Premier contact
Ce genre d’épisode arriva plusieurs fois. À chaque fois, la jeune fille croisait le chemin du chien (à moins que ce ne soit l’inverse), et rappelait sa famille d’adoption. Puis, un jour, elle se mit à fréquenter un jeune homme. Ce jeune homme, c’était moi. Un jeune con de 21-22 ans. J'avais dormi chez elle, et alors que je l’accompagnais sur le chemin des cours, nous rencontrâmes à nouveau “Cabot”. C’était la première fois que je le croisai.
Elle m'expliqua qu'elle le rencontrait souvent. J’ai toujours aimé et vécu avec des animaux à proximité, je savais donc plus ou moins comment me comporter avec eux. Quand j’ai vu qu’il était quand même hyper méfiant, j’ai adopté la bonne vieille technique du “je ne fais pas attention à toi jusqu’à ce que tu aies la curiosité de venir me renifler”. Bref, j’ai respecté ses règles. La journée s’est passée, nous sommes allés en cours et nous n’avons pas revu le chien.
Le soir même, nous devions aller voir des amis qui prenaient des cours de jonglerie et d'acrobatie. Alors que nous étions en route pour les rejoindre, sur qui tombons-nous nez-à-truffe? Je vous le donne en mille: Cabot! Il nous a évidemment suivis jusqu’au local où s’entraînaient les copains. C’est là que j’ai eu mon premier vrai contact avec lui. En fait, avec le recul, c’est à ce moment très précis que nos destins se sont scellés. Je n’imaginais pas encore tout ce qu’on allait vivre ensemble.
Nous étions assis en hauteur, sur un balcon en gradins donnant sur la salle de sport où les copains s’entrainaient. Le chien vivait sa vie en reniflant un peu partout. On s’était préparé un petit quelque chose à manger. Au moment de sortir l'en-cas, je sens quelque chose se poser sur mon épaule, le museau de Cabot, la truffe humide, les moustaches en avant et l’oeil coquin. Le genre de tête qui t’oblige à sourire. Il semblait très intéressé par ce que je tenais dans les mains.
- Tiens? Salut toi! T’as l’air bien sympa!
Il s’est passé un truc à ce moment-là... J’ai su instantanément qu’on pouvait se faire confiance à 100% et même plus que ça. Je ne sais pourquoi, ni comment, mais c’était très clair pour moi (et sûrement pour lui aussi). Alors qu’il était agressif et méfiant envers tout le monde, j’ai senti qu’avec moi, ça se passerait comme sur des roulettes. Je lui ai partagé un peu de ma nourriture.
- Tiens, comme ça on sera copains.
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