8. Étoile
Un jeune homme et une jeune femme sont assis sur un banc de bois parfaitement verni. Nous pensons qu’ils ont approximativement vingt-trois et vingt-et-un ans. Le fait qu’ils aient instauré un périmètre de sécurité entre leurs deux corps, mais que leurs bras ne font que se frôler, nous laisse penser qu’ils sont amoureux l’un de l’autre mais qu’ils ne savent pas se l’avouer.
Le banc est posé au détour d’un chemin près d’un saule pleureur plusieurs fois centenaire. Au loin nous devinons un champ de blé, un tracteur attentif à la fin de l’été est prêt à se jeter dans les moissons. Nous imaginons une légère brise estivale faisant chanter les branches pendantes du monument végétal. Nous entendons presque de partout le crissement des insectes animant le paysage et qui pourrait rendre le tout véritable, authentique.
Il fait nuit et le ciel est parfaitement dégagé. La voûte céleste brille de mille feux et offre son plus beau spectacle au jeune couple qui va bientôt en être un. L’immensité des astres les écrase et les fait se sentir si petits, alors ils se rapprochent millimètre par millimètre et ressentent un peu plus la chaleur de l’autre et le réconfort que cette chaleur a à offrir.
Au loin, au-delà des montagnes qui meublent le dernier plan, des étoiles filantes s’élèvent de la terre vers le ciel. Les étoiles filantes ne se comportent pas de la sorte habituellement mais cela ne les atteint visiblement pas. Ils sont sur leur petit nuage. Nous imaginons qu’ils rêvent des lendemains qui chantent et écrivent dans leur tête une promesse pleine de promesses. Pourtant, au loin il y a ces étoiles fuyantes et tous les avenirs qu’elles ont à détruire.
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