18. Bouteille
Nous voyons une table basse et un canapé. Les deux sont désaxés. Un journal a été jeté par terre, la page sur laquelle il est resté ouvert laisse apparaître une image étrange. En nous concentrant, nous déterminons qu’il s’agit un gigantesque trou, nous savons qu’il est gigantesque car des camions de secours et de différents médias sont garés à proximité, cela nous permet de donner de la dimension à cette photographie. En plissant les yeux, des formes apparaissent dans ce trou, des formes de corps, de bras, des rondes, des rectangulaires. La palette de couleur est très limitée : du noir, du bordeaux, du gris.
La page adjacente est pliée bizarrement et nous ne pouvons pas voir précisément ce qu’elle affiche, toutefois, de courtes lignes de caractères placées en colonne nous évoque une liste de nom, une liste de victimes pourrions même nous dire.
À côté du journal, une bouteille de vodka avec un buffle dessiné dessus. Elle est vidée, desséchée, jetée aux rebuts.
Effondré sur le sol, entre la table et le canapé, nous devinons un homme, certainement ivre.
L’alcool permet de revivre des sentiments, des souvenirs, de faire s’évaporer les pires pensées, mais dès le réveil elles se recristallisent, plus denses et plus imposantes. L’alcool ne doit pas être une fuite car en cela à chaque fois il échoue.
Annotations
Versions