Chapitre 25 : la seconde mission

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A leur retour en ville, Junker et Quentin achetèrent de quoi commencer la personnalisation de leur chambre. L’humanoïde effectua sa traditionnelle distribution de nourritures aux sans-abris du ghetto. Grâce à Goei, ses ressources furent plus importantes. Quant à Diamounder, elle ne se lassait pas de sa poupée. Gabriel lui offrit d'ailleurs une petite sacoche rouge pour pouvoir l’emmener partout avec elle, à l’instar de Junker et son carnet. Celui-ci reçu de la part d’Alexander un nouveau livret, ayant vu que l’autre commençait à être bien rempli. Quentin ne fut pas non plus en reste car on lui offrit des livres pour accroitre son savoir et pouvoir ainsi le partager.

A présent, une nouvelle fête se préparait : la nuit du nouvel an. Et une nouvelle mission également. Gin convoqua le trio dans son bureau pour leur en faire part.

-Les opérations de livraisons ne vous seront pas confiées. Cependant, nous souhaitons vous affecter à une nouvelle mission d’escorte. La précédente ayant été un véritable succès. Nous avons beaucoup de demandes.

-D’accord, dit Junker.

Gin leur expliqua que cette fois, la mission serait plus importante encore. Car c’était le président des États-Unis qui demandait de l’aide à Goei. Quentin resta sans voix, sidéré. Les deux Humanoïdes, quant à eux, demandèrent quelques explications.

-Le président John Decker est un homme important. Il souhaite se rendre au Congo pour affaire.

- Waouh…

-Junker, ton efficacité comme garde du corps n’est plus à prouver. Et pour cette mission, il faudrait que Diamounder vous accompagne. Pour qu’elle s’initie au travail.

La biomech bleue regarda son congénère. Celui-ci lui expliqua qu’ils allaient devoir protéger quelqu’un d’important.

-Heureusement, notre corps est à l’épreuve des balles. Du moins, en principe.

- Comment-ça ?

- J’ai découvert cette information à douze ans. Mais je me demande si cela est inné où si notre exosquelette devient résistant à l’adolescence. Je suis incapable de confirmer.

- Alors nous te donnerons un gilet par balle, déclara Gin. Nous vous donnerons les détails d’ici quelques jours, avant la mission qui débutera le deux janvier.

Sur ce, il les laissa partir. Les trois jeunes gens retournèrent dans leur chambre. Un lit avait été ajouté pour Diamounder, ainsi qu’une petite étagère. Quentin prit aussitôt son livre de géographie et chercha des infos sur le pays dans lequel ils se rendraient.

-Eh bien… ce n’est pas la porte à côté.

- Ah bon ?

- Oui. Regardez, nous sommes ici, en Europe du nord. Nous traverserons ce grand océan pour atteindre les États-Unis. Puis nous irons à Washington.

Il trouva une carte du pays et mis son doigt sur la ville cité. Il expliqua qu’ils devraient se rendre à New-York pour prendre un avion qui les emmènera sur le continent africain.

-Ce sera un très long voyage de plusieurs jours rien que pour l’aller. Le président des États-Unis a un avion personnel, ce qui facilitera une part du trajet. Pour nous, en revanche, je doute que l’hélicoptère de Goei puisse effectuer une telle traversée. Ce n’est pas un appareil destiné à d’aussi longs voyages, même s’il s’agit d’une excellente machine. Ce sera donc soit l’avion, soit le bateau.

-Et je doute qu’on puisse embarquer facilement, dit Junker. De ce que je sais, les voyages en avion sont très sécurisés. Déjà qu’on m’a pris pour une arme en arrivant ici…

- Surtout que les droïds doivent voyager en soûte en étant désactivé, voir démontés si possible.

Diamounder comprenait que la situation n’était pas à leur avantage. Car jamais on ne pourrait faire passer Junker et elle pour de simples robots. Elle savait bien qu’à l’heure actuelle, l’humanité ne pourrait jamais créer des machines aussi perfectionnées.

-J’imagine que se sera en bateau du coup. Oh, Jérémie ?

Un homme passant par là s’arrêta et Quentin demanda si Goei avait un bateau. Effectivement, l’organisation possédait un bateau de transport. Jérémie fut remercié et il reprit sa route.

-Donc, voyons voir… si c’est en bateau, il nous faudra… peut-être moins d’une semaine.

-Tant que ça ? S’étonna Diamounder.

-La technologie à certes évoluée, mais le reste… pas vraiment. Le bateau est un moyen de transport bien plus important, de nos jours.

- Je vois. J’imagine que pour l’instant, on ne peut pas faire grand-chose. Tu viens, Diamounder ? On va t’initier au combat.

- Génial !

Un quart d’heure plus tard, le trio se trouvait sur le toit plat d’un immeuble. Les deux humanoïdes se tenaient face à face. Junker expliqua que malgré leur lenteur, les humains n’étaient pas à sous-estimer. Ils compensaient leurs faibles capacités par l’usage d’armes. Il lui enseigna quelques positions défensives basiques. Diamounder avait confié sa poupée à Quentin

-Cette fois-ci, tu pourras utiliser tes ailes. Allez, attaques-moi.

-Mais grand frère…

- Allez !

Elle se résolu et cracha sur lui un jet de feu qu’il contra avec le sien. Le froid eut vite raison des flammes. L’attaque de Junker manqua Diamounder de peu.

-Je n’aime pas me battre, mais je sais me défendre.

-Alors j’arrive !

La petite humanoïde lui fonça dessus. Junker bondit pour l’esquiver. Diamonder s’envola, persuadée que dans les airs, son congénère était plus vulnérable. Junker cracha d’abord une boule de glace que Diamounder para avec ses flammes. Elle envoya son poing mais l’autre le dévia d’un revers du bras. Il retomba au sol. Diamounder l’imita. Elle ne savait pas quoi faire. Au corps à corps, Junker était redoutable, plus encore sous sa forme bestial, et la précision de ses tirs le rendaient difficile à combattre à distance. Elle serra les poings, frustrée. Quant à Quentin, il observait l’affrontement avec fascination. Alors, l’être bleue s’envola et entrepris de tourner autour de Junker, le bombardant de boules de feu. L’humanoïde orange tourna sur lui-même, crachant lui aussi des flammes qui agirent tel un bouclier.

-Waouh, dit Diamounder. T’es trop fort grand frère !

- A force d’entrainement, on apprend d’innombrables moyens d’user de son corps et ses performances.

-J’suis loin d’avoir ton niveau.

L'entrainement dura un moment. Lorsque cela fut fini, la biomech se laissa tomber sur les fesses et soupira, regardant le ciel. Quentin tourna la tête vers son compagnon mais celui-ci avait disparu.

-Il est où ? Demanda l’enfant bleue.

- Sûrement au marché noir. On ferait mieux de rentrer, il nous rejoindra.

- On ne devrait pas l’aider ?

Quentin sourit, expliquant que Junker faisait cela depuis des années. Et puis, les individus de ce quartier n’étaient pas bien dangereux pour un être tel que lui. Ils retournèrent donc à Goei mais Diamounder souhaitait se promener un peu pour découvrir le ghetto. Ils commencèrent donc à déambuler.

-Quentin ? C’est quoi ce que j’entends ?

- Je ne sais pas. Comme Junker, tu entends plus loin que moi.

Diamounder imita le bruit. Le jeune homme bafouilla et annonça que cela devait être un oiseau.

-Pourtant… on dirait le cri d’une femme. Peut-être a-t-elle mal ?

- Je… je pense qu’il vaut mieux ne pas y prêter attention. Ce que tu entends… est assez fréquent.

-Oh, d’accord… Peux-tu me rendre Aka ?

- Oui, désolé.

Il lui rendit la petite sacoche. L’enfant bleue esquissa un grand sourire et ils continuèrent de marcher. Elle demanda au jeune métis ce qu’il faisait avant de rencontrer Junker. Quentin lui annonça qu’il se contentait de survivre et de faire cours de temps à autres à des enfants.

-Et vous vous êtes connus comment ?

- Eh bien… il est tombé de mon toit sous sa forme bestiale. Sur le coup, je n’ai pas tout compris, et il devait être plus paniqué que moi. Mais quand j’ai réussi à le calmer, nous nous sommes regardés et…

Quentin esquissa un sourire adouci. Diamounder le regarda, attendant sa réponse.

-Et ? finit-elle pas demander, impatiente.

-Et ça a été le coup de foudre. Ses yeux étaient si… je ne saurai les décrire, tant ils ont transpercés mon âme. J’y voyais ce qu’aucun humain n’avait en lui. Je suis tombé amoureux.

-Vraiment ?

- Oui. Junker… a illuminé mon existence. Et je suis sûr qu’il n’en pense pas moins. Il a l’air un peu dur mais crois-moi, ce n’est qu’une façade, forgée par ce milieu de vie.

-Je sais. Grand frère est génial ! Mais quand même… il me fait un peu peur.

- Ah ?

- Il est tellement plus fort que moi. Il connait tant de choses sur les humains. J’ai l’impression qu’en mission… je ne vous serai pas d’une grande utilité.

- Ne te rabaisse pas. Moi aussi j’ai toujours ce sentiment d’impuissance, quand il agit. J’aimerai pouvoir l’aider, mais j’ai fini par comprendre que j’étais ce qui lui donnait sa force.

Diamounder acquiesça. Tout en regardant ses pieds dans la neige, elle réfléchissait. Junker et Quentin allaient merveilleusement ensembles. Ils avaient l’air à la fois si proches et si différents. L’enfant bleue sourit. Elle avait une jolie famille.

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