Le défilé de démons : deuxième partie
J'avais eu à l'hôpital psychiatrique "l'obligation" de me rendre chez un gynécologue obstétricien à cause d'une douleur au ventre. Il s'appelait Nicolas M***. Je n'avais jamais eu de gynécologue. Disons que cet homme m'a été imposé. Au premier rendez-vous, je dus m'y rendre avec une infirmière psychiatrique que je détestais car elle piquait contre moi des colères hystériques. Elle voulut rentrer avec moi dans le cabinet, j'en fus choquée. Je lui dis de sortir. Puis je me retrouvai dans le bureau du médecin, face à lui. Il m'expliqua la procédure. Les larmes coulaient sur mon visage, mais il ne les vit pas.
Un jour, il me dit : "vous savez, il ne faut pas être complexée, les hommes aiment les formes." Puis il me montra son ventre en soulevant sa blouse et me dit : "moi-même, j'ai un peu de ventre, mais ce n'est pas grave.". Un autre jour : "vous avez les seins les plus agréables à palper de toutes mes patientes. Vos glandes mammaires sont parfaites.". Par la suite, j'eu les mêmes réflexions par mes gynécologues hommes successifs ainsi que par mon médecin généraliste. Vous comprenez, on ne choisit pas toujours le personnel soignant qui nous suit. Aujourd'hui, heureusement, j'ai enfin une gynécologue femme très professionnelle.
A vingt cinq ans, je décidais de passer mon permis, car j'avais enfin les finances nécessaires. J'obtenais mon code sans problème. Mon premier moniteur d'auto école me donna une quarantaine d'heures de conduite durant lesquels il essayait de me convaincre d'aller avec lui et sa femme en club libertin. Avec de plus en plus d'insistance. Et j'arrivais de moins en moins à me concentrer sur les cours. Au bout de quarante six heures, j'arrêtais les cours car je n'avais plus d'argent. Et plus l'envie de passer mon permis. Mais je repris du courage et je changeais d'école. Le deuxième moniteur me fit le même discours. Je perdis beaucoup d'argent. Ainsi que l'argent de mon père qui m'avait aidé. Il y a deux ans, j'ai décidé de réessayer. Le troisième moniteur me fit des attouchements. Il me dit qu'il pouvait venir chez moi après les cours, le soir, car il avait mon adresse. Le gérant s'en agaça cette fois, le moniteur fût renvoyé, une plainte fut portée contre lui et ils allèrent au tribunal. Il y a quelques jours, l'auto école m'a recontactée pour me redonner un cours avec une monitrice. Je dois retrouver le courage de terminer mon permis. A trente huit ans. J'essaye de positiver : l'avantage de ne pas conduire, c'est qu'on marche beaucoup, ce qui est très bon pour le poids et la santé.
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