C. marmonne en touillant dans le café brûlant que je viens de lui servir. Elle dit qu'il est trop noir, qu'elle ne dormira pas et que c'est un certain Wilifrid qui a appris à nager à ses neveux. Après j'écoute d'une oreille cet idiot de Trump exhorter ses fans et je réalise que la fenêtre est ouverte.

Je me lève pour aller la fermer et couper le son de la tv. C., abandonnée à son monologue incompréhensible, attrape son smartphone pour se donner une contenance. Je me demande pourquoi elle vient tout le temps.

Les deux adolescentes du deuxième étage dévalent les escaliers, se ruent dans le placard à provisions, fourrent des biscuits dans leur bouche, prononcent un bonsoir inaudible et puis disparaissent en se plaignant qu’il n’y a plus d’eau chaude et, tant qu’à faire, de l’état épouvantable de leurs cheveux, "mon Dieu ! c’est la fin des haricots s’il faut aller faire son jogging avec une tignasse pareille…"

J'ai faim. J'ai envie de chocolat et de pain aux noix.