PDV Sacha : le 4 juillet 2020

Le jour commence doucement à traverser mes volets. Je regarde l’heure, il est 10h, cette première grasse matinée des vacances me fait tellement de bien. Je viens de finir mes années de classe préparatoire en BCPST, et j’ai enfin fini de passer tous les concours pour entrer en école vétérinaire, ma passion depuis tout jeune. Il ne reste plus qu’à attendre les résultats. Je suis rentré chez mes parents en Charente-Maritime, après mes études à Toulouse. Ce matin, je n’ai rien de prévu, juste chiller dans mon lit et me reposer de ces deux années si éprouvantes. J’en profite pour regarder Instagram en première publication une photo du Prince Hadrien. Qu’est-ce qu’il est beau, c’est un garçon brun, 1m 75, en plus il est torse-nu sur cette photo. Je le suis depuis longtemps, je pense que c’est un peu lui qui m’a fait comprendre mon homosexualité, en tout cas mon attirance pour les hommes. Il est vraiment beau, avec ses pectoraux bien développés, son ventre plat, avec le V bien dessiné. La ligne séparant ses abdominaux, sans poils, nous donne envie de la poursuivre jusqu’au fruit défendu. J’ai profité de cette vue pour me faire plaisir et ainsi évacuer la pression du moment…

Bon, il est maintenant 10h30, il est temps de bouger mes fesses. J’ai beau être en vacances, il faut quand même faire quelque chose. En allant prendre mon petit-déjeuner, je croise mon père, bien réveillé depuis longtemps.

- Comment tu vas fils ? Bien dormi ?

- Ça va et toi ? Tu fais quoi ce matin.

- Oh je vais chez le tailleur et toi ?

- Je vais aller me promener en ville avec Lucas, je pense.

Lucas était mon meilleur ami de Lycée, on a grandi séparé par deux rues ce qui nous a rapproché.

- Très bien, tu feras attention, mais le Prince Hadrien arrive, la ville est quasiment bouclée aujourd’hui

- Ah, c’est vrai qu’il vient passer ses vacances ici, j’avais complétement zappé.

- Son train arrive dans la matinée et il va rejoindre sa résidence de Dampierre.

Et merde, il est très beau, mais je n’aime pas ce garçon. Je le trouve hautain, imbu de sa personne, capricieux, irrespectueux. Enfin bref je ne le porte pas dans mon cœur et en plus, il vient bousiller tous mes plans de sortie avec Lucas. À chaque fois que lui ou un membre de sa famille vient à débarquer en train tout le quartier de la gare est bouclée, tout cela pour qu’il passe du train à sa voiture en 3 minutes et demi.

- Bon ça marche, on fera en sorte de s’éloigner le plus possible de la gare.

- Yes, faites attention à vous, et tu penseras à prendre une douche, tu sens le fauve…

- Je t’emmerde Papa, lui répondis je sur un ton humoristique.

Avant de prendre ma douche, j’en profite pour envoyer un message à Lucas.

« Hello bg, les concours sont finis pour moi ça te dit on mange ensemble ce midi. Y’a l’autre privilégié qui débarque en ville, mais on devrait pouvoir manger au Kebab tranquille. C’est pas là-bas qu’il se rendra l’aristo ». Je suis certes un peu haineux contre cet homme qui, par le sang a autant de privilèges. Il put le fric à plein nez et semble peu amical. Et ce n’est pas son physique qui va me faire oublier son caractère. Heureusement, la réponse de Lucas ne tarde pas à arriver :

« Hello mon petit blond, je suppose que tu parles du Prince Hadrien, je ne savais pas du tout qu'il venait. Arrête de le critiquer, je sais que tu le kiffes, mais comme tu ne l’auras jamais, tu préfères le détester ton prince, mais ça marche, on fait ça. Juste je dois partir à 16 h, je mange chez les parents de Mathilde ce soir ! »

Il m’énerve ce petit Lucas, il me comprend si bien, c’est bien pour ça que c’est mon meilleur ami. Je lui réponds et m’empresse de me partir. « Top, dommage que t'ais choisis Mathilde plutôt que moi. Je pars de chez moi, je suis chez toi dans 10min. »

Une fois arrivé chez Lucas, je salut son père qui m’ouvre la porte :

- Bonjour Didier, comment vas-tu ?

- Bien, ça fait plaisir de te voir Sacha, Lucas est dans sa chambre

Je monte alors et entre dans la chambre de mon meilleur ami. On se saute dans les bras, il m’a tellement manqué. La première chose qu’il me dit fait référence à mon message.

- Et oui mon beau, même si t’es mon pote, tu as un truc en trop entre les jambes pour moi.

On rigole alors tous les 2 comme deux ados. Je n’ai jamais vraiment fait de coming out à Lucas, il a compris tout seul que je préférais les garçons. Ça ne lui a jamais posé de problème et il a toujours été là pour moi.

- On va au kebab du coup ? Me demande-t-il.

- Yes parfait.

On part alors de chez lui pour dix minutes de marche vers notre kebab préféré. En effet, mon père ne m’avait pas menti, il y a la garde Royale à tous les coins de rue… Et on nous demande 2 fois nos cartes d’identité, ce qui n’arrive jamais en temps normal dans cette petite ville.

Nous passons l’après-midi à rigoler et discuter de tout et de rien. Nous planifions également des vacances sur les plages de notre région durant l’été pour profiter de la maison secondaire de ses parents sur la côte sauvage.