L'accusée des temps perdus
D'après moi, on pianote les mauvaises notes, on désarticule l'ennemi. A quoi bon... nous devrions simplement être.
Avant nous, avant le spectacle, avant l'orchestration, avant les trois coups de bâtons, avant le concept même, on aurait pu croire voguer sur un fleuve tranquille, sur une mer d'huile.
Aurait-il fallu savoir alors nager et donner du leste aux bons moments ...
( J'en fais ce que je veux de mes virgules temporaires, des trois points à la fin de mes histoires ! Je peux en faire ce que je veux, et je veux ! )
Tristement l'atmosphère, noire et pesante, camée en purgatoire, vicieuse, modifie la suite, modifie les paramètres, survie.
Fais la une.
D'après vous maintenant, on pianote autant qu'avant, mais on connais la tricherie, la supercherie. J'en retiens les noms, sévères. Vous retenez les preuves.
Plus tard on nuancera l'avenir, le cours des choses retournera à la normalité. Mais ici, on pose le passé comme indicible et retroussable. On manque d'alternatives.
Alors, moi, je vous le dis, je ne fais qu'attendre. D'après moi, je suis en tort, je devrais attaquer.
Moi, l'accusée, je me lève mais les témoins s'enfuient. Ils s'enfuient parce qu'ils ne veulent pas se souvenir. Ai-je alors rêvé ? Vraiment, je ne saurais dire.
Moi l'accusée, je ne vais pas rester sous silence, je n'ai jamais rien oublié. Je n'oublie même pas l'heure, le temps qui passe et qui n'efface pas grand chose.
Mais d'après moi, vos armes toujours en carton, jamais meurtrières, vos regards solides, tu parles !
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