Bafouille au sujet d’un Odyssée et d’une Bicoque.

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Je t’écris depuis Demain. J’ai bien réfléchi, et je pense que c’est important, que j’aurais aimé connaître ça plus tôt moi aussi.

Je t’écris pour te dire qu’Ici ; ce Là-bas pour toi, par-delà l’horizon ; existe bel et bien. Demain est un bel endroit où fleurissent les rires sous un soleil doré comme jamais tu n’en as vu !

Je te dis ça, mais je me rends bien compte que depuis tes chaussons troués qui reposent à côté d’un foyer froid, tout ceci n’est qu’un vague mirage.
Mais lis-moi bien.
Bientôt, tu traverseras l’estran où flottent mollement tous tes petits trésors ; tu iras sur la sente lentement, ou bien vite. Tu apprendras à poser des noms sur toutes les choses qui habitent au creux de ton cœur, et chemin faisant, tu apprendras qu’une dignité peut exister devant l’ombre qui te suit.
Tu arriveras à faire la paix avec les vagues qui te bercent méchamment, ou du moins, ton coup de main à la pagaie sera si renversant que tu traverseras les distances en un clin d’œil !
Mais au-delà de ça, tu n’abandonneras pas. Quand bien même la Nuit sera longue, et l’envie de tout abandonner et de se laisser emporter par la marée sera forte.
Tu n'abandonneras pas et tu mettras le pied sur un sable chaud ; et tu verras cette petite chaumière au bord de la rivière, tu verras un soleil d’airain qui laisse sa place pour une orbe d’un or doux. Et la nuit tombante, tu allumeras un feu, et à tes côtés descendront les étoiles. Ô les étoiles. Tu les aimes, tu les aimes bien plus que tu t’aimes ; je sais à quel point tu les aimes. Et à quel point ton cœur saigne des échanges silencieux que vous entretenez. Mais autour de ce feu, Là-bas par-delà l’horizon, vous vous embrasserez avec la sincérité des années d’absence. Et vous parlerez ! Oh oui ! De mille histoires, de mil souvenirs, d’autant de rêves.
Et le petit matin viendra. Un matin rose et bleuté. Un premier annonçant l’arrivée de ses frères timides et discrets. Tu aviveras le feu, et la réflexion s’imposera d’elle-même : Tu n’as pas entendu le clapotis de la Mer. Et tu te feras à l’idée que ce petit morceau de temps vaut mil ans de souffrance. Tu seras fier d’avoir continué de te donner aux étoiles, comprenant que ça n’a jamais été vain. Tu apprendras que tu peux être autre chose qu’un moyen, que ce n’est pas forcément un malheur d’habiter tes chairs, que tu es capable de quelque chose de tes dix doigts, et même que tu n’as pas à craindre de ne pas être aimé, car c’est une question qui sonnera toute bête !
Tu souriras même en te voyant attendre les jours qui suivront, qu’il y a des raisons de s’endormir le soir et qu’en rêver fera fil à tramer, de quoi donner naissance à de belles textures qui sentent bon la cannelle et la violette (les odeurs du ciel quand il fait beau les petits jours d’Hiver, faut le savoir !) !
Et même peut-être que tu pourras enfin te pardonner d’exister.

Demain est un endroit formidable, et tu y as ta place. Alors n’abandonne pas.

Bob.

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