La perversité du diable

5 minutes de lecture

Après mes études à vingt trois ans, je signais un contrat dans une start-up de recherches informatiques financée par l'état. Je fis connaissance avec Nicolas et Eric. Nicolas, le commercial, me fit rapidement comprendre qu'il était jaloux de mon travail. Un jour, pendant que le patron était absent, il me prit le bras de force, et m'enferma avec lui dans le placard à balais où il m'expliqua que je devais me soumettre à lui. Je fis également connaissance avec Eric le développeur. Il m'invita chez lui et sa copine plusieurs fois. Mais un jour, il commença à me caresser les cuisses, les fesses puis par la suite, l'entre-jambe . J'étais hyper concentrée sur mon ordinateur, et je ne réalisai pas tout de suite ce qu'il faisait. Puis soudain, je compris. Lassé de mon impassibilité, il s'énerva. Il se mit à crier puis à hurler. Je me levai, fis le tour de mon bureau pour quitter la pièce, il crut que je venais le frapper, et leva la main sur moi. Je levai la mienne pour me défendre. Puis je fuis en quittant l'open space. Trois jours après, j'appellai le patron, rentré de vacances, lui expliquai la scène. Il me licencia. L'entreprise coula six mois après. Il n'y avait plus les financements que je générai.

L'un des commerciaux de l'entreprise, un vietnamien étonnamment bien costaud, jovial et amusant, plutôt bel homme, se prit d'amitié pour moi, et nous nous rencontrâmes plusieurs fois seuls ou avec des amis communs. Un jour, il m'invita à passer le week end chez lui. Il passait son temps à me parler de sa petite amie qui l'avait quitté, et le lendemain matin, après une soirée de discussions passionnées et de cinéma pour ado (qu'il adorait), il me flanqua son pénis en érection contre les fesses alors que je m'éveillai doucement. Je ne fus pas convaincue par sa tentative d'approche car je trouvai ça brutal et m'éloignai de lui. Je ne lui donnai plus de nouvelles.

L

c

a

Un jour, j'avais vingt quatre ans, alors que j'effectuais un job étudiant sur la place Rihour de Lille, je croisais un homme : Thé Van que j'avais remarqué au restaurant universitaire un an auparavant. Il était asiatique mais très grand et bien bâtit. Il avait les cheveux longs de l'homme musicien et d'ailleurs je l'avais vu plusieurs fois avec sa guitare. Il n'était pas mon genre mais mon inconscient me rappelait l'obsession d'Isabelle pour les asiatiques. Et il attira ma curiosité. Je l'accostais, et je lui demandais son facebook. Il fût flattée de mon intérêt et me donna son numéro de téléphone puis m'invita aussitôt à une soirée avec ses collègues chez lui. Le lendemain, je me rendis à la soirée. Il n'y avait personne. Il me dit que ses collègues allait arriver et il me servit un verre. Puis deux. Il s'assit à côté de moi, et me déshabilla. Il me toucha le sexe très rapidemment et commença à tenter de me pénétrer. Hors, je ne m'étais pas préparer psychologiquement à un rapport sexuel et surtout pas avec lui, et son pénis ne rentrait pas. De plus, depuis le premier viol d'Isabelle, je faisais du vaginisme. Cela me fit beaucoup souffrir, car il insista fortement pendant au moins trente minutes. Puis éreinté, il me laissa enfin. Je ne compris pas que c'était un viol. Je crus que c'était ainsi que cela se faisait. Que c'était dans la normalité. Je crus que j'étais encore vierge et difficile à dépuceler. Pour la deuxième fois de ma vie, je me mis à saigner du sexe et cela dura une semaine. J'étais surprise, car Isabelle s'était acharnée sur moi durant un an et demi. L'acharnement de Thé Van, lui, dura un an, durant lequel, jamais il ne réussit de pénétration mais toujours, il insista avec son pénis dur, à l'entrée de mon vagin douloureux. Après coup, Thé Van n'étant pas satisfait, me demanda de revenir le samedi suivant. Pour des raisons que je ne comprends pas moi-même, je décidais d'ignorer mes peurs. Le samedi donc, il essaya de se rattraper en me demandant de sortir avec lui. J'avais honte. Par la suite, je fis croire à tout mon entourage que j'avais une relation amoureuse avec lui, et je revins le voir à chaque week-end. Et à chaque week-end, il essayait de me pénétrer sans succès. Pour se soulager, il m'apprit d'autres actes sexuels dont certains me dégoûtèrent. Lorsque je me refusai à lui en prétextant une migraine, il quittait son logement furieux pour calmer ses nerfs dehors et me laissait seule. D'un point de vue extérieur, notre couple paraissait normal. Il m'invitait régulièrement au cinéma, au restaurant, à danser la salsa. C'est lui qui payait tout. Je me sentais comme une prostituée. Cela a duré un an. Je commençai à avoir des pensées parasites. C'est à dire que je pensais à Thé Van, et plus largement, aux asiatiques. J'imaginais des situations où je subissais d'autres attaques sexuelles. Car j'avais l'impression que cette perversité était culturelle. J'avais constamment des pensées liées à mes viols qui me venaient en tête. Parfois, à la maison familiale, j'étais tellement prise par mes pensées, que je fais déborder les casseroles, et que je restais assise dans le salon à ne rien faire et à regarder dans le vide. Mon père s'en alerta, et me demanda d'aller voir un psychiatre. Je fis une recherche sur le web, et décidait de demander un traitement médicamenteux pour lutter contre les hallucinations auditives et visuelles. La schizophrénie. C'était plus des pensées que des hallucinations dont je souffrais mais c'est la maladie qui m'a semblé être la plus représentative de mes symptômes. Le jour venu, le psychiatre accéda à ma demande, et me prescrivit un neuroleptique léger. Je cachais mes prises de médicaments à Thé Van. Lui, me jugeait « perchée ». « Jolie mais conne ».


Après plusieurs petits boulots, je me fis embaucher en CDI, enfin, dans une entreprise située dans une ruche à Courrières comme créatrice de sites webs. J'étais seule dans un bureau, car mon patron partait travailler tous les jours à l'extérieur. Suite à mes plaintes pour solitude, il me pris une stagiaire qui vint travailler avec moi une semaine sur deux. L'entreprise d'informatique voisine était composée d'employés très sympathiques et au bout de six mois, je leur confiais mes déboires « amoureux ». Ils me conseillèrent de rompre aussitôt. Ma stagiaire à qui je m'étais également confiée au même moment, leur donna raison tout en me disant gentiment de bien choisir mes amants à l'avenir. Pour être honnête, mon patron était trop intrusif dans ma vie amoureuse, je crois même qu'il me draguait. Il m'avoua un jour m'avoir embauchée car j'étais avenante. Je reçue la visite de sa femme et je compris. Après cela, nous décidâmes d'une rupture conventionnelle.


Je décidais enfin de "rompre" avec Thé Van. Je lui dis ce que j'avais sur le cœur. Il fût très surpris. Puis il se mit en colère. Sa colère monta de plus en plus, il se mit hurler. Puis il tenta de me frapper. Au même temps, ma mère sonna à la porte. Il alla ouvrir, prit mon bras et m'empêcha de partir. Je me débattis et finis par m'extirper de son emprise, je sortis avec ma mère, et respira enfin à la liberté. Cette rupture me marqua. Mais le soutien que j'avais eu au travail me remonta le moral. Très vite, je fis comme Lucinda, et je cherchais un beau et « bon coup ». Enfin. J'avais vingt cinq ans.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire Héléna Cebulski ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0