Chapitre 6
Mon premier baiser a eu lieu peu après le lycée, avec un garçon plus âgé que moi, il était en faculté de médecine, tout semblait parfait. Notre premier baiser a eu lieu sous la pluie, sous un kiosque dans le parc de la ville. C'était magique. Mais comme je déménageais en France, la distance m'a fait peur et j'ai coupé les ponts avec lui au bout de quelques semaines. Je sais qu'il m'en voulait pour ça, parce qu'il avait des sentiments. Mais je n'ai rien ressenti, bien sûr notre baiser était tout droit sorti d'un film, mais rien ne s'est passé de mon côté. Je lui ai souhaité le meilleur et je suis partie sans me retourner.
Je n'ai jamais été très douée en amour. Je n'ai jamais compris le sens et le désir des gens d'être en couple avec quelqu'un. J'avais Kayli qui me suffisait. En fait, mon problème était ma compréhension des sentiments humains. Pourquoi vouloir s'attacher à quelqu'un qui vous quittera un jour ? Pourquoi créer des souvenirs qui s'effaceront au fur et à mesure qu'ils surgiront ?
J'ai vu Kay souffrir de nombreuses fois à cause de l'amour. La première fois, c'était à cause d'une fille qui lui a brisé le cœur pendant les vacances d'été après 6 mois ensemble. Je l’aimais bien, mais je me trompe souvent sur les gens.
J’avais du mal à suivre. À suivre moi-même. J’avais deux facettes de moi-même, l’une qui ne comprenait pas les sentiments humains et l’autre, hypersensible, essayant toujours de déchiffrer les émotions des autres.
« Tout le monde te déteste. »
Oui, mais pourquoi ? Je ne pouvais lire que les émotions de Kay. Elle n’avait aucun secret pour moi. Je la lisais comme un livre ouvert. Et cela depuis notre rencontre. On s’est tout de suite entendu. On avait les mêmes rêves, les mêmes ambitions.
Les gens vont et viennent, c’est comme ça que fonctionne la vie. Peu de gens restent quand on leur raconte tous ses problèmes, ou quand ils voient qu’on attire les problèmes. C’est un peu mon cas. J’ai l’impression d’attirer la malchance partout où je vais. Peu importe que je change de ville ou pas. J’espère que la tendance s’inversera quand j’irai en France.
Et l’amour, c’est quoi au juste ? C’est avoir des papillons dans le ventre à chaque fois qu’on voit la personne ? Ou au contraire, retrouver cette sérénité et cette paix intérieure qui vous apaisent quand vous êtes avec cette personne.
"L'amour au sens général est un élan du cœur qui nous porte vers un être."
C'est ce que ma mère me disait souvent. D'ailleurs, elle me demandait souvent où j'en étais en matière d'amour. Cette question me mettait mal à l'aise. Qu'étais-je censée répondre ? Non, maman, je ne m'intéresse pas aux garçons de ma classe, les seules choses qui m'intéressent sont Kay et la gymnastique. Ma mère m'a dit ce jour-là que c'était aussi une forme d'amour.
Une forme d'amour ?
Elle m'a demandé un jour si j'étais amoureuse de Kayli. Cette question me taraudait depuis longtemps, étais-je amoureuse de ma meilleure amie ? Non, je la voyais plutôt comme mon âme sœur, celle avec qui j'avais envie de vivre de plus en plus d'aventures. C'est comme ça qu'on se définissait, comme des âmes sœurs. Je l’ai aimée tous les jours comme si c’était ma dernière nuit, et si c’était la fin du monde, je voudrais être à ses côtés. Nous avions tout prévu pour notre avenir, après la fac, nous nous retrouverions dans une maison en Italie, juste tous les deux, et nous ferions notre vie là-bas. L’Italie avait toujours été un rêve pour moi et j’avais hâte de le réaliser avec elle. Kayli m’envoyait régulièrement des photos de la côte amalfitaine et des petits villages près de Portofino. Toutes ces maisons colorées me faisaient rêver. Et je me surprenais à imaginer un avenir heureux, en laissant tous mes problèmes derrière moi. Ce serait juste Elle et Moi.
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