Le manque du manque

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Il y a à nouveau ce doute. Celui qui toujours me tourmente.

L'incertitude. Celle qui conditionne mes actions.

Et
toi.
La source.


Même si je cachais les hésitations que tu provoques, je ne pourrais pas les nier.

Ni même juste acquiescer.


Et
toi.
L'indifférent.

J'étais sûre qu'en te laissant te disperser de moi, je rétablirais une possible tranquillité, mais je n'ai gagné qu'une tristesse monotone. Une tristesse sans densité.

Un vide plein de «saudade». Le manque de ressentir un manque. De toi.


Le besoin de ta présence, de ta propre existence près de moi, a diminué peu à peu jusqu'à s'évanouir avec l'écoulement anonyme des jours diffus. Des jours où je ne te voyais pas, - sauf - quand je te recréais entièrement dans l'antre de mon imaginaire. Des jours où tu as préféré ne pas me voir, alors que j'avais tant besoin de toi. Des jours qui passaient lentement, chers en souffrance. Des jours qui m'ont conduis jusqu'ici. Aujourd'hui, le jour où je ne ressens plus ce manque.

De
toi.
Et,
toujours,
pourtant.


Je ressens le manque de cette douleur. De cette souffrance dû à ce besoin de toi. Je ressens le manque de ce besoin obsédant que j'avais de t'imaginer. De créer une réalité aérienne dans laquelle je nous voyais tous deux. Je nous voyais si proches que, de la sorte, je pouvais imaginer ma main toucher ton visage. Je ressens le manque de cette angoisse. Quand je quittais cette réalité parallèle. Et même ainsi, dans ces brefs moments où je voyais mon corps se pressait contre le tien et où je sentais ta peau sous tes vêtements frémir, je créais une possible réalité impossible.

Je ressens ce manque.
De
toi.

Non !


Je ressens la « saudade » de sentir cette douleur incommensurable lorsque je ressentais le manque de toi.


Indécente.
Inévitable.
Comme toujours.


Aurais-je, cette fois, laissé passer la possibilité de lutter pour ce bonheur indiscret ?
Parce que je ne la souhaitais pas ou parce qu'elle n'était pas à ma portée. Parce qu'elle n'était pas vraiment nôtre.

Je sais que, bientôt, tout sera à nouveau comme toujours auparavant.


Identique.
Le destin écrit pour moi.
Inexorable.


Oui, j'étais sûre qu'en te laissant te disperser de moi, je rétablirais un certain équilibre. Mais comment rétablir quelque chose que je n'ai jamais vraiment posséder ?

En moi.


Aujourd'hui, avec quelques jours en plus - du recul ? - mais toujours cette tristesse que j'essaie de transformer en indifférence, je tente de lisser les bords. Mais, entre temps, ce manque de ressentir un manque de toi est aussi douloureux que le besoin que j'avais de ta simple existence dans ce monde. Aujourd'hui est le jour, je sais, où je ne ressens plus ce manque.


De
toi.

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