LUCIE & MARTIN

Victor saisit son casque et les clefs du scooter posaient sur la table de la salle à manger.

- On y va Marie, lança-t-il en se regardant une dernière fois dans la glace avant de sortir.

Il avait les traits un peu tirés.

Ces dernières semaines avaient été vives avec l’ouverture du cabinet. Les consultations s’enchainaient pour leurs plus grands bonheurs, mais ils n’avaient pas vraiment eu le temps de souffler.

- J’arrive, dit Marie, en passant rapidement sa main dans ses cheveux, pour essayer de leur donner encore un peu de volume. Action non essentielle néanmoins dans cinq minutes, avec le casque qui viendra de nouveau tout aplatir.

Victor descendit les marches, poussa la porte du hall d’entrée et sortit dans la rue accompagné de Marie.

Le temps était maussade, une légère pluie tombait, et le vent froid s’engouffrait dans les rues parisiennes.

Un vrai temps pourri.

Le scooter était garé juste en bas de l’immeuble. Victor l’enfourcha suivit de Marie, et démarra le moteur. Le cabinet se trouvait juste à trois kilomètres de l’appartement. Ils l’avaient justement choisi pour sa proximité par rapport à leur logement. Porte à porte, en 7 minutes, ils arrivèrent au cabinet.

- Tu veux un petit croissant pour commencer la journée? demanda Victor à Marie

- Oui, mon amour.

- Vas-y monte, je t’apporte tout ça, lui dit-il en l’embrassant sur les lèvres.

Victor traversa la rue, et poussa la porte de la boulangerie d’en face. Il choisit un croissant bien cuit comme elle aimé et un pain au raisin pour lui.

- Pourriez-vous me rajouter le macaron rouge en forme de coeur?

La boulangère rangea tout cela dans une boite en carton qu’elle tendit à Victor.

- Cela vous fera 7 euros 80.

- Tenez, merci à vous et bonne journée

Il rejoignit Marie au cabinet, qui s’était déjà installée derrière le grand bureau en bois qu’ils partageaient ensemble. Juste devant le bureau se trouvait deux fauteuils club qui était en face d’un grand canapé en cuir, et au milieu se trouvait une grand table basse en verre

Cette disposition leur permettait de mélanger les situations de la consultation.

L’un pouvait se trouvait dans le club et l’autre derrière le bureau, ou les deux dans les fauteuils ou derrière le bureau, mais systématiquement ils se trouvaient parfaitement en face de leurs patients.

- Regarde ce que je t’ai trouvé, lança joyeusement Victor en présentant le macaron en coeur à sa femme.

- Oh t’es un amour, susurra Marie en le serrant dans ses bras. C’est trop mignon.

- Alors, nous avons quoi aujourd’hui? demanda Victor.

- Attends, je regarde. dit Marie en pianotant sur son ordinateur. Alors ce matin, on a Ludovic qui a des troubles d’érections avec sa femme et ensuite Lucie et Martin, en fin de matinée. Un cas un peu plus particulier.

- C’est à dire?

- Lucie est une artiste qui très souvent en déplacement. Elle a l’occasion de faire des rencontres, de coucher avec des hommes, mais elle veut le faire en toute transparence avec Martin et pouvoir échanger avec lui des aventures qu’elle aurait. Martin ne sait pas trop ce qu’il ressentirait à savoir et voir sa femme couchait avec d’autres. Alors, voilà, on va en discuter.

- En discuter, esquissa Victor d’un sourire.

- Et un peu de pratique aussi. Il va falloir que tu sois en forme tout à l’heure, mon amour, lui signifia Marie en saisant son entre-jambes.