Jour 5

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 2h. Je ne dors toujours pas. Mon corps est éreinté je le sens, mais le sommeil ne souhaite pour le moment pas le prendre. Je suis encore jeune – du moins je crois – et les effets de mes nuits presque blanches – grises ? – se font peu ressentir durant la journée. Il me semble en tout cas.

 J’ai fini par m’endormir. Pour quelques minutes. Une main est venue appuyer avec force ses doigts entre mes côtes droites et mes hanches. La douleur est vive. J’aimerais pouvoir la repousser, me débattre, mais mon corps reste figé dans cette immobilité insupportable que je connais bien. C’est ma mère qui presse mon flanc. C’est elle qui me réveille. Évidemment la pièce est vide et personne ne m’a fait de mal. Encore la paralysie.

 Une angoisse de mort s’empare de moi. Et avec elle la réaction habituelle. Les secousses violentes de mon corps que j’agite comme pour tenter désespérément de le quitter. Les cris étouffés, restés bloqués dans ma gorge. Les larmes de rage d’être en vie, d’avoir conscience de ma finitude et de ne trouver aucun sens à ce que je vis. Depuis longtemps. Bien trop longtemps.

 Je suis bloqué. J’ai bien trop de peurs pour affronter la vie et les difficultés que représentent pour moi l’existence, mais je suis bien trop lucide pour souhaiter la quitter. Je maudits ma naissance, ma conscience du Monde et des choses, et ce cerveau qui ne me laisse aucun répit. La gorge est nouée. Les yeux humides. Le goût des choses a depuis longtemps disparu, mais je continue à faire semblant.

 Pour combien de temps ? Combien de temps à me cacher derrière cette marionnette à mon effigie que j’agite mollement aux yeux de ceux qui ne me connaissent pas réellement et qui peuplent mes journées ? Combien de temps à supporter l’absence de sens, l’incompréhension, le sentiment constant de dérive ?

 Il est 4h et je ne dors toujours pas. Ces pensées, avec d’autres encore, tournent en boucle dans mon crâne depuis plus d’une heure déjà. J’ai abandonné l’idée de dormir. Je reste là, allongé dans l’obscurité, à attendre que les minutes s’écoulent et que la nuit cesse.

 J’ai fini par dormir un peu.

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