Chapitre 15

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Deux mois s’étaient écoulés et je n’étais toujours pas revenue en cours en présentiel. Aujourd’hui était le jour J, j’allais enfin retirer mon plâtre! Ce fut rayonnait que j’arriva à l’hôpital ce jour-là. Alors que j’attendais patiemment dans la salle d’attente, je reçu un message de Kay.

“Alors, enfin le jour J? Je pense fort à toi tu dois être super excitée à l’idée de retirer ton plâtre et foutre en l’air ces béquilles!”

En effet, l’idée de me débarrasser enfin de ces béquilles et de pouvoir reprendre une vie normale ne me déplaisait pas. Au contraire. Mais j’allais devoir trouver autre chose pour frapper Marco avec maintenant.

Lorsque l’infirmière me retira mon plâtre, je fus surprise, non pas par les poils qui avaient repoussés sur ma jambe dans tous les sens, mais surtout par la taille de mon mollet, de ma cheville et de sa couleur. Mon mollet avait perdu les trois quarts de sa taille, ma cheville avait doublée de volume et était toute violette. Nous étions très loin du tableau que j’imaginais quand je me disais que mon plâtre allait être enlevé. Je tira sur mon legging pour éviter que le chirurgien voit mes poils lorsqu’il entra dans la pièce.

“Bonjour Mademoiselle Davis, alors comment va cette cheville? J’ai reçu les résultats de vos examens précédents que vous avez réalisés à l’hôpital de Dallas. Ce n’est pas très joli à voir, mais je pense qu’on peut être satisfait du résultat. Dites moi si vous ressentez une douleur lorsque je palpe les différents endroits de votre cheville.”

Il se mit à appuyer à différents endroits. J’étais confiante, je n’aurais pas mal, j’allais repartir d’ici sans douleur et surtout sans béquilles. Soudain, il appuya à un endroit en dessous de la malléole et je me vis grimacer de douleur. Pourtant mes années de gymnastique m’avait bien entrainée à résister à celle-ci. Le chirurgien le vit et me dit que c’était bien ce qu’il pensait.

“Que voulez-vous dire?” Je lui demanda

“En voyant les différents radios, IRM et scanners que tu as passés, j’ai pu observer une anomalie que tes médecins n’ont pas remarquée. Tu as un fragment d’os qui est détaché et qui se balade dans ton articulation. Ce qui cause la douleur que tu as lorsque j’ai appuyé sur ce point en particulier. Mais il y a un problème à cette douleur.” Me dit-il.

Lorsque que je lui demanda laquelle, il me dit que les greffes osseuses n’étaient pas des actes anodins et qu’il était rare que la greffe tienne. En gros j’avais 10% de chance de la greffe tienne avec le temps. Il me dit de me mettre debout, et je ressenti une douleur vibrante remonter tout le long de ma jambe. Ma cheville était tellement raide que je n’arrivais pas à la bouger normalement.

Le chirurgien m’expliqua alors que j’allais avoir besoin de longues séances de rééducation.

“Et pour le sport?” La question me brulait les lèvres depuis le moment où j’avais posé les pieds dans ce box d’observation.

Le chirurgien me regarda d’un air désolé. Le sport c’était bel et bien fini pour moi. Les seuls sports que je pouvais pratiquer étaient le vélo et la piscine. Super. Et les béquilles, j’allais devoir les garder encore un petit bout de temps. Tant que ma cheville n’était pas redevenue un minimum souple. Ce qui allait également prendre du temps. Les larmes commencèrent à me monter aux yeux.

Ne pleure pas devant lui. Tu n’es pas faible.

Je ravala mes larmes, je n’allais pas pleurer devant lui. J’étais plus forte que ça. J’allais reprendre la gym. Coute que coute. Je n’allais pas renoncer si facilement.

En sortant, je mis mes écouteurs et appela Kay. Je lui raconta tout ce que le chirurgien m’avait dit.

“La piscine et le vélo hein? Tu dois être ravie, te connaissant.” En effet, elle me connaissait, c’était bien les deux pires sports sur lesquels je pouvais tomber.

J’avais envie de pleurer. De nouveau. Ne pleure pas. Tu n’es pas faible.

Refouler mes émotions était la meilleure façon pour moi de m’occuper de mes sentiments. J’ai toujours fonctionné comme ça. Il était très rare que je pleure. D’autant plus devant des gens. Et je ne voulais pas que Kay ou ma famille s’inquiètent pour moi.

Je lui dis alors que tout allait bien se passer, que j’allais prendre rendez-vous chez un kinésithérapeute du sport et que j’allais reprendre la gym. Comme avant.

“N’en fais pas trop Vi’, je te connais. Si tu ne peux pas reprendre la gym tu trouveras autre chose. Je sais à quel point c’est important pour toi, mais le plus important à ce moment c’est que tu puisses remarcher.”

Elle ne comprenait donc pas? Mon seul objectif a toujours été de reprendre la gym. Depuis le jour où mon entraineur m’avait dit que la gym c’était fini pour moi. Je raccrocha avec Kay, je la rappellerai quand je serais de meilleure humeur. Puis j’appela mes parents. Cela faisait longtemps que je ne leur avais pas parlé en FaceTime. Je m’assis sur un banc et les appela. Voir leurs visages quand ils décrochèrent me fis sourire. Et les voir galérer pour que je puisse les voir tous les deux en même temps me fis rire. J’en avais bien besoin. Ils me racontèrent leurs péripéties et me montrèrent Docky, notre chien, j’avais grandi avec lui, et partir sans savoir quand j’allais le revoir m’avait brisé le coeur. Ma mère me raconta qu’il avait tendance à me chercher et à se mettre à pleurer quand il ne me trouvait pas. Mon coeur se brisa un peu plus quand elle me montra mon lapin. Ils me manquaient. Tous. Heureusement, les vacances de Noël approchaient et j’allais pouvoir rentrer. Je ne leur avais pas dit pour leur faire la surprise, mais j’avais réservé mes billets le mois dernier.

J’avais besoin de rentrer à la maison. Voir tout le monde. Mais Kay ne serait pas de la partie cette année. On avait l’habitude de fêter nouvel an ensemble chaque année depuis qu’on se connaissait. Mais cette année allait être différente. Avec qui allai-je passer nouvel an? Bien-sûr Marco m’avait proposé de le fêter avec lui et Adrian. Margot ne serait pas de la partie car elle rentrait à Paris voir sa famille. Elle m’avait proposé de venir avec elle ou de la rejoindre pour nouvel an. Mais je leur avais dis que je ne pouvais pas car je rentrais à Dallas voir toute ma famille. Mes frères seraient sûrement là également. Raison de plus pour que je rentre, cela faisait très longtemps que je ne les avais pas vu.

J’écouta ma mère me raconter toutes ses péripéties, et mon père râler en rigolant juste derrière elle. Les larmes montèrent une nouvelle fois, la troisième de la journée déjà, mais je les repoussais. Je ne suis pas faible.

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