Lutin lutin

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L’ennui me fait prononcer des formules magiques ; je n’y peux rien !

Rien que l’autre jour, et je vous jure que c’est vrai, je me promenais dans la forêt et la neige qui craquetait sous mes pas formaient des flocons en étincelles. Mes bottes chantaient leur chanson quand je surpris la valse mystérieuse d’une fauvette et d’un merle au détour d’un buisson. Je m’ennuyais, vous pensez bien, alors je les étudiai d’abord d’un peu loin, puis de très près, mais comme tous les oiseaux, ils voulurent garder leurs secrets : les voilà qui s’en vont zinzinuler ailleurs !

Leurs pattes légères avaient tracé des massages codés dans la neige. J’essayai de les déchiffrer, puisqu’il ne me restait que ça à faire.

— ABRACADABRA !

Avec cette formule, j’espérais forcer les vérités cachées à se révéler, ou peut-être rappeler les oiseaux effarouchés. Au lieu da ça, j’aperçu aussitôt, dans le coin de mon œil (celui des fantômes, vous savez bien), un éclat bleu de nuit et d’étoiles. Je tournai vivement la tête. Là, dans la neige, se tenait un drôle de personnage. Enveloppé dans un manteau cobalt constellé de points scintillants, il se tenait droit ses bottes cramoisies et souriait en croissant de lune sous un chapeau rouge en forme de cloche qui lui cachait la moitié du visage. Je pouvais dire à son menton froncer qu’il n’avait pas l’air de musarder. Il traça deux mots dans la neige à l’aide d’une minuscule stalactite de glace :

ABRACADABRA LUZIBAR

Je lui souris à mon tour. J’avais donné à l’hiver un lutin ! Né de mes abracadabras, Luzibar irait par la forêt, glissant dans la neige pour gommer les sortilèges et donner aux oiseaux des feux follets auxquels se réchauffer !

Mais quand nos regards se croisèrent, je compris que je me trompais. Luzibar n’aimait pas le froid, se moquait bien des oiseaux et de mes abracadabras. Il ne voulait ni responsabilité ni sentiers enneigés à arpenter, pas plus que des aurores boréales qui gèlent jusqu’au cœur et du silence de la chouette hulotte dans les greniers sans hululements.

Non, Luzibar rêvait de Sahara !

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