CHAPITRE 15 (EN COURS)
Layla
Je glisse mon bras dans la boîte aux lettres. Pas de doute, avec le logo coloré apposé sur l’enveloppe cornée que j’en ressors, il s’agit bien d’un accusé de réception de ma demande de démission.
Je sais que ma décision peut paraître contradictoire avec mes nouvelles résolutions, mais en réalité, elle fait partie intégrante de mon plan. Je ne peux pas confronter directement ma mère, au risque d'aggraver la situation, alors je préfère lui faire croire que je lui obéis toujours autant qu'avant. « Favorisez la réussite de vos projets en ne les dévoilant à personne », a déclaré le Prophète lui-même – que la paix et le salut soient sur lui.
Un sentiment de satisfaction m'envahit en repensant à la façon dont le recruteur s'est décomposé lorsque je lui ai annoncé ma démission. Non seulement cette décision sortait de nulle part, mais je n'avais pas non plus pris la peine de la justifier. Je me souviens encore de son teint livide et de la panique le submergeant progressivement alors qu'il m'avait questionnée, la voix cassée :
- Est-ce que... ça a un lien avec notre entretien ?
Abasourdie, je l'avais dévisagé, prête à nier.
Puis en réalisant que je n'avais plus grand-chose à perdre, j'avais soudain répliqué :
- Disons que oui, ça m'a fait réfléchir à l'idée d'envisager un avenir ici.
- Madame Thomas... avait-il tenté de s'expliquer. Attendez, nous pouvons en discuter...
Sur cette remarque, j'avais laissé échapper un rire nerveux.
- Il aurait fallu en discuter plus tôt, non ?
nostalgie me traverse en repensant aux visages des enfants de la bibliothèque. Malgré leurs bavardages et leurs cris incessants, je réalise que je me suis bien plus attachée à eux que je ne l'aurais cru. Ne plus les revoir sera probablement mon seul véritable regret.
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