Chapitre 11 Nikita

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— Bonjour ma puce, me susurre Falco à l'oreille.

— Bonjour Coco, lui souris-je.

— J’ai comme l’impression que tu as bien dormi ?

— Oui, c'est la première fois depuis mon retour que je n'ai pas fait de cauchemars. J'ai l'impression d'avoir dormi pendant des jours tellement je me sens reposée.

— Oh mais alors, aurait-on trouvé le remède miracle... et quel remède ! Moi, il me convient tout à fait, me dit-il en me faisant basculer sur son ventre.

— Eh ! Que fais-tu ?

— Ne le vois tu pas ? Je vais te donner ton remède. Tu ne le sens pas fier et dressé, prêt à se sacrifier pour le repos de ton âme ?

— Se sacrifier ? Vraiment ? ris-je

— Oui, il est vrai que sacrifier est peut-être un peu fort mais sa semence, elle vaut quand même tout l'or du monde. Sa chaleur t'apporte la sérénité non ?

— Sérénité ? Humm... ce n'est pas faux... heureusement que je prends un contraceptif car je ne suis pas sûre que nous parlerions de sérénité sinon, explosé-je de rire.

Il redevient soudain sérieux, me regardant.

— Un petit nous serait pour moi les plus beaux des maux, rien ne pourrait me rendre plus heureux, tu sais.

Je reprends moi aussi mon sérieux.

— Je ne pense pas que je sois encore prête à porter quelque chose dans ce corps qui a subi tellement de douleurs, réponds-je les larmes aux yeux.

— Je comprends ma puce, ne t'inquiète pas. Je suis là pour que ton corps ne se rappelle que de la douceur que je vais y distiller à présent, ainsi que dans ton cœur jusqu'à ton âme. Rien ne pourra échapper à un vieux garçon comme moi, me fait-il avec un clin d'œil.

— Tu ne peux pas être sérieux deux minutes, lui dis-je en me relevant.

— Pas si vite ma puce, le démon vient de se réveiller et demande une offrande, me dit-il en désignant son sexe appuyé contre son ventre.

— Je vois que le démon est en effet en forme, je vais donc m'offrir à lui de ce pas.

Nous partageons encore un long moment d'intimité avant de sortir de notre lit pour nous glisser sous la douche. Il me frotte délicatement le dos, vestige de mon passé avec Russell, puis continue sa descente vers mes fesses, remonte vers mes seins et finit par nettoyer l'intégralité de mon corps avec douceur, comme il me l'a annoncé. L'intérieur et l'extérieur ne sont nullement abandonnés, il se fait un devoir d'honorer cette promesse.

Une fois douchés et habillés, nous descendons prendre le petit déjeuner. Nous ne sommes pas nombreux dans la cuisine, autant dire que nous sommes seuls d'ailleurs. Sauf, Rosa toujours fidèle au poste, s'active derrière ses fourneaux. J'adore cette femme, c'est ma seconde maman, d'autant plus que la mienne n'est plus de ce monde. Elle se retourne, nous sourit.

— Hola señora Nikita y señor Falco, como esta manana *

— Muy bien* Rosa, gracias, disons-nous en chœur en nous regardant, pouffant comme des adolescents.

— Oh je vois que la petite est en forme aujourd'hui ? Si tu savais comme je suis heureuse.

— Merci ma Rosa d'être là pour moi, lui réponds-je en souriant.

— J'ai préparé des pancakes avec du sirop d'érable comme tu les aimes, il y a du jus d'orange tout frais et quelques viennoiseries. Servez-vous avant que le gros de la troupe ne débarque et ne dévore tout sur son passage, rit-elle.

Elle nous sert notre boisson, thé pour moi aux fruits rouges, mon préféré, café noir pour Falco. Nous engloutissons notre petit déjeuner complètement affamés par notre nuit et nos ébats, tout en nous regardant dans les yeux.

Chris débarque à ce moment-là, les cheveux ébouriffés. Il continue d'ailleurs de passer sa main dedans, se frottant le crâne comme pour se réveiller plus vite.

— Oh ? ça sent la baise cette histoire entre vous deux, nous désigne t'il avec son index pointé dans notre direction et nous montrant l'un après l'autre.

— Señor... un peu de retenue por favor*

Nous rions tous les trois et mon frère va serrer Rosa dans ses bras en lui embrassant le sommet du crâne.

— Ne fais pas comme si tu étais choquée depuis le temps que tu vis avec nous, le cul reste du cul et il en faut pour rendre les gens heureux non ? se gausse t’il.

— Oh ! fait-elle en le repoussant, le frappant avec le torchon qu'elle avait déposé sur son épaule. Respecte la vieille femme que je suis.

— Ma Rosa, tu n'es pas vieille, tu es l'âge de la raison et la raison de ton âge.

— Ouch ! siffle Falco, tu es profond ce matin dis donc, ta future paternité t'aurait-elle grillé le cerveau ? Rendez-moi mon ami ! Je ne veux pas d'un philosophe entre ces murs sinon c'est la fin de notre règne !

— C'est bon tu m'as soulé. Rosa, peux-tu me faire un plateau pour Sandie, elle est un peu fatiguée ce matin ?

— Tu m'étonnes, s'esclaffe Falco, vous avez dû fêter comme il se doit votre nuit de noce !

— Hé ! Occupe-toi de ton service mon pote. Vous, ce n'était pas vos noces il me semble, pourtant ce n'est pas des ronflements que j'ai entendus venant de votre chambre, si je ne m'abuse ?

Je passe directement rouge et baisse la tête pour ne pas croiser le regard de mon frère. Je ne pensais pas que les murs étaient aussi fins. Mon frère s'approche de moi, me pose un bisou sur le front en pressant mon épaule avec sa main.

— Je te taquine sœurette, mais au vu de la couleur qui vient de couvrir tes jolies joues, je crois que je vais me lancer en tant que voyant plutôt que philosophe, rit il en quittant la cuisine.

— Tu t'es faite avoir comme une bleue ma puce, me dit Falco.

— Mais... je pensais... que... peut-être les murs.

— Lors de la rénovation du bâtiment, les murs ont été insonorisés. Vu que nous allions vivre tous ensembles, personne ne souhaitait que son voisin entende quoique ce soit. Même si la grande salle était dédiée avant, à une énorme partouze, ceux qui voulaient plus d'intimité ou ne serait-ce que se reposer, pouvaient rejoindre leur appartement.

— Et bien... je le saurais pour la prochaine fois, dis-je en haussant les épaules.

Ce qui le fait encore plus rire.

— Je dois aller régler quelques affaires dans un de nos clubs et faire le tour des garages aujourd'hui pour savoir si tout va bien. Je serais de retour dans la soirée. Si tu veux sortir ne le fais jamais seule, demande à deux de nos gars de te suivre, d'accord ?

— Promis, mais je pense que je vais prendre un peu l'air dehors et retourner me reposer un peu en t'attendant.

— Tu as raison, je voudrais que tu sois en forme pour moi ce soir.

— Falco !

— Oui ma puce, je t'aime aussi.

Sur ce, il me quitte après m'avoir déposé un baiser sur le coin des lèvres.

Je me dirige vers la grande salle commune où vient d’arriver Leslie, une des brebis. Elle est étalée sur le canapé, moulée dans une mini-jupe tellement ras des fesses que cela ne laisse aucun doute sur le fait qu’elle ne porte pas de culotte. Il en va de même pour son top tellement échancré qu’il laisse entrevoir le bout de ses aréoles. Elle a relevé ses cheveux blonds en une queue de cheval désordonnée, il est facile de comprendre qu’elle vient de s'envoyer en l'air. Elle me regarde entrer puis me fait un signe de tête. Elle n'était pas présente il y a six ans, elle fait partie des personnes nouvelles que je n'avais pas encore rencontrées.

— Bonjour, dis-je.

— Salut, me répond -elle en mâchant un chewing-gum et en claquant des bulles.

— Je me présente Nikita, je suis la sœur de Ghost.

— Ouais, me dit-elle en continuant à mâcher, qu'est-ce que tu veux que ça me foute !

— Ok, je crois que tu n'as pas très bien entendu ce que je viens de dire, donc je vais te le répéter plus lentement, pour que ça arrive à atteindre le peu de neurones qu'il te reste, reprends-je les dents et poings serrés. Je suis la sœur de Ghost ainsi que la compagne de Falco. Il va sans dire la propriétaire de ce lieu avec mon frère, est-ce que tu comprends ce que cela veut dire ?

— Ouais... t'es une emmerdeuse... c'est ça !

Je vois rouge et alors que je me dirige vers le canapé pour lui choper le chignon et lui faire avaler sa connerie, je suis retenue par une main sur mon avant-bras.

— Laisse, me dit Sandie.

Elle se dirige vers Leslie, se penche vers elle et lui dit en articulant plus que nécessaire.

—SI...TU... NE... BOUGES... PAS... TON... CUL... DE... LÁ ... DE... SUITE... JE...TE... FAIS... AVALER... TON... BULLETIN... DE... NAISSANCE !

Je vois la bimbo déglutir et se redresser, la pâleur envahissant son visage.

— Ok... euh... je retourne dans mes appartements... répond t'elle, quittant la pièce.

Sandie se retourne vers moi avec un sourire.

— Tu vois, sans aucune violence, sourit-elle.

— Il faudra que tu m'expliques comment tu fais ça pour que j'arrive de nouveau à me faire respecter. A l'époque de mes parents, aucune brebis ne se serait amusée à me parler ainsi.

Shelby entre à ce moment-là dans la salle, donnant son avis sur le sujet.

— D'après moi, je pense que ma petite Jackie Chan a dû déjà lui refaire le portrait à un moment ou à un autre, car soyons clair, ce n'est pas avec son mètre soixante-sept et ses cinquante-neuf kilos... euh soixante-quatorze kilos, au vu du machin dans son ventre, continue t’elle en le montrant avec son index, qu'elle ferait fuir une telle grognasse.

— Hé ! s'insurge Sandie, j'ai pris que huit kilos !

— Ouais... à d'autres... tu m'as marché sur le pied hier, lors de notre rock endiablé et je peux te dire que je n'ai pas senti que soixante-sept kilos, rit-elle

— Un rock endiablé... rien que ça... je dirais plutôt une danse de salon.

— Tu as raison, te trémousser avec un ballon n'était pas chose facile.

— Mais tu es vraiment une...

— ... fille super canon que tu adores ! je sais, rétorque t'elle en lui collant une bise sur la joue.

— Bon pour revenir à nos moutons, continue Sandie.

— Bêêêê !

— Shelby !

— Pardon, c'était plus fort que moi, quand j’attends parler d'animaux, j'ai tendance à vouloir les imit...

— ...Shelby.

— Oui oui d'accord... vas-y continue ton discours.

— Merci, je disais donc que Leslie est une garce qui se tapait ton frère bien avant mon arrivée, et qui voulait encore se le taper après mon arrivée, en lui mettant ses obus sous le nez lorsque j'avais le dos tourné. Madame la salope aurait voulu qu'il la prenne comme régulière mais Ghost n'a jamais eu ce genre de projet avec elle. Elle l'a très mal pris et a essayé de m'en coller une dans les vestiaires du club. Mais comme l’hypocrite qu'elle est, elle m'a attaquée par derrière en m'agrippant les cheveux, me projetant contre les casiers.

— Ouch ! fait Shelby, la pauvre folle, elle n'aurait pas dû.

— Tout à fait ! Quand je suis revenue de mon état léthargique, je lui ai fait une balayette avec ma jambe droite, ce qui l'a envoyé direct au sol. Je lui ai claqué mon poing dans sa petite tronche de garce. Je serais encore dessus si ton frère n'avait pas entendu ses hurlements de douleur lorsque son nez a explosé, certainement pour la seconde fois, au vu de son état avant que je ne la touche. Bref, ils ont dû s'y mettre à deux avec Anton pour réussir à me soulever de son corps. Depuis, non seulement Ghost lui a bien fait comprendre qu'il n'avait maintenant qu'une chatte dans laquelle s'enfoncer, mais que si l'envie lui reprenait de venir tenter sa chance pour un coup vite fait avec lui et que je la chopais, il promettait de ne pas intervenir. Enfin seulement pour la virer définitivement du club des Sudden Death. Elle m'a regardée les yeux explosés, l'air de me dire qu'elle se vengerait. La connaissant, elle n'attaquera jamais de front cette garce, mais je jure de la buter si elle s'en prend à qui que ce soit de mon entourage !

— Ok... l'ambiance est bonne à ce que je vois, souris je.

— Oui elle l'est... ce n'est pas cette sauterelle qui va faire la loi, en général elle ne vient pas dans nos quartiers, mais mon mariage avec Chris a dû l'énerver et faire ressortir ses mauvais démons.

— Bon, les filles ! dit Shelby, si nous parlions d'autres choses !

— Comme quoi ? lui répond Sandie.

— Ben, des mecs ! De ces mâles alfa qui t'entourent et dont tu ne m'avais pas parlé ?

— Quels mâles alfa ? Je n'ai d'yeux que pour le mien, je te signale.

— Rho, à d'autres ! Tu peux être au régime mais regarder la marchandise, tu ne vas pas me dire qu'être enceinte te bouche la vue ? Le trou peut-être mais...

— ...Shelby bon sang ! Un peu de correction, mon bébé peut entendre.

— Alors là ma grande, s'il peut m'entendre, il peut aussi entendre ta vulgarité et crois moi il risque de jurer avant de prononcer le mot papa ou maman ou mieux, il pourrait naître en faisant un doigt d'honneur à la sage-femme si elle lui fait mal !

— Tu es vraiment incorrigible, toujours dans tes délires, en train de fantasmer je ne sais quelle aventure.

— Mes fantasmes pour l'instant sont dirigés vers ce beau petit lot accoudé à l'îlot central, nous fait-elle avec un mouvement des yeux sur la droite et une grimace.

— Léo ? Disons-nous en cœur.

— Ah, il s'appelle comme ça ? Et bien ... est-ce que ce Léo est pris ?

— Je ne crois pas qu’il le soit, répond Sandie, mais fais attention, ce n'est pas un enfant de chœur. Il est réputé pour se farcir toutes les gonzesses qui lui passent sous le nez, c'est un charmeur avec sa gueule d'ange. Un dragueur sans scrupule jusqu'à ce qu'il te mette dans son lit.

— humm, je craque ! Un bel étalon, Léo et les bas, joli mouvement pour une entrée en matière, rit-elle.

— Quoi ? dit Sandie.

— Léo... les bas... ou si tu préfères, reprend t'elle en épelant... les H.A.U.T.S.

— Mais que tu es bête alors ! Il est beaucoup plus vieux que toi, Shelby ! la prévient Sandie, il a trente-six ans bientôt trente-sept ans.

— Ouais et bien toi, ça ne te va pas d'être enceinte ! Tu es premièrement, beaucoup plus longue à la détente qu'avant et deuxièmement, c'est dans les vieux pots qu'on fait la bonne soupe non ? Donc, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais voir si ce Léo veut bien « al Léo » septième ciel avec moi, articule t'elle.

— C'est bon Shelby, nous avons très bien compris, dit Sandie.

Nous partons toutes les deux en éclats de rire en la regardant se diriger, tortillant du postérieur vers notre cher Léo. Ceci dit, il est pas mal du tout pour celles qui aiment les blonds. Il a les cheveux courts sur le côté, en brosse sur le dessus, un teint halé, un visage plutôt ovale avec une barbe de trois jours. Des yeux ronds turquoise, un nez droit avec des lèvres assez fines pour un homme. Il donne l'impression de sourire continuellement, ce qui bien entendu charme les nanas. Il fait un mètre quatre-vingt-treize et pèse quatre-vingt-douze kilos. Par contre, n'allez pas vous le mettre à dos, il est impitoyable. Je crois qu'il est plus sanguinaire encore que mon frère et Falco. Il aime prendre son temps lorsqu'il torture ses victimes, si peu que cela puisse durer des heures, il prend son pied. Il a la réputation de goûter leur sang avant de mettre fin à leur vie, cela lui file le gourdin. Un fou en somme, ça me donne des frissons d'horreur mais il est fidèle à notre famille depuis très longtemps maintenant. Il a dû arriver à vingt et un ans et ne nous a jamais quitté, c'est un peu un grand frère qu’il ne faut pas ennuyer. Son passé, seul mon père le connaissait mais son secret est parti avec lui. Il était le garde du corps attitré de mon frère, maintenant celui de Sandie, d'où sa présence ici. Il ne la quitte jamais des yeux, restant discret mais attentif.

— Je crois que je vais regarder un peu la télévision sur ce bon vieux fauteuil pendant quelques heures. Être debout sur mes jambes devient de plus en plus douloureux.

— Je te laisse, je vais aller faire un peu d'équitation, ça fait très longtemps que je n'ai pas monté Jumpy. Elle me manque.

En fait, c'est un peu grâce à ma jument que j'ai retrouvé goût à la vie également. Il m'a fallu deux mois pour arriver à prononcer un mot mais avec Jumpy, je n'en avais pas besoin. Le peu de contact que nous avions eu, lorsqu'elle m'a été offerte est resté. Elle m'a reconnue de suite, hennissant lorsqu'elle m'a vu approcher. Je lui ai caressé le cou puis le poitrail, lui ai embrassé le bout du naseau. Mes larmes se sont mises à couler, libérant un poids, comme si je réalisais enfin que j'étais de retour à la maison.

— Il faudra que tu m'apprennes à monter quand je serais déchargée. Je pense que les pauvres chevaux n'ont pas envie d'avoir une baleine sur leur dos.

Elle rit en disant cela, me désignant son ventre en grimaçant.

— Tu sais nous avons des Selle-Français, qui peuvent porter jusqu'à cent kilos en plus de leur harnachement, réponds-je en riant.

— Ah bon ? cent kilos ! Ça va, j'ai encore de la marge. Est-ce que les gens du club, montent souvent, je ne les ai jamais vu pour l’instant ?

— Non ! ici la seule chose qu'ils aiment chevaucher, c'est leur bécane ou les brebis ! ris-je.

Nous pouffons toutes les deux de ma plaisanterie puis, je la quitte en ayant pris soin de prévenir le seul membre du club, capable de chevaucher, pour qu'il m'accompagne. Ordre de Falco.

Deux heures plus tard, le sourire jusqu'aux oreilles, je rentre au quartier général. Cette balade m'a redonné la banane, j’ai faim. Je me dirige donc vers les cuisines, remarquant Shelby, assise au comptoir mais seule.

— Ça va Shelby ?

— Ouais, ouais... pfff ... en fait, ce Léo, et bien, il est plutôt grognon. Je crois que je ne lui ai pas tapé dans l'œil, il m'a ignorée et snobée comme si je n'étais qu'une mouche insignifiante posée sur une bouse de vache ! Tu sais ce qu'il a osait me dire ?

— Euh, non ?

« Écoute mignonne, va jouer plus loin, t'as aucune chance. Je n'ai pas envie de finir étouffé », me raconte t'elle en imitant une grosse voix.

— Comment ça ? Je ne comprends pas ?

— Il a pointé ma poitrine de son doigt ! L'enf... grr. Qui n'aime pas les grosses poitrines ? En plus, ce n'est pas non plus des ballons de foot, je fais que du quatre-vingt-dix D pas du F ! pff, quel mufle.

— Non, ce n'est pas possible. Ce n'est pas le genre de Léo de refuser un coup d’un soir. C'est bizarre, il ne devait pas être dans un bon jour c'est tout, ça ira mieux demain.

— Oui mais demain je repars à Los Angeles, je commence un nouveau travail, enfin plus exactement un stage dans un cabinet d'avocats.

Nous passons encore plusieurs heures à papoter, partageant également le repas du midi ainsi que celui du soir. Falco n'est toujours pas rentré, il est maintenant vingt heures trente. Après un thé, je décide de la laisser profiter de ses dernières heures avec Sandie, qui est venue se joindre à notre repas. Je monte dans ma chambre le cœur léger et le sourire aux lèvres.

Quand je pénètre dans la pièce, je suis parcourue de frissons de la tête aux pieds. Appelez cela un sixième sens ou autre, mais ma vue s'est posée sur mon lit et une carte postale de la « High Roller Observation Wheel * » est posée sur ce dernier. Un doute m'assaille, un mauvais pressentiment, je m'approche à petits pas, comme si cela allait changer les choses. La carte postale est une carte de Las Vegas, je blêmis puis la retourne. Une écriture fine se trouve à l'arrière, je commence à parcourir les lignes et entends un hurlement... le mien... puis... le trou noir.

Lexique

Hola señora Nikita y señor Falco, como esta manana * : Bonjour Madame Nikita et Mr Falco comment va ce matin.

Muy bien*: Très bien

*Por favor : S’il vous plait.

High Roller Observation wheel : La High Roller Observation Wheel a été inaugurée le 1er avril 2014 à Las Vegas, Nevada aux Etats Unis . C'est la plus haute du monde actuellement. Ses dimensions sont de 167,6m de hauteur, et 160m de diamètre. L'annonce de sa construction a lieu en août 2011. Elle est la pièce maîtresse du projet Linq de 550 millions de dollars de Caesars Entertainment Corporation. La construction a commencé en septembre et s'est terminée début 2014.

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