De quel bonheur est-on pressé
Quand vient l’âge de Bragelonne !
Vieux cœur, comme elle t’a pressé,
Celle par qui tout déraisonne !
Sa robe égale la Saxonne ;
Quoiqu’airain bleu ciel et velours,
Puisqu’il résiste, il m’affectionne…
J’en suis : Amours, amours, amours !
Dans l’ombre son flegme stressé
De méfiance se badigeonne ;
D’efforts son rire est cuirassé,
Et sa mise nous désarçonne.
On croit qu’il dort, son cœur claironne !
Lors, malgré ces rudes atours,
Il me faut dompter la dragonne !
J’en suis : Amours, amours, amours !
Et voici mon vœu rapiécé :
Tous deux, oisillon oisillonne !
Mordillant l’oisillon racé
L’oreille suave d’oisillonne !
Deux corps ! Polisson, polissonne
Eperdus dans ces petits jours
Où ferme la fente mignonne !
J’en suis : Amours, amours, amours !
Son piquant serait-il lassé ?
Serait-ce celle qui pardonne ?
Celle qui fait d’un cœur blessé
Un cœur qui bat, un cœur qui tonne ?
Et qui, parce qu’elle s’étonne
Du sang versé, fait des détours
Par un beau soir de rouge automne ?
J’en suis : Amours, amours, amours !
Ô Femme d’aujourd’hui, Madone,
Ta défensive vaut béhourds !
Sauras-tu dire enfin, lionne :
J’en suis : Amours, amours, amours !