Chapitre 12
Layla
Les couloirs sont aussi silencieux que vides, l’harmonie de l’hôpital étant exclusivement interrompue par la lumière filtrée du soleil à travers les lucarnes. Pas de doute possible, je suis en avance cette fois. Peut-être même trop, en fait.
Tant pis.
Au moins, personne ne pourra me le reprocher.
Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je ressens une pointe d’excitation à l’idée d’être seule dans le bureau des internes. Pour être franche, j’ai toujours rêvé de me prendre en selfie devant l’ordinateur avec ma blouse blanche et mon stéthoscope caramel. Un peu comme un vrai médecin.
Mais alors que je me dirige vers la salle, ma joie laisse rapidement place à la frustration. Je plisse les yeux et distingue l’ombre d’une silhouette qui progresse d’un pas déterminé dans ma direction. Il ne me faut malheureusement pas plus d’un instant pour reconnaître Ambre. Avec sa queue-de-cheval qui se balance vivement de chaque côté à mesure qu’elle s’approche et son air renfrogné, difficile de la louper. Pourtant, je n’ai qu’une envie à ce moment précis : l’ignorer pour avoir la paix.
Je m’apprête donc à la contourner, mais elle s’empresse d’attraper mon bras pour m’en empêcher.
Je relève alors la tête pour ancrer mon regard au sien avant de lui ordonner d'une voix ferme :
- Lâche-moi.
Elle tressaille discrètement, probablement surprise par ma sévérité inhabituelle, mais ne desserre pas sa poigne pour autant. Je me retourne alors complètement pour lui faire face et remarque que son visage est rouge de colère, avec une veine qui palpite frénétiquement sur son front.
Elle a le culot de se montrer énervée alors que c'est moi qui devrais être en rogne.
- Lâche-moi, je t'ai dit ! insisté-je.
- Attends, exhale-t-elle alors. J'ai quelque chose à te dire.
Je la fixe en silence, me demandant ce qu'elle peut bien vouloir me dire pour justifier son comportement. J'aimerais croire qu'elle cherche à s'excuser, mais son expression dégage plutôt de l'hostilité.
- Dépêche-toi, m'incliné-je. Je suis pressée.
Elle prend une profonde inspiration, comme si elle hésitait un instant à s'exprimer, avant de se décider à parler :
- C'est vrai, j'ai mal agi...
Je hausse un sourcil, incrédule.
- Tu as le droit de m'en vouloir et d'avoir envie de te venger...
Ma mâchoire se contracte.
Elle me connaît mal si elle pense que je m'abaisserais à un tel niveau.
- Mais pas besoin de m'envoyer ton garde du corps attitré pour venir me menacer.
- Quoi ?
Je me fige instantanément sur cette remarque.
- De... de quoi est-ce que tu parles ? balbutié-je, désorientée.
Ma question semble agacer davantage Ambre, qui me relâche enfin avant de s'écrier :
- Arrête ton cinéma, Layla ! Tu sais très bien de quoi je parle !
- Non...
Je secoue lentement la tête, confuse.
Ambre me sonde de ses prunelles océan et son expression passe de la colère à la surprise en réalisant que non, je ne suis pas en train de lui mentir ouvertement.
- Je... je parle de ton externe, bredouille-t-elle. Chahine, je crois.
Un frisson me parcourt à la simple évocation de son prénom.
- Qu'est-ce que... qu'est-ce que Chahine a fait ?
- Il est venu me voir, après le stage... Il a été très clair sur ses intentions...
- Quelles intentions ?
Elle prend la peine de déglutir un instant et ce laps de temps suffit à faire grossir le nœud déjà formé dans ma gorge.
Alors que la tension est palpable, elle déclare finalement :
- Il m'a fait comprendre que si je m'en prenais de nouveau à toi, il ferait de ma vie un enfer.
Le sol se dérobe sous mes pieds.
Je n'arrive pas à croire que Chahine soit allé jusqu'à l'intimider.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine tandis qu'un flot de pensées se bouscule dans mon esprit. Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ?
Ambre se tortille en m'arrachant de mes pensées :
- Je ne savais pas... murmure-t-elle. Je ne savais pas que vous étiez ensemble...
- On... on n'est pas ensemble ! clarifié-je instantanément. Pas du tout !
Elle roule alors des yeux, l'air de dire qu'elle n'en croit pas un mot, avant de se retourner pour s'éloigner de moi. Je me contente de l'observer en silence, incapable de réaliser ce qui vient de se passer. Tout ce que je sais, c'est que l'idée qu'Ambre ait pu aussi mal interpréter notre relation ne me déplaît pas autant que ce que j'aurais pu penser, et je ne comprends définitivement pas pourquoi.
* * *
- On doit faire un ECG à Madame Martin.
J'attrape le dossier résumant le cas clinique que Chahine me tend.
Bien qu'il se comporte avec autant d'indifférence que d'habitude, de mon côté, j'ai du mal à masquer ma nervosité. Certes, Chahine peut se montrer méprisant et parfois manquer de tact dans ses propos, mais je ne l'ai jamais vu trahir son calme naturel ni perdre son sang-froid. Alors l'idée qu'il se soit mis en colère à cause de moi, ou plutôt pour moi, me paraît invraisemblable. Je ne peux m'empêcher de me dire que ce comportement ne lui ressemble pas.
Mais en même temps, qu'est-ce que je connais réellement de lui ?
- Allô ?
La voix rauque du concerné me tire de mes pensées.
Je relève la tête et remarque qu'il se tient dans l'embrasure de la porte du bureau, les bras croisés et une expression perplexe sur le visage. Je réalise alors qu'il est en train de m'attendre.
- Oh, pardon... m'exclamé-je en le rejoignant.
Il me fixe un instant silencieusement, comme pour me sonder, avant de pousser un soupir et de se diriger vers le poste de soins. Je me contente de le suivre, incrédule, et je remarque qu'il récupère un appareil. Une imposante machine dotée d'un écran et de plusieurs boutons, avec des fils métalliques dispersés un peu partout.
- C'est quoi, ça ? demandé-je, intriguée.
- L'ECG, me répond-il sur le ton de l'évidence.
En constatant mon expression larguée, il s'empresse alors d'ajouter :
- L'électrocardiogramme.
Mais sa précision ne m'aide pas vraiment.
Chahine ouvre alors la bouche, l'air de réaliser que ses réponses brèves m'apportent davantage d'incompréhension que d'éclaircissement. Il pince ses lèvres, puis les étire dans un sourire mesquin avant de murmurer :
- J'avais oublié que tu étais encore une novice.
Sur cette remarque, je fronce le nez.
Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, son commentaire est loin de me toucher. Je sais qu'il ne dit pas ça pour me heurter en sous-estimant mes compétences, mais simplement pour s'adonner à son activité préférée : me charrier.
Alors je le rejoins dans son jeu et je déclare :
- J'avais oublié que tu étais un prof aussi mauvais.
Le brun porte alors une main sur sa poitrine pour faire mine d'être offusqué.
- Waouh, s'écrie-t-il. Là, je suis profondément blessé !
Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rire franc.
- Dans ce cas, tu n'as qu'à essayer de te rattraper.
Je balance cette remarque en l'air sans prendre conscience de son ton provocant.
Chahine relève alors sa tête pour me faire face, plongeant son regard sombre dans le mien, et durant un court moment, j'ai le souffle coupé par son intensité. Ses yeux khôlés sont si perçants que malgré mes efforts, je suis incapable de m'en détourner. Une chaleur étrange envahit mon corps et je me sens soudain étouffée par ce que je peine à avouer : sa présence me déstabilise.
- Compte sur moi, rétorque-t-il en me ramenant brutalement à la réalité.
Il esquisse alors un sourire teinté de malice avant de m'intimer à le suivre.
Nous franchissons la chambre de Madame Martin et à ce moment-là, je découvre un Chahine que je ne connaissais pas. Il prend le temps de m'expliquer le rôle d'un ECG – qui consiste à mesurer l'activité électrique du coeur – avec une pédagogie déconcertante, puis se met à réaliser l'examen avec une douceur que je ne lui aurais jamais soupçonnée. À chaque fois qu'il pose une électrode sur le corps de la patiente, il s'efforce de lui demander son consentement et n'hésite pas à la rassurer dès qu'il perçoit la moindre inquiétude sur son visage pour la mettre en confiance.
Je me contente de l'observer attentivement d'un œil discret, et je ne peux m'empêcher de ressentir un cocktail d'émotions. Surprise, admiration, mais également confusion. Je me demande pourquoi son comportement m'intrigue autant. J'essaie de chasser ces pensées, mais plus je le regarde s'exécuter, plus ma curiosité s'élargit, plus j'ai envie d'en savoir sur lui.
Alors que le brun achève son examen, il imprime le tracé et me l'offre dans un geste précipité.
- Il est propre, donc on peut l'interpréter... murmure-t-il.
J'attrape la feuille en question et tente d'en déchiffrer quelque chose, en vain.
En voyant ma réaction, Chahine se met alors à ricaner.
- Je t'expliquerai ça après, ajoute-t-il comme pour me rassurer.
J'acquiesce d'un mouvement de tête sans pour autant réussir à détacher mes prunelles des lignes ondulées tracées sur le papier.
Chahine arque alors un sourcil, visiblement troublé par ma réaction.
- Qu'est-ce qu'il y a ? me demande-t-il d'un ton neutre.
- Rien de spécial, clarifié-je. Je trouve ça juste... fascinant...
Il se frotte le menton avant de répliquer :
- Tu trouves ça fascinant de ne rien piger ?
- Non, rétorqué-je en l'ignorant. Mais on dirait des vagues...
Chahine s'esclaffe alors face à ma comparaison.
- Pourquoi le cœur aurait des vagues ? s'étonne-t-il, entre deux rires.
Je le regarde, un sourire en coin.
- Le cœur est l'organe central de la vie, il accumule toutes nos émotions. Ces émotions sont représentées par les vagues de ce tracé.
Le brun arrête de rire et opine du chef, attentif.
- Parfois, elles sont calmes et régulières, comme une mer tranquille. Mais d'autres fois, elles sont tellement agitées qu'elles nous serrent la poitrine, prêtes à nous inonder complètement pour nous noyer...
Je marque une pause, cherchant les mots justes pour conclure ma pensée.
- Et dans ces moments-là, chaque courbe sur l'ECG peut nous raconter une histoire sur ce qui se passe à l'intérieur. C'est comme si le tracé capturait ces vagues émotionnelles, nous offrant un aperçu de ce qui se passe vraiment dans notre cœur.
- Tu insinues donc que toutes les pathologies cardiaques découleraient de nos émotions ?
- Pas forcément, non. Je pense plutôt que nos émotions influencent la manière dont notre cœur fonctionne. Après tout, ce n'est pas pour rien qu'on peut mourir de chagrin, non ?
Chahine reste immobile un moment, semblant intégrer chacun de mes propos.
Il ne dit rien, mais la façon dont il observe le tracé avec une nouvelle appréciation me fait comprendre qu'il n'est pas insensible à cette perspective. En fait, il semble même y voir quelque chose qu'il n'avait jamais remarqué jusqu'à présent et l'idée que ce soit grâce à moi ne me laisse pas indifférente.
* * *
Lorsque je rentre chez moi, je remarque instantanément que quelque chose ne va pas.
Le salon habituellement animé par le son des séries coréennes est étrangement calme, alors que Dieu sait que ma mère passe ses journées à les dévorer.
J'avance prudemment à l'intérieur, l'estomac noué par l'appréhension, et je réalise alors que j'avais vu juste. Ma mère est installée sur le canapé, les bras croisés sur ses genoux. Son visage est fermé, ses lèvres pincées et ses yeux sont fixés sur moi avec une certaine intensité. Pas de doute possible, elle m'attendait.
Je ne sais pas ce que j'ai fait de mal, mais je suis tellement habituée à ses reproches que je la rejoins machinalement, prête à encaisser sans broncher. Cependant, mon cœur rate un battement lorsque je réalise que cette fois, elle n'est pas seule.
Mon frère est assis à côté d'elle, les paupières gonflées et rougies par les larmes qu'il tente de dissimuler. Il tient un coussin dans ses mains tremblantes, cherchant à éviter le regard que j'essaie d'accrocher. C'est la première fois que je le vois réagir comme ça et sans le vouloir, une multitude de scénarios catastrophiques s'instille en moi.
- Qu'est-ce qui se passe, Wiam ? demandé-je, la voix inquiète.
Je n'ai qu'un reniflement en guise de réponse.
Je relève alors la tête vers ma mère, dont l'expression ne laisse pas transparaître de l'inquiétude, mais une toute autre émotion. La voir aussi insensible aux sanglots de son fils me déconcerte, étant donné qu'elle a plutôt tendance à le dorloter.
Je prends un instant pour réfléchir avant de réaliser que si elle ne cherche pas à le consoler, ce n'est pas par impassibilité, mais sûrement parce que ma mère est celle qui l'a fait pleurer.
Je la fixe alors, le sourcil arqué.
Mais elle me laisse à peine le temps de m'exprimer qu'elle se met à rire nerveusement.
- Tu me prends pour une hmara, Layla?
Quoi ?
- Tu crois vraiment que je ne suis pas au courant ?
J'écarquille les yeux, aussi surprise que déroutée.
Je dois avoir manqué un épisode, parce que je ne sais absolument pas à quoi elle fait allusion. Je ne suis peut-être pas la fille parfaite, mais j'ai au moins le mérite d'être une personne honnête.
En constatant mon expression, ma mère décide néanmoins de s'expliquer :
- Je sais que tu portes ton hijab au travail.
Sur ces mots, le sol se dérobe sous mes pieds.
Je m'attendais à tout, sauf à ce qu'elle aborde ce sujet.
- Que... quoi ? balbutié-je en tentant de faire l'autruche. Je ne vois pas de...
- Ça suffit, Layla ! me coupe-t-elle d'un ton autoritaire. N'aggrave surtout pas ton cas !
Je cligne plusieurs fois des paupières, choquée et sans voix.
Pour être franche, je n'arrive pas à comprendre comment ma mère a pu le découvrir. Après tout, j'ai fait exprès de choisir une bibliothèque privée située dans un autre quartier, pour ne pas avoir à croiser des personnes susceptibles de commérer. Même Wiam m'a avoué qu'il n'était pas très à l'aise à l'idée de travailler dans un environnement aussi méconnu, au début.
Oh mon Dieu.
Wiam.
Je me retourne spontanément vers mon petit frère, furieuse et prête à exploser.
- Ce n'est pas de sa faute, m'interrompt cependant ma mère. Il ne t'a pas balancée.
- Quoi ?
Un sentiment de soulagement s'entremêle alors à ma confusion.
Si Wiam ne m'a pas trahie, pourquoi son visage est-il teinté de culpabilité ?
- J'ai reçu un appel de la mère d'Eliot, aujourd'hui.
Eliot.
Le nouvel ami que mon petit frère s'est fait.
- Elle m'a avoué que son fils adorait le mien, mais qu'elle était un peu embêtée...
Je me pince la lèvre inférieure, appréhendant la suite.
- Apparemment, elle est venue le chercher à la médiathèque et elle a été surprise de constater que sa grande sœur était radicalisée... Alors elle a voulu s'assurer que son fils n'était pas influencé.
La réalisation de mon imprudence me frappe de plein fouet.
Lorsque j'ai décidé d'emmener Wiam à mon travail, je me suis seulement souciée des répercussions voisines. Je ne voulais pas le priver des bienfaits de la bibliothèque, alors j'ai pris soin de lui faire garder le secret pour mon foulard. Mais je n'aurais jamais imaginé que ses camarades, aussi insouçiants soient-ils, pourraient également être une source de conflit.
Je comprends soudainement mieux le comportement penaud de mon frère. Même s'il n'a rien dit, il doit penser que c'est indirectement de sa faute si j'ai été démasquée.
Je reporte de nouveau mon attention sur ma mère, prête à me justifier, lorsqu'elle lève une main en l'air, comme pour m'indiquer de laisser tomber. La lueur de ses prunelles change alors, passant de la neutralité à une forme d'obscurité.
- Présente ta démission, m'ordonne-t-elle subitement d'un ton ferme.
Je me fige, interdite.
- Quoi ?
- Tu m'as bien entendue, Layla. Estime-toi heureuse que je n'aille pas plus loin.
Je déglutis avec difficulté.
Ce n'est pas possible, hein ?
Je suis simplement dans un cauchemar et je vais me réveiller, pas vrai ?
- Maman, marmonné-je pour tempérer. Tu sais bien que je ne peux pas démissionner...
- Et pourquoi pas ?
- Papa est au chômage, tu te rappelles ? Ce serait trop compliqué...
Elle me scrute un instant, d'un regard accusateur.
- Il fallait y penser avant, déclare-t-elle alors sans la moindre compassion. Tu assumeras les conséquences de tes bêtises.
Cette fois, c'est une véritable douche froide qui s'abat sur moi.
Me reprocher de lui avoir menti, c'est une chose. Je peux accepter de prendre sur moi et faire face aux retombées de mes actions. Mais impliquer les autres membres de ma famille alors qu'ils n'ont rien fait ? Risquer de mettre en péril notre situation financière pour satisfaire un misérable égo ? Non, c'est du délire. Une limite franchie que je ne tolérerais pour rien au monde.
- Maman, répliqué-je. Je comprends ta colère, mais s'il-te-plaît, reviens sur ta décision...
J'ai à peine le temps de reculer pour percevoir sa réaction qu'une douleur vive explose sur ma joue.
Une claque.
Ma mère vient de m'asséner une claque.
En une fraction de seconde, le monde vacille autour de moi.
Il me faut alors une autre fraction pour réussir à me détacher de la stupeur qui m'anime, et encore une autre pour porter une main à mon visage et réaliser ce qui vient de se passer.
- Tu comprends ma colère, Layla ? hurle-t-elle. Tu te fous de ma gueule, c'est ça ?
J'essaie de nier d'un mouvement de tête, mais je suis tellement pétrifiée par le choc que je suis incapable de bouger.
- Si tu me comprenais vraiment, tu ne me ferais pas honte comme ça ! Avec ta tenue du Moyen Âge et tes idées arriérées, bordel !
Les injures de ma mère résonnent comme des coups de poignard.
Elle n'a jamais masqué son hostilité à l'égard de mon voile, mais c'est la première fois qu'elle la balance avec autant de cruauté. J'aimerais croire que son opinion ne m'atteint pas, mais les larmes qui inondent mes joues ne semblent pas être du même avis.
- Hors de question que tu ternisses davantage ma réputation, c'est clair ? Alors si tu n'es pas capable de démissionner, je te jure devant Dieu que c'est moi qui le ferai !
Je laisse échapper un rire nerveux entre deux souffles.
Quelle ironie d'évoquer Dieu dans un tel contexte, pas vrai ?
Je n'essaie néanmoins pas de répliquer et me contente de la regarder s'éloigner du salon avec mon frère, visiblement résolue à faire de ma vie un enfer. Pourtant, je sais que ce moment marque un tournant que je ne peux ignorer. La situation doit cesser et je suis enfin prête à payer le prix du changement que je veux opérer.
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