Chapitre 7

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Marie courait dans les bois, effaçant ses empreintes sur son passage. Elle savait que les deux enfants royaux la suivaient, elle sentait leur présence. Elle ne voulait pas qu’ils la rattrapent. Eux aussi étaient recherché par Lord Phorus. Le chef de l’armée ne serait surement pas ravi d’avoir perdu ses précieux otages. Il ferait probablement plus prudent. Elle s’arrêta un instant et tendit l’oreille, ils se rapprochaient. Qu’est-ce qu’ils pouvaient être collant. Une question la taraudait : pourquoi la suivaient-ils comme ça ? qu’est-ce qu’ils lui voulaient ?

La jeune fille passa devant le piège qu’elle avait posé plus tôt dans la matinée. Un lapin y était pris. Elle sortit sont couteau et le libéra. Elle n’aurait pas le temps de le préparer de toute façon. Elle préféra donc le laisser partir. Une fois que l’animal eut détalé, Marie observa son piège. Elle eut soudain une idée. Elle tendit le fil d’un bout à l’autre du sentier et le recouvrit de feuilles mortes. Avec un peu de chance, ces deux poursuivants s’y prendraient les pieds et ils en seraient ralentis.

Après avoir fait plusieurs détoures pour brouiller les pistes, Marie arriva enfin au campement, le souffle court. Sarah et Emilie étaient assises contre un arbre, silencieuses. Dés qu’elles la virent arriver, elles se levèrent toutes les deux et allèrent à sa rencontre. Un sourire se dessinait sur leur visage. Elles semblaient soulagées.

— Marie ! enfin, on commençait à s’inquiéter. On pensait qu’il t’était arrivée quelque chose. On allait bientôt partir à ta recherche.

— Emilie… Tais…toi… lui demanda Marie tentant péniblement de reprendre son souffle.

La jeune blonde se tut un peu vexée. Quand Marie recommença à respirer à peu près normalement, elle ordonna :

— On lève le camp.

— Mais et le petit déjeuner ? se plaignit Emilie

— On n’a pas le temps pour ça ! On s’en va j’ai dit.

Marie eu à peine le temps de terminer sa phrase qu’une voix retentit derrière elle :

— Tu n’es pas facile à suivre toi !

Le prince avait réussi à la rattraper. Il était à peine essoufflé et un léger sourire fendait son visage. La princesse n’était pas avec lui. La jeune fille la chercha du regard mais en vain. Il ne l’aurait pas abandonnée, Marie en aurait mis sa main à couper. Elle devait donc se cacher quelque part dans la forêt, mais où ?

En sentant son inquiétude de Marie, Sarah et Emilie vinrent se positionner derrière elle. Elles adoptèrent une position défensive, prêtent à se battre si nécessaire.

Après avoir balayer une dernière fois la forêt du regard, sans pour autant apercevoir la princesse, Marie se jeta sur le prince et le plaqua au sol. Sarah et Emilie firent mine de venir l’aider mais, d’un seul geste de la main, la jeune fille leur ordonna de ne pas bouger.

— Pourquoi m’as-tu suivi ?

— Et toi pourquoi es-tu partie si vite ?

— Tu le connais ? demanda Emilie avec curiosité

Marie tourna la tête pour la fusiller du regard, relâchant légèrement sa prise. Le prince en profita pour retourner la situation à son avantage. Il roula sur le côté, entrainant la jeune fille avec lui. Ce fut alors au tour de Marie de se retrouver plaquée au sol.

— Qu’est-ce que vous faites toutes les trois dans cette forêt ?

— Nous avons fui l’armée royale, répondit Emilie incapable de tenir sa langue

— Vous avez déserté ?

Le prince lâcha Marie et se releva. Il tendit ensuite une main pour aider la jeune fille à se remettre debout mais elle la repoussa.

— Ça ne te regarde pas dit-elle en se remettant sur ces jambes.

— Un peut quand même, répondit-il.

Il avait redressé son dos et relevé fièrement le menton. Marie croisa les bras, agacée devant l’arrogance du prince.

— Comment ça, un peu quand même, demanda Emilie qui ne comprenait rien à la situation.

— Marie tu nous explique ? ajouta Sarah.

L’intéressée poussa un léger soupir avant d’expliquer :

— Pour faire court, je l’ai aidé à se sortir d’une situation délicate et il m’a suivi jusqu’ici.

Le prince adressa un sourire de remerciement à Marie. Elle comprit vite que qu’il la remerciait d’avoir tut son identité. Elle ne l’avait pas fait pour lui. Pour elle, le fait qu’il soit un prince était un détail sans importance. D’autant que, si elle avait bien compris, il ne le resterait plus très longtemps. Et puis, se n’était pas à elle de dire ce genre de chose.

— Je m’appelle Laurent, dit-il aux deux jeunes filles qui le dévisageaient.

Il siffla ensuit deux fois puis ajouta :

— Il y a un détail que je ne comprends pas. Pourquoi avez-vous postulé pour l’armée si c’est pour la déserter peu de temps après ?

— Postuler ? s’esclaffa Marie, Elle est bien bonne celle-là ! Nous n’avons pas postulé, nous avons été sélectionnés de force. Personne ne nous a demandé notre avis.

— Comment ça ? interrogea une jeune fille qui venait de sortir de la forêt

Marie reconnu immédiatement la princesse la princesse et ne bougea pas. Sarah et Emilie, en revanche, se tendirent. Devant l’air inquiet des deux jeunes filles, Laurent précisa :

— Voici ma sœur Iris, je lui avais demandé de rester à l’écart pour pouvoir intervenir en cas de problème.

— Dit surtout que c’était pour me protéger, dit-elle en s’approchant du petit groupe.

Quand elle les eu rejoints, elle dit à son frère :

— Je croyais que les nouveaux candidats devaient se porter volontaire pour être sélectionné.

— C’est ce qu’il me semblait aussi.

Laurent se tut un instant, plongé dans ses pensées. Au bout d’un moment, il marmonna :

— Visiblement, nous ne sommes pas au fait de tout ce qui se passe dans ce royaume.

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ? demanda Sarah.

— Et bien… Euh…

Le prince bafouillait. Il ne s’était visiblement pas rendu compte qu’il parlait à voie haute. Marie sourit intérieurement. Le voir ainsi s’emmêler dans ses explications l’amusait.

— Nous vivons au château, dit Iris pour venir en aide à son frère.

D’un coup, Emilie comprit.

— Vous êtes les enfants royaux ! s’exclama-t-elle.

Sarah était aussi étonnée que son amie. Elles voulurent s’agenouiller mais Laurent les pria de n’en rien faire.

Face à l’aire choqué des deux amies, le prince se résolut à leur expliquer toute l’histoire dans les détails. Marie n’écouta pas. Elle préféra s’éloigner un peu pour vérifier que personne n’arrivait. Ils étaient là depuis bien trop longtemps. S’ils ne voulaient pas que des gardes leur tombe dessus, ils ne devraient pas tarder à quitter les lieux.

Quand Laurent eut fini son récit, il demanda :

— Vous comptez faire quoi maintenant ? demanda-t-il, Lord Phorus va certainement envoyer des soldats à votre recherche.

— Nous comptons nous rendre au royaume d’Allad, d’après Marie les étrangers y sont bien accueillis, expliqua Emilie

— Le royaume d’Allad, c’est une bonne idée. On vous accompagne !

— Il n’en est pas question, s’opposa Marie en revenant vers le petit groupe.

Le prince lui lança un regard amusé

— Nous pourrions pourtant vous être utile.

— J’en doute !

— Ah oui et comment comptes-tu entrer dans le royaume d’Allad, vous n’avez pas d’argent pour payer le droit de passage. En mon statut de prince, je pourrai vous faire entrer sans problème.

Laurent avait raison, Marie devait bien l’admettre. Mais elle n’avait nullement envie que ces deux-là l’accompagnent, elle devait déjà se coltiner Sarah et Emilie et c’était largement suffisant.

— C’est bon, vous pouvez venir avec nous, finit-elle par lâcher de mauvaise grâce.

Elle avait fini par accepter devant le regard plein d’espoir d’Emilie. Pourquoi à chaque fois qu’elle posait les yeux sur cette fille, elle finissait toujours par céder ?

Elle se promit toutefois de tenir le prince à l’œil, elle ne lui faisait pas confiance. De plus, il avait une idée derrière la tête, elle en était certaine. Elle avait bien l’intention de découvrir ce qu’il lui cachait. Il faudrait également qu’elle surveille Iris. Elle ne ressemblait en rien à la petite princesse de château qu’on s’imaginait en la voyant. Elle allait devoir se méfier d’elle.

— Puisque nous allons être amené à voyager ensemble, vous pourriez nous dire vos noms, d’autant que vous connaissez déjà les nôtres, demanda Laurent

Emilie s’empressa de lui répondre.

— Moi, c’est Emilie. La fille au cheveux noirs à côtés de moi, c’est mon amie Sarah. Et elle, c’est Marie. Elle n’en a pas l’air comme ça, mais elle n’est pas méchante.

Les explications de la jeune fille firent sourire le prince. Il fit une révérence et dit :

— C’est un plaisir de vous connaitre.

L’attitude du prince agaçait déjà Marie, ses grands airs l’énervaient au plus haut point. Et pourtant, pour une raison qu’elle ignorait, elle ne put retenir le léger sourire qui pointait au bout de ses lèvres, ce qui l’énerva encore plus. Et dire qu’elle devrait le supporter jusqu’au royaume d’Allad. Les trois jours à venir allèrent être long.

— Bon dépêchons nous de partir d’ici.

L’air grave, la petite bande levèrent le camp. Ils prirent soin d’effacer tout signe de leur présence et se mirent en route.

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