Un jour, puis deux jours passent allant de moins en moins bien ! Fatigues, douleurs, difficulté à bouger tous mes membres...
Et le troisième jour, un matin, je ne puis plus me lever, impossibilité totale de faire quoi que ce soit ! C'est la tétraplégie complète sauf la tête qui bouge.
  Mon père était dans la cuisine et je me souviens que, devant l'appeler, je crie de toutes mes forces : " PAPA " et d'entendre au loin, " Viens je suis dans la cuisine je suis occupé "...
Viens ?! Mais comment venir alors qu'aucun membre de mon corps ne bouge en dehors de la tête... Je suis dans mon lit et seule la tête bouge, votre volonté veut bouger mais aucun membre ne répond à la commande que vous lui dites vraiment rien n'y fait !
La main? non!
Le bras? non.
La jambe alors? non.
Le pied? encore moins...
Vraiment rien ne fonctionne.

   Plus envie de vivre car je ne puis plus rien faire de moi-même.., la toilette je ne peux pas, me brosser les dents non plus, la téthraplégie est ce qu'il y a de plus dur. Vous êtes complètement dépendant des uns et des autres. J'avais de la chance, ma famille, frère et soeursétaient autour de moi pour m'aider et aider mes parents. Envie de quitter ce monde m'a traversé l'esprit, car cela remaettait totalement en cause ma vocation. Je me sentais comme une loque inutile !

   Mes parents téléphonent à un médecin en urgence, et qui en arrivant, après lui avoir expliqué ce qui se passait et comment j'en suis arrivé là me fait une piqure de morphine car je souffre atrocement du dos ! En effet, le fait de rester sans pouvoir bouger me donnait de grosses douleurs auxquels je et personne ne pouvaient rien faire.
Le médecin me laisse avant de repartir une ordonnance pour téléphoner à des ambulanciers afin que j'aille à la Pitié-Salpétrière et peut-être trouver une solution à mon cas.

Aussitôt dit, aussitôt " presque fait ", l'après midi les ambulanciers arrivent chez mes parents, me prennent en charge, et me déposent à l'accueil de l'hôpital ! à l'accueil et puis voilà eux repartent de leur côté.
Mon père qui m'avait accompagné dans l'ambulance ne savait pas quoi faire, aucun médecin, aucun accueil de qui que ce soit je suis dans le couloir et rien ne se passe ! Ce couloir de l'hôpital était dans un grand courant d'air gelé avec les portes qui s'ouvrent et se ferment en permanence laissant passer l'air frais d'hiver.

   Puis au bout de 4h d'attente un médecin neurologue passe (je ne le connaissais pas), discute avec mon père et moi... je suis toujours dans un brancard de l'hôpital et le médecin très silencieux me regarde, touche mes membres, les soulève, et la seule chose qu'il dit en me secouant la jambe avant de vouloir partir : " ah oui, vous êtes bien tétraplégique ! "

L'hôpital commence à se fermer, à l'accueil les personnes commencent à tout fermer aussi, papa demande donc au médecin, avant que lui aussi s'en aille, une ordonnance pour repartir à la maison en ambulance car aucun rendez-vous possible ce soir, ni aucune rencontre de médecin possible.

Tout en faisant l'ordonnance, le médecin dit à mon père : " Vous savez, si vous voulez un lit et des soins à l'hôpital, vous auriez dû laisser votre fils sur le brancard devant les urgences, et vous partez en le laissant, et la ils auraient été obligé de s'occuper de lui." Papa était vraiment effaré d'entendre cela et lui répond : " Laisser devant les urgences mon fils et regarder comment cela va se passer ? Vous ne devez pas avoir d'enfant, ou bien vous ne les aimez pas ! "

   Enfin, retour à la maison et jusqu'à très tard le soir toute la famille se met à téléphoner auprès des proches qui travailleraient dans le millieu médical pour essayer de voir ce que l'on pourrait faire de moi. Entre les amis, les tantes, les oncles, les cousins ou cousines, tout le monde sur le branle bas de combat pour trouver une solution !
Après avoir fait le tour de la famille au sens large, la future belle-mère de mon petit frère qui était infirmière, et une autre infirmière de la famille, nous arrivons à trouver une solution pour le lendemain.

Merci à toute ma famille, aux amis, à tous ceux qui ce sont battus pour trouver une solution !