Chapitre 13 Nikita

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Ma nuit a été remplie de cauchemars, cela faisait longtemps que je n'en avais plus fait. Je pose ma main sur le côté du lit où devrait se trouver Falco, mais ne rencontre que le vide. Sa place est froide, révélant qu'il n'est plus là depuis un moment. Je me redresse rapidement dans mon lit, regarde l'heure affichée sur le radio réveil et m'aperçois qu'il est presque midi. Je comprends mieux pourquoi la place est vide. Il y a un mot sur l'oreiller que je saisis.

« Ma puce, j'ai dû partir au travail mais tu n'es pas seule, Tomy est là. Où que tu veuilles aller, il te suivra. N'oublie pas que je t'aime » signé « Coco ».

Je me lève, me dirige vers la salle de bains puis entre dans la baignoire pour me prendre un bon bain moussant, qui j'espère, dénouera les muscles de mon dos. Je m'assieds, ferme la bonde et règle la température de l'eau. Je verse des sels de bains et attends, allongée, que l'eau m'arrive au menton. Je coupe ensuite les robinets, ferme les yeux et m'enfonce sous la mousse.

C'est un cri et des mains qui me sortent de dessous les eaux. Je vois Sandie, blanche comme un linge, les bras de sa robe mouillés pour les avoir plongés dans mon bain.

— Qu'est-ce que tu essaies de faire Nikita ! Tu ne peux pas ! Pense à ton frère et à Falco, ils ne se le pardonneront jamais, s'il t'arrivait quelque chose ! dit-elle proche du malaise.

— Hé ? calme toi, je prenais juste mon bain et j'avais envie de me plonger un peu la tête sous l'eau, tu sais, je n'allais pas me suicider sous un bain de mousse, ce serait un sacrilège, dis-je en lui faisant un clin d'œil pour la détendre.

— Hein... quoi ? Tu n'étais pas en train de...

— ...d'attenter à mes jours ? Non ! J'ai passé une mauvaise nuit et j'avais mal partout, j'ai pensé qu'un bon bain me ferait du bien.

— Oh purée de cul de moines !

Là, je dois dire que j'éclate de rire.

— Ah oui ? Carrément ! Tu invoques le derrière des moines, toi maintenant ?

— Rho, je vois que tu as le sens de l'humour ou qu'un clown s'est glissé dans ton bain. Et bien tant mieux, mais ne me refais plus jamais cela si tu ne veux pas voir ton petit neveu ou ta petite nièce, arriver plus vite que prévu. Il me reste un peu plus d’un mois je te signale. Enfin, si tout se passe bien, il ou elle devrait naître le dix-huit Mai.

— Mince... c'est vrai, excuse-moi. Comment te sens-tu ?

— C'est à moi de te demander ça, n'inverse pas les rôles, j'étais venue pour te demander si tu voulais venir avec moi faire les boutiques pour le bébé ?

— Tu crois que c'est une bonne idée ? lui dis-je.

— Très bonne idée ! rien de tel que du shopping et une carte bleue brûlante pour remettre le cœur en marche ! En plus, nous avon deux gardes du corps avec nous et pas des moindres, si tu vois ce que je veux dire.

— Pas vraiment non ?

— Ben voyons, je vais te croire. Comme si tu ne savais pas que j'avais Léo qui me suivait comme un petit toutou et que toi, Tomy ne te lâchera pas d'une semelle. Bref, nous avons deux apollons collés aux basques. Qui ne voudrait pas d'une vie comme celle-ci, continue t'elle avec un large sourire.

— D’accord, bon... tu me laisses sortir du bain et me préparer pendant que tu te changes, car je ne pense pas que sortir avec les manches mouillées, soit très agréable.

— Bon sang ! Tu as raison, mince alors ! Tu sais combien de temps j'ai mis pour arriver à trouver une robe à ma taille ce matin ? Punaise... il faut que je recommence mon inventaire.

— Ou alors, tu la passes vite fait au sèche-linge, comme ça plus besoin de te retourner le cerveau.

— Bien vue Sherlock, merci.

Elle sort de la salle de bains me permettant ainsi de me sécher et de me préparer. Même si l'angoisse de cette sortie est très présente, je ne peux pas me permettre de laisser la peur diriger ma vie.

— Falco a raison, je suis protégée, rien ne pourra m'approcher !

Une fois prête et habillée avec un jeans slim bleu clair ; un tee-shirt blanc ; un pull à col roulé en grosses mailles irlandaise de couleur bleu clair, faisant ressortir la couleur de mes yeux ; mes pataugas blanches aux pieds, je sors de la chambre puis descends les escaliers pour me diriger vers la cuisine. Je rencontre l'autre sorcière de Leslie qui me fait un sourire relevant plus de la grimace que de la gentillesse. Quelle garce celle-là ! Elle se dirige vers la porte d'entrée puis sort.

— Hola señorita Nikita*, me dit Rosa

— Hola Rosa, cómo está usted ? *

— Muy bien señorita Nikita y usted ? *

— J'ai eu une nuit un peu agitée mais ça va merci Rosa, reprends-je en anglais.

Sandie vient de rentrer dans la pièce et il va s’en dire que l'espagnol n'est pas trop son fort.

— Hola Rosa ! dit-elle en s'asseyant autour de l'îlot central.

— Hola señora Sandie.

— Vous pouviez continuer à parler espagnol car j'essaie de l'apprendre, alors l'entendre le prononcer me permettra peut-être de mieux l'assimiler, nous dit-elle.

— D’accord, je le serais pour la prochaine fois, mais pour l'instant je meurs de faim. Je ne quitterai pas cette cuisine sans avoir le ventre plein. Tiens au fait, je viens de croiser l'autre chèvre.

— Humm... c'est à dire ? Car à part les brebis, me dit Sandie, les chèvres je n'en connais pas.

— Tu as raison c'est vaste, j’ai donc croisé Leslie qui sortait d'ici.

— La garce ! Qu'est-ce qu'elle faisait encore là celle-là ? Rosa sais-tu pourquoi Leslie traîne dans le secteur ?

— Non señora, elle est passée, a demandé si tout le monde était parti mais quand elle a vu Léo et Tomy au salon, elle est sortie sans rien dire de plus.

— Tu m'étonnes, dit Sandie, Ghost et Falco ont fait passer le message que personne, hormis les gens dormant ici, ne devait rentrer sous peine d'avoir à faire à eux. S'ils l'avaient vu traîner ici, elle aurait pris cher !

— C'est vrai qu'elle est partie très vite quand elle les a vus, elle n'a pas attendu qu'ils s'en aperçoivent, répond Rosa.

— Je me demande ce qu'elle cherche mais si elle veut la guerre, elle va l'avoir ! enceinte ou pas, je peux lui faire bouffer le carrelage !

Nous sautons le petit déjeuner pour passer directement au déjeuner au vu de l'heure. Léo et Tomy nous rejoignent à table et nous passons un bon moment à parler de tout et de rien. Enfin les filles parlent de tout et les mecs et bien... de rien... ce qui nous fait rire tous les quatre, lorsque j'en fais la remarque. Rosa s'est retirée dans ses quartiers. Elle a un petit appartement, en rez-de-chaussée, en suivant le couloir qui mène aux bureaux. Son appartement se trouve dans le fond. Chris a estimé qu'elle devait avoir son propre appartement au vu du nombre d'années qu'elle est dans notre famille et de son âge. Son appartement est constitué d'une cuisine ouverte sur un petit salon salle à manger ; de deux chambres de douze mètres carrés avec une salle d'eau pour l'une, une salle de bains pour l'autre et un WC séparé avec un petit lave-mains. La pièce principale est éclairée par une grande baie vitrée donnant sur l'extérieur.

Après avoir mangé, nous partons en pick up, en compagnie de nos deux gardes du corps. Arrivés au centre de Waco, nous entrons dans le premier magasin prénatal, qui nous apporte beaucoup de fous rires. Sandie a trouvé un petit pyjama où est inscrit « mon papa est fou de moi » avec le dessin d'un bébé qui lève les yeux au ciel. Elle reprend la même mimique ce qui nous explose de rire. Nous parcourons d'autres magasins et trouvons d'autres vêtements, tout aussi hilarants, dont un petit body bleu où est inscrit « Marre du lait, donnez-moi une bière » et un autre blanc « je m'en bas les couches ! ». Ils font tous les deux l'unanimité avec la complicité de Léo et Tomy, qui nous font promettre de ne pas les citer pour avoir approuvé notre choix. Mais celui qui remporte la palme au milieu de tout cela, c'est le body vert d'eau, ou au centre est inscrit en gros « PAPA TU PEUX LE FAIRE » et autour de cette phrase des flèches. Au départ de chaque flèche, les mots « Bras » indiquant la direction et les trous pour mettre les bras, « jambes » et les flèches indiquant les trous pour mettre les jambes et « tête », flèche pointée vers le haut.

J'ai oublié au moins pour quelques heures, cette menace inscrite sur cette carte qui m'a tant fait trembler. Après quatre heures à parcourir les boutiques, Sandie n'en peut plus, elle a les pieds enflés et nous décidons que la journée a été assez enrichissante. Elle a trouvé tout ce dont elle avait besoin. J'ai bataillé de mon côté pour leur offrir le couffin et le siège auto. L'argent n'est pas un problème pour moi, j'ai eu ma part de l'héritage de mes parents, en plus des vingt-cinq pour cent des bénéfices des sociétés que gère mon frère. Les soixante-quinze pour cent restant, se divisent entre son propre salaire, les salaires de nos employés et les frais qu'engendrent ses affaires. La pauvreté est loin d'être à l'ordre du jour.

Lexique :

Hola señorita Nikita*: Bonjour Mademoiselle Nikita

Hola Rosa, cómo está usted ?*: Bonjour Rosa, comment allez vous ?

Muy bien señorita Nikita y usted ? * : Très bien Mademoiselle Nikita et vous ?

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