Chapitre 30 - Je le connais ?

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PDV Hermione

Je stressais à mort. A mort. Comment allais-je aborder le sujet ? Genre “Salut Ron, au fait, je crois que j’ai oublié de te dire que je suis amoureuse d’un mec. Tu demandes qui ? Tu vas voir c’est très drôle. C’est Drago Malefoy. Tu viendras boire un coup avec nous un de ces quatre ?”.

Bordel de merde.

On était en plein cours de divination, matière que j’apprécie, évidemment… Il ne restait plus qu’une heure après celle-ci, celle de soin aux créatures magiques. D’un côté, j’avais hâte d’y aller. J’avais hâte de me débarrasser de ce poids sur mes épaules. J’avais hâte de pouvoir me montrer avec Drago, librement. Mais d’un côté, il allait sûrement mal le prendre. Très mal.

Je me rongeais donc les sangs en divination, avant d’enchaîner avec le cours d'Hagrid. Sur le chemin, je m’arrêtais et me mis sur le côté afin de souffler un coup. Je m’assis par terre, cachée par un mur pour me détendre quelques secondes. Un groupe de Serpentards qui ricanaient passèrent quelques secondes plus tard. Il me sembla entendre la voix de Drago. Puis, plus rien. Je mis mon visage entre mes mains et soufflais. Que ça faisait du bien ! Je me permettais un petit moment de faiblesse, pour être plus forte après. Ce n’était que Ron après tout.

Je sentis une main passer sur mon épaule, et aussitôt, je reculais et relevais la tête. Par Merlin, qu’il m’avait fait peur !

- Drago ! Ça va pas la tête ?

- Je voulais pas te faire peur, dit-il piteusement.

- T’inquiètes.

Drago me laissa quelques secondes de silence, et j’avais l’impression de c’était pour me laisser me remettre de la frayeur qu’il m’avait faite. J’avais le sentiment qu’il voulait prendre soin de moi.

- Qu’est-ce que tu fais là mon coeur ?

- Je pourrais te retourner la question, dis-je pour éviter le sujet, quelques secondes de plus.

- Je t’ai vu ici et j’ai dis aux autres de pas m’attendre.

Je restais d’abord silencieuse, puis déclarais-je faiblement :

- Merci.

Il attendit tout de même que je fasse le premier pas :

- J’ai peur de le dire à Ron.

Drago resta encore silencieux. Par Merlin, que je hais ce silence :

- J’ai peur qu’il me demande de choisir entre notre amitié ou toi. Je saurais pas quoi faire. J’ai toujours pu compter sur Harry et Ron, ce sont mes meilleurs amis depuis la première année. Ils ont toujours été là pour moi. Vivre sans eux, ça serait comme vivre sans bras ou jambes. En revanche, toi, je t’aime. Je t’aime tellement, alors vivre sans toi, ce serait comme m’arracher le coeur. Je ne peux pas…

Drago m’interrompit et me prit dans ses bras :

- Si Ron t’aime autant que tu le sous-entends, il ne te demandera jamais de choisir. Jamais.

Je serrais la main de Drago et le regardais dans les yeux. Bon sang, comme je l’aimais. Si je suis totalement honnête avec moi-même, j’aurais peut être fait le choix égoïste. J’aurais sûrement choisit Drago. Je l’aimais tellement. Je dépérirais sans lui. Comment avais-je fait pour vivre avant ? Cela me semblait inenvisageable maintenant.

Je me relevais finalement, sans lâcher sa main, et lui déclarais :

- Je vais le faire, je vais lui dire. Je suis une femme forte. Je peux le faire, et si il ne t’accepte pas, il n’est peut être pas un aussi bon ami que je le croyais.

Drago me sourit et je lâchais sa main. Il fallait y aller.

Le cours passa et Hagrid nous présenta très en détail le Botruc. Nous avions déjà étudié cette créature en cinquième année, mais Hagrid s’y connaissait beaucoup mieux que Madame Gobe-Planche.

La fin de cours finit par arriver, et j’interceptais Ron avant qu’il ne parte faire quoique ce soit d’autres. Comme se goinfrer par exemple.

- Ron, je peux te parler ?

- Bien sûr Mione, qu’est-ce qui se passe ?

- Je te le dis dans quelques minutes, tu viens ?

Je nous amenais dans un endroit tranquille, où il n’y aurait personne. Harry se tenait derrière nous, caché par un arbre, près à intervenir pour calmer son ami, en cas de besoin.

- Ecoute, Ron, faut que je te dise un truc qui est hyper important pour moi. J’aimerais que tu écoutes et que tu ne me critiques pas, que tu ne cries pas ou que tu fasses quoi que ce soit. Ecoute attentivement et ne jugs pas s’il te plait.

- D’accord…

- Bon, on peut dire que je sors avec quelqu’un. Genre, je suis vraiment amoureuse, vraiment.

- Bah c’est super Mione ! Je suis content pour toi, dit-il sincèrement.

- Attends, c’est pas ça le problème. Je veux que tu me promettes de pas t’énerver.

- Promis. Enfin, pourquoi tu fais tant de mystères ? C’est si terrible que ça ? Seamus ? Dit il en riant. Non ! Tu ne te taperais pas Harry ? Parce que ce serait vraiment répugnant.

J’entendis Harry rire. Je levais les yeux au ciel : qu’est-ce qu’il pouvait être con des fois !

- Non ! Ron ! Harry, jamais !

- Ah bon ?

- C’est comme si toi, tu te tapais Ginny !

- Ah oui, message enregistré ! Bon alors, qui est le mystérieux élu ? Je le connais ?

- Oh ça oui… Tu t’énerves pas ?

- Puisque je te dis que non !

- Bon d’accord, alors je sors avec Drago Malefoy.

- Malefoy, comme dans Malefoy ?

- Mais t’es décidément con, ma parole.

Ron restait bouche bée. Sa bouche était si grande ouverte, que j’eus un instant peur qu’il avale une mouche.

- Et pourquoi lui ?

- J’en sais rien, c’est arrivé comme ça. Je l’aime.

Ron se leva subitement et commença à partir. Non mais c’est quoi ce délire ?

- Ron ! l’appelais-je. Tu ne dis rien ?

- Que veux tu que je dises ? Je ne cautionne pas cette relation. Pas du tout. Je vais digérer tout ça, laisse moi du temps. Je ne dis rien, car je ne veux pas te faire de mal. Malgré tout, tout ce qui est arrivé, je ne veux pas te faire de mal, je t’aime Hermione.

J’avais les larmes aux yeux et lui souris malgré tout.

- Moi aussi Ron. Moi aussi.

Et il partit.

Il partit.

Je n’avais jamais connu un Ron aussi sage que maintenant. Une fois qu’il fut assez éloigné, Harry me rejoint sur le banc, sur lequel je m’étais réinstallée.

- Ça c’est plutôt bien passé, déclara Harry.

- C’est sûr, je l’aurais jamais pensé.

- On est là pour toi Mione, quoiqu’il arrive.

- Je sais et moi aussi. Je vous aime. Même si tu me déclarais que tu voulais te marier avec Parkinson demain.

- Très drôle ! Et toi le mariage ?

- Dans la semaine évidemment ! Tu me prends pour qui ?

Nous rigolâmes tous les deux.

- Harry, va falloir que je te laisse, j’ai promis à Drago de lui raconter comment ça s’était passé. Déjà, que je l’ai convaincu de pas venir. Tel que je le connais, il doit être dans ma chambre en train de tourner comme un lion en cage.

- Je te laisse alors rejoindre Malefoy. Ou Drago ? Je dois l’appeler comment maintenant que tu fraternises avec l’ennemi ? Dit-il en plissant des yeux, d’un ton ironique évidemment.

- Comme tu veux ! Dis-je en partant.

J’avais hâte de le retrouver.

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