Chapitre 13
/!\ J'ai aporté pas mal de modification dans le chapitre précédent. Pour bien comprendre ce chapitre, je vous consielle de vous assurez d'avoir bien lu la dernière version du chapitre 12. Bonne lecture :)
— Tu penses que je n’y arriverai pas n’est-ce pas ? demanda Sarah.
— Ce que je pense n’a pas d’importance, répondit Marie après avoir signé le registre.
Elle tendit ensuite la plume à sa compagne qui fit de même. Une fois que se fut fait, le soldat à l’entrée de la salle d’attente, les invita à s’assoir. Elles choisirent un banc en pierre un peu à l’écart et s’y installèrent. Il n’y avait pas grand monde, seulement trois personnes. Tant mieux, elles n’auraient pas à attendre trop longtemps. Elles patientèrent un bon moment en silence mais Sarah n’arrivait pas à se tenir tranquille. Elle ne cessait de jouer avec ses doigts, ce qui agaçait Marie au plus haut point. Quand elle ne put en supporter davantage, elle dit d’une voix irritée :
— Tu veux bien arrêter s’il te plait ça commence à m’énerver.
— Désolée, répondit Sarah penaude, je suis nerveuse.
Elle voyait ça en effet. Sarah n’avait pas arrêté de tordre ses doigts depuis plus de deux secondes qu’elle s’était mise à faire trembler sa jambe droite. Marie soupira, exaspérée. Elle aurait préféré ne devoir compter que sur elle-même, mais dans le cas présent, elle n’avait pas le choix, elle allait devoir lui faire confiance. Tout le plan reposait sur les épaules de la jeune fille. Si elle n’arrivait pas à se calmer, tout tomberait à l’eau.
— Je ne sais pas si c’est moi qui te rends nerveuse, mais je t’en prie reprend toi.
Sarah baissa la tête honteuse. Marie leva les yeux au ciel. Si sa présence intimidait la jeune fille, ce n’était pas gagné. Elle qui l’avait accompagnée pour lui offrir un peu de soutiens. Bon d’accord, elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Ça aurait été trop risqué de faire entrer Iris ou Laurent. Quant à Emilie, trop en colère contre son amie, elle n’aurait probablement pas été d’un grand réconfort. Et puis, comme ça elle allait pouvoir intervenir en cas de problème. Elle ne pouvait pas s’en empêcher, elle avait un cruel besoin de tout contrôler.
— Tu aurais préféré qu’Emilie t’accompagne, je me trompe.
— Oui, répondit-elle d’un hochement de tête timide. Sans elle je me sens perdue.
— Ecoute, il faut que tu apprennes à te départir d’elle. Elle ne sera pas toujours là pour te tenir par la main.
— De toute façon, elle ne veut sans doute plus être mon amie, répondit Sarah en haussant les épaules avec désespoir.
Marie soupira. Elle comprenait la réaction d’Emilie. Sarah lui avait caché un détail important de sa vie. A sa place, elle aurait probablement réagi de la même façon voir même pire encore. Mais, elle devait bien avouer que c’était un peu disproportionné.
— Je suis sûr que lorsque nous serons sorties du château, elle t’aura pardonnée. Il lui faut juste un peu de temps pour digérer.
Marie voulait son ton rassurant. Elle n’avait pas l’habitude de réconforter les gens. Elle était plutôt du genre à les laisser se débrouiller entre eux. Mais là, elle avait vraiment besoin de redonner un peu de confiance à Sarah. Et son plan semblait fonctionner. La jambe de la jeune fille avait cessé de trembler et elle commençait enfin se détendre un peu.
Les unes après les autres, les personnes qui attendaient en même temps qu’elles furent appelées. Bientôt, elles se retrouvèrent plus que toutes les deux. Elles ne durent pas attendre trop longtemps avant qu’on ne vienne les chercher à leur tour.
Un homme, probablement un serviteur au vu de la simple tunique qu’il portait, les conduisit jusqu’à la salle d’audience. Ils gravirent plusieurs marches et passèrent dans un long couloir éclairé par des chandelles accrochées aux murs à intervalle régulier. Les murs étaient d’ailleurs garnis de nombreux portrait. Tous se ressemblaient. Marie en déduisit qu’il devait s’agir des portraits de tous les souverains qui ont un jour gouverner le royaume. L’homme s’arrêta devant une grande porte en bois devant laquelle deux soldats montaient la garde. En les voyant approché, l’un d’eux ouvrit la porte. Sarah prit une grande inspiration et entra dans la pièce suivie de Marie.
La salle d’audience était très grande et vide. Pas de tableau, pas de tapisserie, seulement de larges colonnes alignées. Sur une estrade, Salmon X était assis dans un immense trône en bois. Il portait une simple tunique rouge avec des épaulettes dorées. Une couronne en or sertie de pierres précieuses. Derrière lui, se tenait deux gardes, immobile. Dans ce décor, Marie se sentit minuscule. C’était probablement l’effet recherché. Les deux jeunes filles s’avancèrent et s’arrêtèrent au pied de l’estrade où elles s’inclinèrent respectueusement. Elles se redressèrent uniquement lorsque le souverain leur en donna l’autorisation.
— Puis-je savoir la raison de votre visite ? demanda-t-il de sa voix impériale.
Voyant que Sarah ne réagissait pas, Marie lui donna un coup de coude discret dans les côtes.
— Je m’appelle Sarah, répondit-elle en se massant les côtes. Je suis orpheline et je suis à la recherche de mes origines. Pour cette raison, j’aimerais consulter les archives de votre bibliothèque.
— Et donc tu me demandes de t’accorder un laisser passer.
Devant le regard inquisiteur du roi, Sarah devint soudain hésitante.
— Oui c’est ça.
— Et qu’est-ce qui te fait croire que je vais te l’accorder.
Comme Sarah restait silencieuse, ce fut Marie qui répondit :
— J’ai entendu dire que la question des orphelins vous tenait énormément à cœur et que vous vous faisiez un devoir de leur venir en aide.
Elle ne savait pas si c’était vrai mais jouer sur la sensibilité du roi, lui semblait opportun. Après une courte pause, elle reprit :
— Tous ce que nous vous demandons c’est l’autorisation d’entrer dans votre bibliothèque. Je suis certaines que nous y trouverons les informations que nous cherchons.
Elle se tut. Le roi la fixait, d’un air dédaigneux. Néanmoins elle soutint son regard sans broncher. Il tourna finalement la tête vers Sarah.
— Et je suppose que tu veux un laissez-passer pour ton amie aussi, dit-il en désignant Marie du menton.
— Oui et pour mes trois amis qui attendent en dehors du château.
— Rien que ça…
Le roi se frotta le menton songeur. Au bout d’un long silence, il décida finalement de se lever et se rapprocha des deux jeunes filles. Il avait beau ne pas être très grand, il en imposait. Ses muscles saillants témoignaient des entrainements réguliers qu’il effectuait. Il devait être redoutable au combat.
— Dis-moi, pourquoi devrais-je vous accorder l’accès à ma bibliothèque à tous les cinq et non à toi seule ?
Sarah ne savait pas quoi répondre. Encore une fois, Marie voulut parler à sa place mais le souverain l’en empêcha :
— Ce n’est pas à toi que je parle ! dit-il séchement
Marie ravala sa fierté. Elle n’avait pas apprécié la façon dont le roi lui avait parler mais ce n’était pas le moment de le contrarier. Elle allait devoir prendre sur elle et laisser Sarah gérer la situation. En espérant qu’elle ne fasse pas tout foirer. Salmon X reporta son attention vers Sarah.
— Je t’écoute.
La jeune fille déglutit, rassemblant tout son courage avant de répondre.
— Et bien, j’imagine que votre bibliothèque est très grande. À moi seule j’en aurai pour des jours pour trouver les informations que je cherche. Or, avec l’aide de mes amis j’irai beaucoup plus vite.
— Certes, certes. Mais qu’est-ce qui me dit que je peux faire confiance à tes amis ?
— Et qu’est-ce qui vous dit que vous pouvez me faire confiance, répondit-elle sans même prendre le temps de réfléchir à ses propos.
Marie la dévisagea, surprise. Jamais elle n’aurait cru Sarah capable d’une telle répartie, elle qui était si réservée en générale. Elle avait eu l’impression de s’entendre parler, c’était typiquement le genre de réponse qu’elle était capable de dire. Après être sortie de sa torpeur, elle épia la réaction du roi, s’attendant à ce qu’il s’énerve, mais au contraire, il se mit à rire.
— J’aime ton franc parler jeune fille.
Il retourna s’assoir sur son trône puis fit signe à un des deux gardes derrières lui. Celui-ci sortit de la pièce et revint quelques instants plus tard avec un parchemin. Il y imposa son sceau et le tendit à Sarah
— Tiens, j’espère que tu trouveras ce que tu cherches.
Sarah se saisit du document et s’inclina.
— Je vous remercie votre majesté, dit-elle en se redressant
Marie fit également une révérence et elles sortirent toutes deux de la salle d’audience. Au même moment, un soldat entra. Marie reconnu l’armure de l’armée royale du royaume d’Abésia. Qu’est-ce qu’il faisait là ? La jeune fille aurait bien voulu rester près de la porte pour écouter l’entrevue, mais le serviteur de tout à l’heure les attendait et les raccompagna à l’extérieur.
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