Chapitre 44 - Narcissa
PDV Hermione
Je me réveillais avec la boule au ventre. Drago était déjà levé, ce qui prouvait clairement que je n’allais pas bien. Pas bien du tout. Je sortis du lit, et m’installais au bord de ma fenêtre, pour regarder les flocons tomber.
Décembre était arrivé bien plus vite, que je ne l’aurais pensé. Et avec lui, Noël approchait dangereusement. J’angoissais depuis plus d’une semaine. Est-ce que la mère de Drago allait m’aimer ? Si elle faisait tout pour se mettre entre son fils et moi ? Serai-je capable de laisser Drago partir ? Devrais-je la vouvoyer ? Sûrement. Au moins j’avais la réponse à cette question.
Quand à lui, Drago était très heureux que je vienne fêter Noël avec lui. Et, ne voulant pas gâcher son bonheur, je lui cachais mes peurs. Je lui cachais que je n’arrivais plus à manger tellement la peur nouait mon ventre. Je lui cachais que je ne dormais quasiment plus. Mais ça en valait la peine, pour voir ce sourire serein sur son visage. Les choses redeviendront normales une fois que tout ceci sera terminé.
Je partis me laver rapidement, je revins vêtue seulement d’une serviette, ce qui n’échappa pas à mon Serpentard. Il s’éloigna de sa valise, pour se rapprocher de moi :
- Tu me provoques, mon coeur… J’ai toujours un peu de temps pour m’occuper de toi… Ma mère peut bien attendre quelques minutes de plus…
- Drago, je…
Ma vue se brouilla, et mes jambes vacillèrent. A quand remontait mon dernier repas déjà ? Impossible de m’en souvenir. Malheureusement pour moi, Drago remarqua mon trouble :
- Hey, Hermione, tout va bien ? Tu es toute pâle.
- Je, hum hum, tout va bien, dis-je en hochant la tête. Ne t’inquiètes pas.
Je m’éloignais de lui pour prendre des vêtements dans ma commode. Je m’habillais d’une petite robe blanche toute simple avec un collant, une écharpe et mon bonnet préféré. Le violet, que j’aimais tant. Je mis ma veste, pris mon sac avec le sort d’extension, j’étais fin prête.
Drago avait préféré prendre une valise pour ne pas que ses chemises soient “froissées”. Il est pire qu’une fille sur certains points…
Drago me prit la main :
- Tu es sûre que ça va ?
- Ne t’inquiètes pas.
- Tu évites ma question là, mon coeur.
- Tout va bien.
Drago m’observa, comme s’il n’était pas convaincu, puis déclara :
- Prête ?
- Toujours.
Et nous tranplanâmes. Cela me retourna l’estomac, bien qu’il soit entièrement vide. L’atterrissage fut difficile, car mes jambes lâchèrent sous mon poids. Drago me releva et me regarda dans les yeux, furieux :
- Hermione, putain, qu’est-ce qui t’arrive ? J’ai remarqué que tu n’étais pas bien, alors arrête de le nier, et explique moi !
Coincée. Drago allait vraiment s’énerver contre moi. Mais je préférais que notre scène de ménage ait lieu dans une rue anonyme, plutôt qu’au Manoir Malefoy où Madame Malefoy aurait à subir nos engueulades. Je voulais qu’elle m’aime bien.
- J’ai peur Drago.
Son regard s’adoucit immédiatement, il prit mes mains dans les siennes pour les réchauffer et chercha mon regard des yeux :
- Peur de quoi, mon coeur ?
- J’ai peur que ta mère ne m’aime pas. Qu’elle me déteste même. Je ne suis pas la belle-fille idéale, je le sais. Qu’est-ce que je peux faire pour qu’elle ne me déteste pas ?
- C’est à cause de ma mère, que tu ne manges plus ?
- Peut-être… dis-je en fixant le sol.
- Ecoute moi bien, mon coeur, ma mère va t’adorer, j’en suis convaincu. Et si, il advient qu’elle ne te porte pas dans son coeur, je lui ferai entendre raison.
Comme je fixais toujours le sol, Drago releva mon menton pour me forcer à le regarder :
- Le plus important pour ma mère est que je sois heureux. Grâce à toi, je n’ai jamais été aussi heureux, ne l’oublie jamais.
Je hochais silencieusement de la tête.
- Aller, maintenant on va rentrer et je vais te forcer à manger les affreux gâteaux que ma mère a sûrement fait, repris Drago en souriant.
Je lui rendis son sourire, et c’est main dans la main, que nous nous dirigeâmes vers son immense demeure.
“Immense demeure” n’étaient pas les termes justes pour décrire le Manoir Malefoy. En fait, il n’y avait pas de mots. C’était juste… wow. Un château. Un vrai château. C’était, certes, plus petit que Poudlard, mais notre école accueillait des centaines d’élèves, alors que ce manoir n’était prévu que pour 3 personnes.
Le style était ancien, avec de grandes fenêtres. Les haies des jardins étaient parfaitement taillées. Tout était parfait, rien ne dépassait.
Drago toqua à la porte, et contrairement à ce que j’avais imaginé, sa mère nous ouvrit. Je m’attendais à ce qu’un elfe de maison le fasse, mais non. Donc, Madame Malefoy ouvrit la porte, et dès qu’elle reconnut Drago, elle se jeta dans ses bras. Autre surprise pour moi, je pensais qu’elle serait aussi froide que son fils. Drago répondit à son étreinte, et murmura un faible :
- Maman…
- Oh Drago ! Tu es là ! Tu m’as tellement manqué. Je n’en reviens pas que tu sois là.
Puis, elle se détacha de son fils et remarqua ma présence.
- Tu dois être Miss Granger, dit-elle en souriant.
- Appelez moi Hermione, répondis-je.
Elle me prit dans ses bras et me fit la bise.
- Allez, rentrez tous les deux, il fait meilleur à l’intérieur.
Drago me sourit discrètement et prit ma main pour y déposer un baiser. Je lui souris en retour.
Nous pénétrâmes dans le manoir.
Madame Malefoy partit s’asseoir sur un des trois canapés qui étaient face à la cheminée. Drago s’assit le canapé en face et me tira par la taille pour que je me mette à sa droite. Madame Malefoy brisa le silence :
- Alors, Drago, comment vas-tu ?
- Tout va bien, mère. Et vous ?
- Je m’occupe comme je peux. J’ai renvoyé nos elfes, ainsi je cuisine ! Je m’occupe énormément du jardin. Mais ce n’est pas de moi que je veux parler. Es tu heureux ?
- Très. En grande partie grâce à Hermione.
Drago passa son bras autour de ma taille pour appuyer ses propos.
- Et toi Hermione, est-ce que mon fils te traite bien ? Je l’ai élevé, je sais à quel point il peut être… insupportable.
- Drago est parfait. Enfin, je ne vous cache pas, Madame Malefoy, qu’il est très arrogant, dis-je en regardant en coin mon petit-ami, mais je suis tombée amoureuse de lui et je suis heureuse.
Drago me déposa un baiser sur la joue.
- Narcissa.
- Pardon ? demandais-je.
- Ne me donne pas du Madame Malefoy, on dirait que je suis une vieille peau aigrie. Appelle-moi Narcissa.
- C’est d’accord, Narcissa, approuvais-je.
Drago sourit devant cet échange.
- Bon, alors, j’ai tellement de questions à vous poser, déclara Narcissa.
Drago écarquilla les yeux et me regarda l’air de dire “ça y est on va y passer”.
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