes manière.

Le robot vint se mettre face à lui et fit une révérence digne d'un prince de conte de fée, ce qui fit sourire Quentin.

-Je m’appelle Junker. Je suis une forme de vie cybernétique complètement autonome et consciente.

- Tu… tu viens de la Terre ? On t’a créé ?

Junker redressa la tête.

-Je n’ai aucune idée de l’endroit d’où je viens, et je ne souhaite pas le découvrir. Découvrir l’Humanité est bien plus intéressant, non ?

- Euh… certes, oui…

Quentin le regarda.

-Au fait, il t’es arrivé quoi ? A ton gouvernail, j’veux dire.

Junker fit s’allonger sa queue et en déploya l’ailette. Quentin s’approcha et l’attrapa avec précaution. C’était une fine membrane constituée de millier de petites plaques articulées.

-Oh, ça… j’ai eu un problème avec d’autres humains. Mais ça va malgré tout. Je ne m’en tire pas si mal.

- Mais… tu ne peux plus voler, du coup ?

Junker leva les yeux au ciel.

-Je n’ai jamais pu.

Le jeune homme redressa la tête, surpris.

-Comme c’est triste.

-Mes ailes dorsales ne me permettent pas de voler. Elles ne sont pas assez fortes pour me maintenir dans le ciel. Et puis…

Junker eut un petit sourire.

-Je n’en ai pas besoin, à l’heure actuelle. Je me débrouille très bien sans.

- Oui.

Alors, Quentin éternua.

-La douche et l’automne, ça craint.

Il frissonna.

-Allez, monte.

Junker changea d’aspect.

-Mais… je vais être trop lourd, et ça va te gêner ! Sans compter que…

Il baissa les yeux. Sa serviette lui arrivait à peine à mi-cuisse. Le dragon de métal gronda et se coucha. Son museau se changea en visage.

-Alors nous resterons ici. Je t’offre ma chaleur.

Quentin recula d’un pas, quelque peu étonné par ce geste. Il s’en alla le temps de mettre ne serait-ce qu’un sous-vêtement et s’installa près de Junker. Celui-ci posa son museau sur ses pattes et tendit une aile pour couvrir Quentin. Sa queue lui servit d’oreiller.

-Ça alors… ton plumage, il est doux.

Junker se contenta d’un faible grondement. Quentin observa les étoiles.

-Waouh… ce que c’est beau. Je n’avais jamais pris la peine de regarder le ciel, comme ça. Enfin.

Quentin bâilla et ferma les yeux. Quelle journée. Et dire qu’il avait échappé de peu à un viol et qu’à présent, sa tête reposait sur la queue de son sauveur et son aile lui servait de couverture.

Junker fut réveillé par les rayons du soleil. Quentin avait disparu. Aussitôt, il se redressa en sursaut, le cherchant du regard.

-Eh, je suis là, pas de panique, déclara une voix rieuse.

Le jeune homme était à la cuisine, à préparer le petit déjeuner. L’être de métal se redressa sur ses membres inférieurs et enfila sa cape. Il s’avança.

-Est-ce que tu manges ? Demanda-t-il.

- Mon organisme peut assimiler la nourriture humaine. Bien que cela ne soit pas un besoin primaire.

Quentin eut un sourire.

-Et bien soit ! Nous partagerons ce petit-déjeuner.

Junker acquiesça, faisant rougir le jeune homme.

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