Jour 6
Une chose nouvelle s’est produite au moment de gagner mon lit. Une chose qui m’inquiète un peu.
La gorge qui se serre. La respiration qui se saccade de manière inhabituelle. Le cœur qui bat à un rythme jusqu’alors inconnu. Et une peur dont j’ignore l’origine. Il est un peu moins de 2h, je suis en train de ranger – partiellement – le bazar habituel de mes journées, et mon esprit, comme mon corps, sont occupés à paniquer, sans que j’en comprenne la raison.
C’est en arrivant face à mon lit que j’ai compris. J’ai peur d’aller me coucher. Une peur nouvelle. Viscérale. J’en ai eu la nausée. Mon cœur qui n’en fait plus qu’à sa tête, tout comme ma poitrine, qui se gonfle et se vide sans aucune forme de logique. Une transpiration glacée.
Je m’installe tant bien que mal. Assis. Comme pour tromper mes sens. Comme pour me faire croire que je ne souhaite pas dormir mais simplement changer d’endroit où me poser. Rien n’y fait. Ma poitrine se serre. La douleur est vive. Inconnue. J’entends l’air sortir de mes narines avec difficulté tandis que je tente de calmer mon esprit en me concentrant sur la musique qui inonde ma chambre. Une voix dans mon crâne me hurle qu’elle est terrifiée. Qu’elle ne veut pas partir.
Je me suis endormi assis. Combien de temps je ne sais pas. Moins d’une heure c’est certain. Pour me réveiller en sursaut et en sueur. Je ne me souviens pas du reste. J’ai l’impression d’avoir rêvé le temps court qui m’a séparé de la suite de ma nuit. Car je me suis rendormi. Pour 3h au moins.
L’angoisse est toujours présente. De manière résiduelle. Je suis de nouveau assis, mais je ne trompe plus mon monde. Aucun n’est dupe.
Nuit nouvelle.
Annotations
Versions